Le All-Star Weekend se déroulant cette année à Chicago, on en profite pour pencher notre regard sur quelques anecdotes concernant le plus grand sportif que la ville ait connu, Michael Jordan. Cap sur l’année 1998, la dernière de la dynastie des Bulls, avec un MJ taille XXL.
1998, une année mouvementée à Chicago. Au bout de la dynastie, minés par l’usure, les tensions internes et une ligue à leurs trousses depuis des années, les Bulls sont en quête de leur deuxième three-peat et 6ème titre en 8 ans.
Après une saison régulière laborieuse et des playoffs où ils frôlent la correctionnelle dans un Game 7 étouffant, les hommes de Phil Jackson parviennent à leurs fins au bout d’une finale de rêve contre le Jazz et une action de grande classe d’un certain numéro 23. Un clap de fin à la hauteur de la légende de la franchise, avant une fin inéluctable.
C’est Jerry Reinsdorf, propriétaire du club, qui joue le rôle du narrateur pour USA Today sur cette fin de cycle dans l’Illinois :
Il fallait que ça s’arrête à un moment ou un autre. Ça n’allait pas durer éternellement. Je savais que nous allions devoir reconstruire. Phil Jackson m’avait dit qu’il ne voulait pas faire partie de cette reconstruction. Et Michael ne voulait pas jouer pour un autre coach que Jackson.
Personne au sein des Bulls ne pensait que nous allions garder les autres joueurs, car ils avaient tous passé leur prime (Pippen, Rodman etc, ndlr). Ils n’étaient plus au meilleur niveau. Donc ils sont tous partis, et les équipes qui les ont signés à des gros contrats l’ont amèrement regretté.
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Reinsdorf n’oublie cependant pas tout ce que Jordan avait fait pour le club, notamment lors de cette ultime saison en 1998. Car ne vous-y trompez pas, c’est bien Monsieur Michael Jordan, à 35 ans, qui a porté ses troupes au sommet, avec la rage comme moteur. Le récit est assez impressionnant :
La dernière année du titre, Michael a porté cette équipe sur ses épaules. Nous n’avions même pas la meilleure équipe. Michael nous a portés jusqu’au titre avec sa volonté. Il n’allait pas accepter de perdre, à moins que quelqu’un le tue.
Je n’ai jamais vu quelqu’un comme lui. Pour le battre, il fallait le tuer. Il avait cette fantastique volonté de gagner. Je lui avais dit un jour qu’il me rappelait un boxeur, Jake LaMotta. Il ne savait pas qui il était, alors je lui ai expliqué. LaMotta ne perdait jamais sur KO. C’était un athlète fabuleux.
Une reconstruction était donc lancée dans l’Illinois après ce sixième et dernier titre des Bulls. Reconstruction qui n’a jamais mené nulle part, même plus de 20 ans plus tard. Les joueurs se sont succédés, mais jamais ils n’ont réussi à atteindre de nouveau le niveau d’excellence de leurs ainés.
Le début de la décennie 2010 était pourtant bien parti sous l’impulsion de Derrick Rose, mais sa terrible blessure lors des playoffs 2012 a pulvérisé tous les espoirs du club, qui a petit à petit sombré. Aujourd’hui, comme si la roue tournait vers le même résultat, le club est en reconstruction et tente de retrouver les playoffs. Ce serait déjà un bon début.
Mental hors-norme doublé d’une volonté de victoire compulsive, Michael Jordan a réussi à porter des Bulls vieillissants au plus haut des sommets après une décennie d’usure. Du grand art.