Faul-il rester loyal à sa franchise ? Dans une NBA où les mouvements se multiplient, de moins en joueurs de joueurs passent leur carrière au sein de la même équipe. Une tendance qu’encourage Al Harrington.
Drafté en 1998 par les Pacers, Al Harrington a été un solide joueur des années 2000. Tournant à 13.5 points et 5.6 rebonds sur l’ensemble de sa carrière, l’ailier-fort a rendu de fiers services aux différentes franchises qu’il a fréquentées, avec notamment un pic à 20.1 points de moyenne avec les Knicks en 2008-2009.
Pendant 15 saisons dans la ligue, Baby Al a joué pour 7 franchises, largement suffisant pour connaître les tenants et aboutissants du monde impitoyable de la NBA.
Récemment interviewé par VLADTV, il n’y est pas allé par 4 chemins au moment d’évoquer la loyauté des joueurs envers une franchise :
Une chose que j’ai apprise sur cette merde, c’est que c’est du business et que tout le monde va faire ce qui est bon pour lui. Je dis à ces jeunes gars de n’être loyaux envers aucune franchise parce qu’ils ne seront pas loyaux avec vous. C’est important de rester réaliste.
Faites ce qui est bon pour vous, parce qu’ils feront ce qui est bon pour eux. Les propriétaires sont des milliardaires et les personnes du front-office, dès que vous ne pouvez pas faire quelque chose pour eux, ils vont vous tourner le dos. Ils font semblant au début et agissent comme s’ils se souciaient de vous.
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Ils ont généralement une femme qui fait la liaison entre vous et l’organisation, et elle, elle se soucie de vous. Mais la plupart du temps, c’est du « qu’avez-vous fait pour moi dernièrement ? ». Si vous avez envie d’aller dans une autre organisation où vous serez heureux, alors faites-le.
Vous l’avez bien compris, l’ex-joueur est très clair : pour lui, les joueurs doivent penser à eux d’abord, car les franchises n’auront aucun état d’âme au moment de s’en séparer. Un constat en tout cas plutôt entendue par la génération actuelle de joueurs, dans une ligue qui multiplie les trades. De nos jours, il est très rare de voir des joueurs qui font une carrière dans une seule équipe, au contraire de légendes comme John Stockton, Kobe Bryant ou encore Dirk Nowitzki.
Si les joueurs sont plus émancipés et davantage prêts à monter au créneau pour défendre leur bout de gras, les front-offices n’en demeurent pas moins froids dans leur démarches, intéressés seulement par la victoire. Des exemples récents ? Le trade d’Isaiah Thomas des Celtics aux Cavs en 2017, où le transfert en plein match d’Harrison Barnes.
Tradé plusieurs fois dans sa carrière, Al Harrington sait de quoi il parle et n’a qu’un conseil pour les jeunes : soyez réalistes, la NBA est un business, et faites le maximum pour jouer là où vous vous sentez bien.
La loyauté, un concept qui tend à disparaître en NBA ? Possible, les tendances semblent en tout cas aller dans ce sens. Dans une ligue qui reste un business, Al Harrigton réfute en tout cas ce principe.