Avant le début de la saison, LeBron James promettait aux Lakers et à Anthony Davis de « passer le relais » et laisser AD être le dépositaire du jeu. À l’approche de la mi-saison, on ne peut que constater que cette promesse n’a pas été tenue. Mais est-ce si grave que ça ?
À la rentrée dernière, alors que les franchises NBA se préparaient tranquillement au début de la nouvelle saison, LeBron James expliquait la stratégie des Lakers. Selon lui, le point central de la franchise de Los Angeles dans le jeu offensif allait être Anthony Davis. Une « promesse » qui laissait présager un LBJ plus en retrait qu’à son habitude, et donc possiblement un AD au four et au moulin, leader offensif de sa nouvelle équipe.
Près de 4 mois plus tard… il n’en est rien. Pas que LeBron ait changé d’avis ou que Davis soit sous-performant. Au contraire. C’est plutôt que les deux joueurs sont tellement forts cette saison qu’aucun des deux ne prend véritablement le leadership du groupe sur le terrain. Mais le patron, ça reste encore et toujours King James.
Dans un récent papier pour The Athletic, Joe Vardon expliquait, à juste titre, que le numéro 23 des Lakers n’a pas modifié son jeu ou ses habitudes pour permettre à son coéquipier de s’acclimater à ses côtés. Au contraire, c’est plutôt Anthony Davis qui s’est révélé être un fit parfait pour lui. Mais en aucun cas l’intérieur n’est devenu le patron offensif du club.
LeBron reste celui qui occupe ce rôle, il est encore et toujours le moteur de l’engin comme l’explique un coach de la conférence Ouest, resté anonyme.
S’il s’agit de créer, on parle de LeBron. S’il s’agit de produire et de finir les actions, on parle AD. Je jouerais au travers de LeBron.
Un autre coach va même plus loin en affirmant que si les Lakers incluent évidemment Anthony Davis dans leur jeu, ce dernier n’est pas utilisé d’une façon différente de celle de Kyrie Irving à Cleveland.
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Chassez le naturel, il revient au galop. Malgré une évidente bonne volonté de déléguer des responsabilités offensives à son coéquipier All-Star, LeBron James demeure la plaque tournante du jeu des Lakers. Comme Dwyane Wade ou Kyrie Irving l’étaient également, Anthony Davis est son bras droit. Mais pas le leader.
Est-ce une habitude récurrente chez l’ailier ? De promettre monts et merveilles à un coéquipier pour au final opérer différemment ? Vardon l’affirme. Il se rappelle notamment d’une déclaration semblable de LBJ à Kevin Love, après son retour à Cleveland. Pour le journaliste, quand le joueur affirme qu’un coéquipier doit être le « point central » du jeu de son équipe, il faut plutôt le voir comme « le joueur dont j’attends beaucoup de choses, en dehors de moi ». La réalité est que jamais LeBron ne deviendra une deuxième option offensive. Tout simplement.
Dans les stats, comment s’illustre cette relation entre les deux joueurs ? Anthony Davis est le meilleur marqueur avec 27.1 points inscrits en moyenne par match. LeBron est lui à 25.1 unités par match. Sur ce point, la promesse est effectivement respectée. Mais jusqu’à quel point ?
Et bien, jusqu’à pas très loin. En effet, malgré une moyenne au scoring moindre, LeBron est bel et bien celui des deux qui prend le plus de tirs, avec une moyenne de 19.7 tentatives par match. Contre 18.7 pour Davis. Surtout, et c’est ce qui fait qu’il est incontestablement encore le joueur le plus important de l’effectif en attaque, LeBron est le meilleur passeur de l’équipe, et de la ligue accessoirement, avec 10.8 passes en moyenne chaque soir.
Plus que sa seule relation sur le parquet avec Anthony Davis, l’ailier est le joueur le plus important pour tous coéquipiers ! Il est celui qui fait briller n’importe quel joueur qui joue à ses côtés. Et ça, c’est la preuve que vous êtes le pilier incontestée d’une équipe.
Malgré une déclaration estivale qui allait en ce sens, LeBron James n’a pas vraiment délégué les responsabilités offensives des Lakers à Anthony Davis. Le patron reste le patron, et personne ne s’en plaint à Los Angeles.