Une scène est devenue très commune en NBA aujourd’hui : un joueur prend un tir à trois-points dans le corner, juste devant le banc adverse. S’en suit alors bien souvent une scène de trash-talking entre le tireur et le banc, et ce quelque soit le résultat du tir. Focus sur cette « tradition » aujourd’hui inévitable pour n’importe quel shooteur dans un coin.
Prendre un tir à trois-points dans un corner n’est jamais simple. Surtout quand le tireur se trouve devant le banc adverse. C’est une scène qui est devenue courante aujourd’hui en NBA : un joueur prend un tir dans le corner, sous les yeux (et les cris) du banc de l’équipe adverse, et l’inscrit. Il se retourne, regarde en direction des joueurs assis derrière lui, et il trash-talke.
La plupart du temps, les joueurs présents sur le banc tentent de déconcentrer le shooteur. Dans un sport où l’égo occupe une place importante, c’est une prise de risques avérée. Car si le shooteur inscrit son tir, le ou les joueurs qui ont tenté de le déconcentrer se retrouve(nt) embarrassé(s). Mais l’inverse est également vrai. Si le shooteur rate, il sera perçu comme quelqu’un qui cède face à la pression. Bref, aujourd’hui, le corner est une jungle. Si un joueur prend tir à cet endroit là, il s’expose à une vague de trash-talking. Le reste dépend du fouetté du poignet.
Pour The Athletic, James L. Edwards III, journaliste qui couvre les Pistons, est revenu en détails sur cette habitude désormais bien installée en NBA. Et c’est Blake Griffin qui est interrogé à ce sujet. L’intérieur, dont la saison est très possiblement terminée, explique qu’il adore répondre à ses détracteurs dans ce genre de situation.
Ce que j’aimais le plus dire (après avoir marqué) c’était : « Tu ne dois pas avoir accès au League Pass ! », ou « Il ne connaît pas le basket, il regarde que des highlights ! ».
Arrivé en NBA avec un tir en chantier, Griffin a souvent été la cible des moqueries dans le corner. Mais de fil en aiguille, il a progressé dans ce domaine. Et il s’amuse donc souvent du manque de considération de ses pairs pour son tir extérieur.
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De son côté, Luke Kennard est lui étonné de constater que les joueurs regardent systématiquement, machinalement en direction du banc, même quand ils n’ont pas été provoqués. Comme un instinct naturel de compétiteur.
J’ai été sur le banc à des moments ou des gars marquaient un tir devant nous, et parfois on ne disait rien, mais ils se retournaient quand même pour regarder dans notre direction, pour je ne sais quelle raison.
Je ne sais pas trop pourquoi. Que tu dises quelque chose ou pas, ils vont quand même regarder vers le banc. C’est ce shoot en particulier qui provoque une telle réaction.
Une tendance confirmée par son coéquipier Langston Galloway, qui se reconnaît parmi ces joueurs là.
Je regarde tout le temps vers le banc.
Parfois, des joueurs vont même plus loin après un tir inscrit. Et au lieu de chambrer le banc adverse, ils s’en prennent… aux coachs ! C’était le cas récemment de Bruce Brown, l’arrière des Pistons, qui ordonnait à Lloyd Pierce, le coach des Hawks, de prendre un temps-mort après un tir à trois-points. Le pire ? C’est que Pierce prenait ce temps-mort. Comme son coéquipier Galloway, l’arrière se permettrait de trash-talker ses adversaires sans même que ces derniers ne disent quelque chose. Simplement une envie incontrôlable de trash-talker.
Je ne crois pas que quelqu’un m’ait dit quoi que ce soit sur le banc. Je l’ai simplement fait, comme ça.
À l’inverse, c’est aussi parfois les coachs qui n’hésitent pas à tacler les joueurs, quand ils ne choisissent pas l’ignorance totale comme Steve Kerr (« je ne regarde jamais le joueur, je ne veux pas lui faire ce plaisir »).
Et c’est toujours ce même Bruce Brown qui a vécu l’amère l’expérience. C’état l’an passé, lors de sa saison rookie. Alors que Pistons et Raptors se tiraient la bourre en prolongation, Nick Nurse demandait à Kyle Lowry de laisser tirer Bruce Brown quand celui-ci avait un shoot… Une manière de discréditer totalement la qualité du tir du Piston, qui s’est servi de cette critique pour travailler et améliorer son adresse de loin : il est passé de 25.8% de réussite l’an passé à 32.8 cette saison.
Peu importe le joueur concerné, un passage devant le corner adverse sera toujours un affrontement face à l’adversité. Le trash-talking et la volonté d’intimider seront à surmonter, et si le joueur y parvient en inscrivant un tir, alors il gagne le droit de répondre. C’est la règle, et les compétiteurs que sont les joueurs NBA l’acceptent sans sourciller.