À l’image de son équipe, Jimmy Butler était en grande panne d’adresse la nuit dernière. Alors qu’un journaliste évoquait la star du Heat, Erik Spoelstra s’est lancé dans une très belle et très juste tirade.
La rencontre entre Miami et Toronto la nuit dernière, marquée par une victoire 84 à 76 de la franchise de South Beach, était étriquée, et c’est peu de le dire. Le Heat a shooté à 40.7% de réussite, et les Raptors à 31.5%. Derrière l’arc ? C’est encore pire. 32.4% pour les premiers, 14.3% pour les seconds. Autant dire qu’il ne s’agissait pas du plus beau match de la saison, et les deux clubs vont certainement passer rapidement à autre chose.
Après la rencontre, un journaliste interrogeait Erik Spoelstra sur la performance de ses joueurs. Il s’attardait tout particulièrement sur le match de Jimmy Butler, qui, comme tous ses coéquipiers, a eu de grandes difficultés à régler la mire tout au long de la rencontre (2/10). En somme, il insinuait que plus l’ailier ratait ses tirs, plus le Heat était performant, ce qui a souvent pu se justifier depuis le début de saison. Spo a proposé une réponse toute à fait intéressante, expliquant que l’efficacité d’un joueur ne se résumait pas à sa seule réussite aux tirs. La NBA, ce n’est pas 2K, malgré l’attention accordée aux notes de chaque joueur dans le célèbre jeu, notamment par les joueurs eux-mêmes.
« It’s not about stats. … It’s not about whatever 2K numbers you can get. »
— SportsCenter (@SportsCenter) 3 janvier 2020
Erik Spoelstra explains his definition of a max player, and why Jimmy Butler is one of them 📋 pic.twitter.com/Y006UjsVZk
Je pense que les jeunes joueurs devraient apprendre la définition de ce qu’est vraiment un joueur au contrat maximum. Ce n’est pas une question de stats, ni une question de chiffres que vous pouvez avoir sur 2K… Ce n’est pas ça. C’est une question de fonctionnement de votre équipe, et comment vous gagnez grâce à vos joueurs. Et il n’y a pas de doute là-dessus, il a un impact incroyable sur nos victoires, et c’est pour ça que nous voulions à ce point le recruter. C’est comme ça qu’il faudrait définir un max player, mais ce n’est pas le cas. La vraie définition est masquée par tous un tas de statistiques, mais ce sont des stats vides qui n’ont pas d’impact sur la victoire.
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Ça, c’est dit. Et en l’occurence, c’est plutôt vrai. La qualité d’un joueur ne peut pas être réduite aux simples statistiques personnelles, notamment le nombre de tirs inscrits. Dans le cas d’un joueur comme Jimmy Butler, il y a bien plus. Il apporte une hargne, une intensité, et un leadership que n’importe quelle catégorie statistique ne pourrait quantifier.
Alors oui, parfois ça ne passe pas auprès de ses coéquipiers, comme c’était le cas chez les Wolves. Mais à Miami, ça fonctionne à merveille. Car il est entouré d’un coach et de coéquipiers qui partagent la même vision que lui. Il a rejoint un club qui prêche le travail, le collectif, et la défense. Pas la vision la plus flashy du basket, mais certainement une des plus efficaces.
En résumé, il n’est pas tout le temps nécessaire de marquer plus de 30 points pour avoir un impact positif sur son équipe. Butler en est l’exemple parfait à Miami. Malheureusement, dans une ère où règne l’empire de la statistique, il est bien souvent difficile de voir au-delà des chiffres.
On pense notamment à des joueurs comme Trae Young cette année, ou bien Devin Booker avant lui. Des joueurs immensément talentueux, qui placent des statistiques individuelles fantastiques, mais qui perdent énormément de matchs. Évidemment, ils ne sont pas uniques responsables des défaites de leur équipe, la responsabilité est collective. Mais les exemples de ces deux joueurs (on pourrait en citer d’autres) démontrent bien à quel point les stats doivent être relativisées.
Même si nous vivons dans une époque qui tend à montrer le contraire, il ne faut pas oublier que la NBA n’est pas qu’une ligue de stats. Et Erik Spoesltra s’est chargé de le rappeler la nuit dernière.