Gary Vitti, le célèbre préparateur physique des Lakers de 1984 à 2016, a traversé différentes époques au sein du club californien. Forcément, il a vécu la cohabitation entre Kobe et Shaq, et il n’est pas avare en anecdotes sur les deux légendes.
Arrivé chez les Lakers en 1984, Gary Vitti a côtoyé bien des légendes durant ses 32 années au sein de l’organisation pourpre et or. De Magic Johnson à James Worthy en passant par Shaquille O’Neal ou encore Kobe Bryant, l’ancien préparateur physique des angelinos a traversé les différentes ères du club.
Parti à la retraite en 2016, en même temps que Kobe, Vitti était très proche du Black Mamba. De son arrivée au club à 18 ans en 1996 jusqu’à sa terrible rupture du tendon d’Achille en 2013. Homme de l’ombre du club, Gary Vitti est lui aussi une légende des Lakers.
Interrogé par Fair Game, Vitti explique, sans surprise, que les deux joueurs avaient des mentalités totalement différentes. C’était justement la source du « tacle » de Kobe l’été dernier, lorsqu’il affirmait que Shaq aurait pu être le meilleur joueur de tous les temps s’il n’était pas feignant.
Une déclaration que Vitti ne renie pas, mais qu’il complète en apportant un point de vue différent.
Kobe m’a appris que le talent est sur-côté. Ce qui importe c’est ce que tu fais de ton talent. Shaq, lui, m’a appris des choses différentes. Qu’il faut rigoler un peu chaque jour, et rire de toi-même. Et surtout, accroche toi à tes rêves. Ce ne sont pas les miens ou ceux de quelqu’un d’autre. Mon rêve pour Shaq était qu’il devienne le meilleur de tous les temps, mais ce n’était pas le sien.
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Cette dernière phrase fait réfléchir. Alors que Kobe était obsédé à l’idée de progresser et d’être le meilleur, Shaq était lui un peu plus dilettante. Quand Kobe se levait dans la nuit pour aller s’entrainer seul, Shaq était surement dans son sommeil. Quand Kobe profitait de l’intersaison pour travailler son jeu, Shaq se tournait vers des projets extra-sportifs.
La différence de mentalité est le plus gros fossé qui a éternellement séparé les deux légendes des Lakers. Comme l’a dit Kobe, Shaq aurait probablement pu devenir le meilleur joueur de l’histoire si son éthique de travail était plus sérieuse. Imaginez une seconde le talent et la domination du pivot couplé à l’obsession presque psychopathe du Mamba à progresser sans cesse…
Si son explication est différente, Gary Vitti rejoint l’avis de Kobe in fine : Shaquille O’Neal n’était pas « habité » par une envie obsessionnelle de progresser. Il n’était pas contrarié à l’idée de faire le minimum syndical. Le pivot était tellement dominant qu’il jugeait ne pas avoir besoin de travailler davantage.
Une mentalité diamétralement opposée à celle de Kobe, qui a causé la fin de leur association sous le maillot pourpre et or mais qui a aussi fait la légende de ce duo qui s’aimait autant qu’ils se détestaient.
Les légendes d’un club dépassent parfois le cadre des joueurs. C’est le cas chez les Lakers avec Gary Vitti, qui pendant près de 30 ans aura été un spectateur privilégié des différentes ères du club de L.A.