Depuis de nombreuses années, Derrick Rose est en permanence accompagné d’un étrange ballon. L’objet ne ressemble en rien à un ballon de basket – on est plus proche d’une boule de bowling, mais il s’avère néanmoins vital dans la réussite du joueur. C’est en tout cas ce que l’intéressé expliquait récemment.
Pour les passionné(e)s qui prennent le temps d’observer les échauffements de Derrick Rose avant les matchs des Pistons cette saison (et ceux des Bulls, Knicks et Wolves ces dernières années), ou même pour ceux qui ont eu la chance de par exemple voir le joueur en vrai durant un match NBA, un détail récurrent ne vous échappera pas.
#Pistons’ Derrick Rose is working out with a bowling ball, or a planet. pic.twitter.com/u2colBegeV
— James Edwards III (@JLEdwardsIII) October 9, 2019
Le meneur est systématiquement accompagné de son ballon d’échauffement, désormais devenu indissociable de son propriétaire. D’un teint verdâtre, on ne peut pas dire que l’objet ressemble particulièrement à un ballon de basket. Et pourtant, son importance dans la carrière de Derrick Rose est grande. Pour faire court, c’est ce ballon qui a permis au meneur de rester en accord avec l’évolution de la NBA, qui au fil des années s’est progressivement tournée vers le tir extérieur.
Il s’agit en fait d’une balle plus lourde que celles utilisées durant les matchs. Mais dans quel but ? Pour permettre au meneur de travailler son tir ainsi que sa gestuelle. C’est Ron Adams, actuel assistant de Steve Kerr chez les Warriors, et membre du staff des Bulls entre 2003 et 2008, puis 2010 et 2013, qui expliquait la genèse de toute cette histoire pour James Edwards III, de The Athletic.
Alors que la balle traînait dans le gymnase d’entrainement des Bulls sans que personne n’y prête attention, Adams eut alors l’idée de proposer au MVP 2011 de l’utiliser pour travailler son tir. Il était loin d’imaginer qu’il s’agirait en réalité d’un tournant, d’un moment charnière de la carrière de Poohdini.
J’ai toujours aimé les balles lourdes pour travailler les fondamentaux du tir. C’est la meilleure balle. Il y a deux petites alvéoles sur sa surface, ce qui donne un aspect un peu mou.
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Plus lourde, cette balle fait passer un ballon Spalding pour une plume d’après les dires de l’assistant. Travailler avec un objet d’un tel poids permet au joueur de se concentrer sur tout le corps, des jambes jusqu’au bout des doigts. Ainsi, il se jauge lui-même et finit par trouver la combinaison qui lui convient : à quel point doit-il pousser sur ses jambes, lever son bras, etc…
Pour un joueur comme Rose dont la force principale n’est clairement pas le tir, extérieur ou pas, c’est une aubaine. Ron Adams le confirme.
Derrick avait du travail à faire avec son tir. L’attention qu’il portait aux détails et sa volonté de progresser quotidiennement étaient incroyables.
Si Derrick Rose a constamment progressé dans ce domaine depuis la saison 2010-2011, durant laquelle Adams lui a donné la balle pour la première fois (et comme par hasard saison durant laquelle il est élu MVP), l’utilisation de cet objet n’y est pas étrangère.
L’intéressé confirme ensuite que tous les exercices de tirs avec ce ballon l’ont beaucoup aidé, jusqu’à atteindre cette saison un pourcentage de 38.2% de réussite aux tirs derrière l’arc, son record en carrière. Une amélioration salvatrice pour D-Rose, convaincu qu’il ne serait plus en NBA sans s’être trouvé un tir fiable :
Ça m’a permis d’avoir un « one-motion shot ». Je l’utilise quand je dribble. Ça me permet de travailler la force dans mon bras, la forme de mon tir. Sans ce ballon, je ne serais plus dans la ligue.
Il explique pour conclure qu’il considère aujourd’hui la balle comme un élément primordial de sa vie quotidienne de basketteur, bien qu’il ait failli la perdre à plusieurs reprises.
Je l’ai perdue trois ou quatre fois, mais j’ai toujours eu la chance de la retrouver. Je l’ai perdue dans des hôtels, dans des salles pendant les échauffements.
J’essaie de toujours la garder à proximité de moi.
Si cette petite balle, qui ne paye pas de mine au premier abord, peut lui permettre encore et encore de progresser, on espère aussi qu’il ne la perdra pas. Comme quoi, parfois, des objets improbables peuvent permettre de franchir des étapes, même chez les basketteurs professionnels.
Si Derrick Rose est aujourd’hui une menace plus que crédible derrière la ligne à trois-points, les progrès ne sont pas tombés du ciel. Exemple de persévérance et de travail, le meneur a longuement travaillé sur cet aspect de son jeu qui fut autrefois son point faible. Jusqu’à en faire une force, une flèche supplémentaire à son arc. Respect à lui.