Alors que le terme de load management n’est pas spécialement bien vu ces derniers temps en NBA, Mark Cuban va lui à contre-courant et explique pourquoi, d’après lui, le load management est nécessaire aujourd’hui.
Fortement « popularisé » par Kawhi Leonard depuis plusieurs mois, le load management n’enchante pas les foules en NBA. La raison ? Pour beaucoup, les joueurs sont payés des sommes astronomiques pour jouer au basket, pas pour se reposer : si un joueur est en bonne santé, il est en tenue sur le parquet. Demandez à Charles Barkley, furax récemment.
La situation de Kawhi, la plus emblématique, est intéressante. Reposé durant 22 matchs de saison régulière l’année dernière par les Raptors, l’ailier continue encore cette année de bénéficier de ce traitement de faveur. Alors que le flou autour de la véritable nature de sa blessure plane, The Klaw choisit tranquillement ses matchs, en accord avec son club. Après 17 matchs dans la saison des Clippers, Kawhi était présent pour 12 d’entre eux.
Et dans la ligue, ça a tendance à agacer. Le consensus est le suivant : si le joueur des Clippers est bel et bien blessé, alors qu’il soit déclaré comme tel. Sinon, il n’y a aucune raison qu’il bénéficie du load management, et que la ligue laisse faire.
Pour le propriétaire des Mavericks, Mark Cuban, le load management est nécessaire dans la NBA d’aujourd’hui. Dans une interview dans le Rick Eisen Show, il explique que la technologie a évolué et permet de nos jours de comprendre l’évolution, les besoins du corps des joueurs. Et que le load management est parfois la solution.
Ils sont des professionnels qui gagnent leurs vies avec leur corps. La science a évolué aujourd’hui, et nous sommes plus malins sur la gestion d’un match de 48 minutes sur le corps. On peut mesurer la fatigue, et on peut comprendre l’impact pas seulement sur leur corps mais sur leurs performances.
Quand on limite les minutes des gars, on en obtient plus d’eux.
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La suite est plutôt intéressante. Cuban explique que le load management en cours de saison permet également d’augmenter les temps de jeu en fin de saison, notamment pour les équipes concernées par la course aux playoffs. De telle manière qu’il y ait une sorte d’équilibre dans le temps.
Le load management veut dire aussi que vers la fin de saison, on peut augmenter les minutes. Ainsi quand les playoffs approchent, au lieu de 34 ou 35 minutes comme Luka, tu peux passer à 38 ou 39 minutes. Tout le monde voit le load management comme une diminution de minutes qui prend place tôt dans la saison, alors que plus tard, le load management permet d’augmenter les minutes et de supporter des efforts plus intenses.
Même si le load management est frustrant pour n’importe quel fan, il faut admettre que la vision de Cuban est pertinente. La gestion des minutes d’un joueur ne s’effectue pas à sens unique, il ne s’agit pas que d’une diminution quantitative des minutes. Prenons un exemple concret.
Vous êtes un fan d’une équipe qui repose son meilleur joueur plusieurs fois par mois. Forcément, la frustration va vous gagner. Si vous restez éveillés tard la nuit, c’est en grande partie pour voir ce joueur. Imaginons ensuite que votre équipe se qualifie in-extremis en playoffs grâce à des performances exceptionnelles de ce meilleur joueur, qui grâce au repos dont il a bénéficié en début de saison a cartonné en fin de saison. Votre vision du load management sera alors peut-être un peu plus glorieuse.
Si le load management est au premier abord agaçant et frustrant, ce n’est pas une si mauvaise idée que ça après réflexion. Mark Cuban a en tout cas le mérite d’y faire réfléchir à deux fois, ce qui n’était pas chose aisée.