Véritable bulldog, aussi énervant qu’attachant, Patrick Beverley est de ceux qui ont grandi dans la misère. Et sans le basket, sa carrière aurait été bien différente…
Comme Derrick Rose, Patrick Beverley est né dans les quartiers difficiles de Chicago, là où la loi se fait par la violence, les armes et le crime. Au milieu de la précarité et des mauvais exemples qui l’entouraient, Pat Bev s’est forgé un mental d’acier. Demandez d’ailleurs à son coach Doc Rivers comment diable le meneur arrive-t-il à attraper des rebonds contre des grands :
Grâce à Chicago. Il chope des rebonds qu’il ne devrait pas prendre. C’est sa hargne. Il est convaincu que c’est son ballon, un point c’est tout.
Mais revenons en arrière, en 2008. Beverley vient d’être suspendu par son université pour plagiat. Que faire ? Tenter de devenir pro ? Retourner au quartier ? Le jeune homme a deux bébés à sa charge, et à peine quelques dollars. Il se souvient :
Il faut nourrir la famille. D’où je viens, je n’avais pas le luxe d’avoir de l’argent de côté, ou un héritage, ou la possibilité de rejoindre le business familial.
C’était soit jouer au basket, soit vendre de la dope.
Et Pat Bev est très sérieux.
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Durant son enfance et son adolescence, alors qu’il devait parfois enjamber des junkies dans son escalier pour rentrer chez lui, et que sa mère enchaînait les aventures avec des trafiquants, le bulldog s’était lui aussi mis à dealer. Et il était plutôt bon.
Aujourd’hui, il l’avoue sans problème :
Si je n’avais pas été joueur de basket, j’aurais probablement été le meilleur dealer du monde.
Fort heureusement pour lui, pour sa famille et pour les fans de basket, Beverley a basculé du bon côté, celui du basket. Malheureusement, cette « bascule » s’est faite au prix d’un drame : la mort de son ami d’enfance, dans une histoire de gang. Deux jours après, le meneur recevait une offre pour aller jouer en Ukraine. Pour fuir sa tristesse, il a accepté.
Sur les parquets, Pat Bev garde de cette enfance terrible un jeu rugueux et une hargne permanente. Celle-là même qui lui a permis d’obtenir un contrat de 40 millions de dollars avec les Clippers, pour enfin être à l’abri.
Il s’en est fallu de peu, mais Beverley n’aura pas été de ceux qui ont vu leur vie happée par la violence et la drogue. Et on ne peut que s’en féliciter.