Avec trois finales disputées l’un face à l’autre et un style de jeu très proche, le duo Stephen Curry-Kyrie Irving constitue l’un des matchs-up directs les plus excitants des années 2010. Est-ce que l’un prend vraiment le dessus sur l’autre durant ces nombreux duels ? On a analysé tout ça.
Au poste de meneur, Stephen Curry et Kyrie Irving font clairement partie des talents les plus bruts de leur génération. Depuis 2012, les deux artistes se rendent coup pour coup sur les terrains, que ce soit en saison régulière ou en Finales NBA. Si « Babyface » a pour l’instant juré fidélité aux Warriors depuis dix ans, « Uncle Drew » s’apprête lui à connaître sa troisième franchise dans une carrière pourtant plus courte de deux saisons que son aîné. Deux parcours différents mais qui ce sont constamment croisés. Après LeBron vs. Kawhi et Westbrook vs. Lillard, il est temps de savoir qui prend l’avantage dans cette confrontation.
Bien sûr, ici le but n’est pas de désigner le meilleur joueur mais bien d’analyser leurs confrontations directes (saisons régulières et playoffs).
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1. Bilan de leurs 26 affrontements
(au 22 octobre 2019)
Meilleur bilan total : Curry (16V – 10D)
Meilleur bilan en saison régulière : Curry (8V – 5D)
Meilleur bilan en playoffs : Curry (8V – 5D)
Meilleur match au scoring : Curry (49 en SR)
Meilleure match au rebond : Curry (13 en playoffs)
Meilleure match à la passe : Les deux (11 – Curry 2x en SR et 1x en playoffs – Irving 1x en SR)
Le duel marquant : 27 janvier 2018 – Warriors 109 – 105 Celtics
- Stephen Curry : 49 points à 16/24 (8/13 à 3p), 5 passes, 4 rebonds, 2 interceptions en 37 minutes
- Kyrie Irving : 37 points à 13/18 (5/6 à 3 points), 4 passes, 2 rebonds, 1 interception en 36 minutes
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2. Stats en saison régulière (13 matchs)
(au 22 octobre 2019)
Stephen Curry : 24 points à 47% (43% à 3p, 90% aux LF), 6.4 passes, 4.2 rebonds, 2.2 interceptions en 35.3 minutes
Kyrie Irving : 21.9 points à 42% (41% à 3p, 89% aux LF), 5.7 passes, 4 rebonds, 1.9 interception en 34.9 minutes
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3. Stats en playoffs (13 matchs)
(au 22 octobre 2019)
Stephen Curry : 24.5 points à 43% (39% à 3p, 92% aux LF), 6.2 passes, 6 rebonds, 1.5 interception en 36.7 minutes
Kyrie Irving : 27.7 points à 47% (40% à 3p, 93% aux LF), 4.2 passes, 4.2 rebonds, 1.8 interception en 39.8 minutes
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En décembre 2011, c’est la fin du lockout et la NBA reprend ses droits. Le lendemain de Noël, Kyrie fait ses débuts en NBA et se fait botter les fesses par Jose Calderon comme il l’a lui-même avoué. Moins d’un mois plus tard, il croise la route des Warriors. Il inscrit 18 points mais Curry, blessé, est absent dans le camp d’en face. Il faudra donc attendre la saison suivante pour voir les deux joueurs s’affronter pour la première fois lors d’un Golden State-Cleveland le 7 novembre 2012. Les deux joueurs brillent (28 points et 7 passes pour Irving, 21 points et 6 passes pour Curry) et annoncent la couleur. Les prémisses d’un superbe duel qui perdurera à travers les années.
Après s’être affrontés à six reprises en saison régulière, les deux meneurs se retrouvent en juin 2015 dans un tout autre contexte : les Finales NBA. Malheureusement pour Cleveland et pour le spectacle, Irving se blesse gravement dans la prolongation du match 1 après une très belle prestation (23 points, 7 rebonds, 6 passes et un contre décisif sur Curry) et doit abandonner ses coéquipiers pour le reste de la série. La suite on la connaît, un LeBron James esseulé active le mode cyborg avec des moyennes de 35-13-8 mais ne peut éviter la défaite en 6 matchs face aux Warriors et leur improbable MVP, Andre Iguodala. Un crève-cœur pour Kyrie qui lui servira de motivation pour l’année suivante.
Lors de la saison 2015-2016, Steph Curry prend le dessus sur son adversaire avec des moyennes de 27 points à 54% pour deux victoires, dont un énorme blowout de 34 points. Avec 10.5 points à 27% et un vilain 1/9 de loin, Irving prend l’eau. Mais quelques mois plus tard, sur la plus haute scène du monde, c’est bien lui qui aura le dernier mot. Malgré son statut de MVP, Curry ne joue pas à son meilleur niveau mais voit tout de même les siens mener 3-1. Série pliée ? C’est mal connaître l’adversaire. Lieutenant d’un King toujours aussi énorme, Irving plante 41 points dans le match 5 alors que son équipe est dos au mur. Un premier exploit avant la page d’histoire du match 7. À une minute de la fin du match, alors que les deux équipes sont à égalité, il va tout simplement rentrer dans une nouvelle dimension. Il y a eu Jordan face au Jazz ou encore Ray Allen face aux Spurs, à son tour il sanctionne d’un tir incroyablement clutch qui restera dans l’histoire des Finales. Et sur la tête d’un Curry impuissant. Les Cavs sont sur le toit du monde et Kyrie est le nouveau monsieur “Big Balls” de la ligue. En face, Curry délivre un match 7 indigne de son niveau et les Dubs subissent l’une des plus grosses humiliations possibles. Entre les deux joueurs, le rapport de force est inversé.
Le 25 décembre, lors du Christmas Day, le remake des Finales a lieu à Cleveland. Les Warriors veulent réaffirmer leur supériorité, mais une fois de plus Irving frappe fort en inscrivant le tir de la gagne sur Klay Thompson, à quelques secondes de la fin. Il termine le match avec 25 unités et 10 caviars, face aux 15 points d’un Curry maladroit. Nouveau triomphe pour lui.
Mais Steph Curry est revanchard. À la fin de la saison, les Warriors ne font qu’une bouchée des Cavs en finale, ne perdant que le game 4 et remportant leurs matchs avec un écart moyen de 13 points. Sur la série, le meneur de la Bay Area tourne presqu’en triple-double de moyenne (26.8 points, 9.4 passes, 8 rebonds, 2.2 interceptions) réalisant ses meilleures finales, mais se voit subtiliser une nouvelle fois le titre de MVP des Finales par Kevin Durant. Kyrie Irving se comporte en très bon lieutenant avec 29.4 points et 4.4 passes de moyenne sur la série, le tout avec de sérieux pourcentages : 47% de réussite globale, 42% de loin et 90% sur la ligne. Mais en vain. Il perd sa deuxième finale en trois ans face à l’armada californienne.
L’été suivant, Kyrie s’envole pour Boston. Lors de leur premier duel new look, les deux joueurs passent à côté. Babyface n’inscrit que 9 points à 3/14 alors que Uncle Drew compile 16 points mais ne convertit que 4 de ses 16 tentatives. Un match qui fait office de simple mauvais souvenir, puisque lors des trois fois suivantes où ils se sont croisés, ils ont sorti le grand jeu. 32 points de moyenne pour Curry (dont une pointe à 49) et 29 pour Irving auxquels on ajoute 8 passes.
Statistiquement, les deux joueurs se tiennent. Curry se détache en saison régulière et demeure plus complet dans les autres colonnes statistiques mais Kyrie score davantage en playoffs. Si on prend en compte également les nombreux trous d’air de la star des Warriors dans les grands rendez-vous, là où Kyrie a tendance à aimer prendre la lumière, on pourrait en conclure qu’Irving répond davantage présent dans les grands matchs dans leurs confrontations directes. Mais évidemment, Curry a les titres de son côté, ayant battu deux fois son adversaire en Finales et se montrant incroyable en 2018 malgré un nouvel échec dans la quête du MVP. Kyrie aura-t-il l’occassion de se racheter à ce niveau ? Une finale Nets-Warriors ne devrait pas avoir lieu de suite mais pourquoi pas à moyen terme pour une nouvelle série intense entre deux des plus grands talents de leur époque.
[the_ad id= »196386″]Avec deux défaites en trois finales face à son adversaire et globalement moins de victoires, Kyrie Irving part avec un handicap. Mais il a toujours regardé le double MVP dans les yeux et s’est montré clutch dans les grands moments. Alors, Curry gagnant ou duel indécis ?