Julian Newman est l’un des premiers joueurs à s’être révélé sur YouTube. Si aujourd’hui tous les meilleurs prospects de high school font des millions de vues et deviennent des stars, c’est qu’ils ont pu s’inspirer de certains pionniers comme Julian. Et surtout, ils ont pu ne pas reproduire ses erreurs…
Quelque soit le domaine, être un enfant star peut être dévastateur. Nombreux sont les exemples de jeunes vedette déchues – surtout à l’heure d’internet où tout va très vite, d’un sens comme dans l’autre. Alors quand Julian Newman a été élevé au statut de prodige mondial en 2013, on aurait pu se douter de la suite…
À cette époque, le jeune Julian, âgé de 11 ans seulement, est déjà le meneur titulaire de son lycée… alors qu’il ne mesure que 1.35 mètre ! Et il faut avouer, il carbure. Il est par exemple le deuxième meilleur passeur de tout le pays avec 11 offrandes par match. Pas mal du tout quand on affiche parfois… 50 centimètres de moins que certains adversaires. Alors forcément, quand ses parents postent ses premiers highlights sur YouTube en 2012, le buzz est immense.
S’il y a bien une chose que les américains adorent, c’est une belle histoire à la « David contre Goliath ». Des récits qui vont faire écho à plusieurs valeurs patriotiques telles que la bravoure et le courage pour se surpasser et vaincre l’ennemi. Mais ça fonctionne aussi dans le cas de Julian Newman, un petit gamin de 1.35 mètre qui se sert de sa ruse et de sa vitesse pour mettre à mal les défenseurs plus grands.
Evidemment, les médias s’emparent du phénomène. Le jeune prodige est alors invité sur les plateaux les plus célèbres du pays. Celui de Conan O’Brien par exemple (plus d’un million de téléspectateurs en moyenne), ou encore celui de Steve Harvey où Julian déclarera, dans l’hilarité générale, qu’il apprécie sa célébrité nouvelle car « les filles aiment ça ». Et c’est peut être là que tout a commencé à déraper.
Car avec la gloire viennent plusieurs choses, dont l’égocentrisme en tête. À partir de ce moment, Julian Newman n’est devenu qu’une sombre parodie de lui-même sur le terrain. Des dribbles inutiles, des pas de danse pour humilier ses adversaires, des tirs pris à 10 mètres. Le jeune adolescent ne laisse plus son jeu briller. Non, il veut que sa personnalité triomphe.
Et puis derrière chaque enfant prodige (ou presque) se cache un père voulant vivre ses rêves par procuration. Si vous aviez du mal avec LaVar Ball, Jamie Newman risque de ne pas vous plaire. Car contrairement à LaVar, qui a commencé à se montrer quand la hype était réelle et ses fils dans le wagon pour la NBA, Jamie lui, a littéralement tout créé de ses mains.
Pourquoi Julian était-il titulaire à 10 ans dans son équipe high school ? Pourquoi avait il tous les ballons dans les mains ? Parce que son père était l’entraîneur de l’équipe. Et son coach personnel. Son but depuis toujours est simple : faire de son fils une star. Pour cela, des entraînements intenses, parfois gênants à voir. Quel père lancerait de toutes ses forces sur son fils de 12 ans des ballons de baskets pour lui faire travailler ses réflexes ?
Pour toutes ces raisons, et aussi parce que la puberté ne lui a pas offert les centimètres d’un LaMelo Ball (1.70m à 19 ans), Julian est passé de meilleur joueur de son âge à joueur non classé. Alors pour vivre encore dans la gloire, et s’accrocher à un rêve qui s’éloigne de plus en plus, Julian Newman n’ira pas à la fac après le lycée. Non, il ira à la .
La Prodigy Prep, ou une école créée par son père… spécialement pour Julian. Et par ce que la lumière des spots de télé est une drogue, vous pouvez suivre tout ça dans Hello Newman’s, l’émission de télé-réalité de la famille.
D’ailleurs, lors d’une rencontre entre Prodigy Prep et IMG Academy en février 2020, il ira même jusqu’à déclencher un énorme fight après avoir littéralement pété un câble. En cause ? La frustration de se faire malmener par une équipe plus forte, amplifiée par les moqueries du public.
Bien souvent, dans le sport de haut niveau, la destination importe plus que le chemin. Si Julian Newman est sur les radars depuis ses 11 ans, il se retrouve aujourd’hui à des années lumières de son rêve de NBA. Alors parfois, il vaut peut-être mieux prendre son temps et atteindre son objectif avant de se comporter comme une star…