La domination de Michael Jordan sur les années 1990 est sujette à de nombreux débats. Ceux-ci ne manqueront pas d’être rouverts après l’avis de Gary Vitty, ancien proche de Kobe Bryant.
6 saisons jouées, 6 Finales, 6 titres, 6 MVP des Finales : en terme de domination, difficile de faire mieux que Michael Jordan. Mais l’éternel débat agite depuis deux décennies : MJ, qui avait toujours buté sur les autres équipes dans les années 1980, a-t-il profité d’une période de creux pour dominer dans les années 1990 ?
Pour ses détracteurs, la réponse est oui. « Aucune équipe parmi leurs adversaires n’est arrivée en Finales 2 fois de suite à part le Jazz », disent les uns. « Il n’a joué que contre des joueurs sans bague comme Barkley ou Stockton et Malone », renchérissent les autres. Chez les admirateurs du GOAT, cependant, c’est la rhétorique inverse. On y explique que si les adversaires n’ont pas de bague, c’est justement parce que Jordan, du haut de sa domination sans partage, a ruiné leur rêve.
Chacun a son avis sur la question, et Gary Vitty n’y échappe évidemment pas. L’homme, préparateur physique des Lakers pendant 32 ans, a côtoyé Kobe Bryant pendant ses 20 ans dans la cité des anges. Si on peut donc douter de son objectivité, voici son avis sur la domination de Sa Majesté :
J’adore Michael et je le respecte, mais je ne suis pas sûr qu’il ait tant changé le jeu. C’est plutôt le jeu qui a changé et qui a permis à Michael d’être Michael. Quand il a eu sa première bague en ’91 et les années après, il n’y avait plus personne. Les Lakers étaient finis parce que Kareem avait pris sa retraite et Magic avait contracté le VIH, donc il n’a pas eu à les ré-affronter après. Les Bulls avaient Bill Cartwright et Cliff Levingston. Je veux dire… Qu’auraient-ils fait face à Kareem ?
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Il est vrai que le premier titre de Jordan est venu aux dépens de Lakers diminués. Et dans les années 1980, avec une équipe plus faible, MJ avait buté sur les cadors de l’Est, Celtics et Pistons en tête, avant que eux aussi ne vieillissent au début de la décennie suivante. Tout ça n’a évidemment pas échappé à Vitty :
Donc il n’a pas joué les « vrais » Lakers, et les Celtics, eux, ont vieilli très vite. Bird, McHale et Parish ont tous vieilli en même temps. Les Pistons étaient finis aussi. Il n’y avait pas de challenge. Quand vous regardez les 6 bagues que les Bulls ont remporté, ils n’ont pas joué contre grand monde, ils n’ont pas joué des équipes d’élite comme les Sixers, Celtics, Lakers et Pistons des années 80. Je n’enlève rien à Jordan, car il a fait ce qu’il était supposé faire. Il a dominé. Mais le jeu n’était plus le même jeu, c’était différent.
Michael Jordan a-t-il donc bénéficié d’une fin de cycle, de la fin de la fameuse « Golden Era » des Eighties pour prendre le pouvoir et s’y accrocher bien plus facilement qu’il n’aurait pu le faire par le passé ? Le débat reste ouvert.
Ce qui est certain, et que Vitty semble oublier, c’est que mener son équipe à un three-peat en NBA demande une incroyable force physique et mentale, ainsi qu’un énorme talent. Les rares qui y sont parvenus peuvent en témoigner. Et Jordan n’a pas réussi l’exploit une fois, mais plutôt deux.
Chacun se fera son avis sur la question, mais Gary Vitty vient remettre de l’eau au moulin de ce débat explosif…