Même le GOAT doit parfois être coaché. Durant le Game 5 des Finales 1991, Michael Jordan a dû être remis dans le droit chemin par Phil Jackson. Mais au bouts se trouvait… le titre.
En 1991, Michael Jordan voit le bout du tunnel. Après 7 ans à se casser les dents sur la conférence Est et notamment les Pistons, MJ a porté ses Bulls jusqu’en Finales, face aux Lakers. Dans cette série, qu’il finira à plus de 31 points et 11 passes de moyenne, Jordan est souvent impérial. Mais dans le Game 5, Chicago menant 3-1 et la perspective du titre se rapprochant, le numéro 23 retombe dans ses travers. Alors Phil Jackson prend un temps mort. Il raconte :
Dans cette série, qu’il finira à plus de 31 points et 11 passes de moyenne, Jordan est souvent impérial. Mais dans le Game 5, Chicago menant 3-1 et la perspective du titre se rapprochant, le numéro 23 retombe dans ses travers. Alors Phil Jackson prend un temps mort. Il raconte.
Je n’aimais pas ce que je voyais. Malgré nos discussions, Michael laissait John Paxson en plan. Magic Johnson laissait souvent Paxson seul pour aller aider ailleurs en défense, partant du principe que Michael ne lâcherait pas le ballon.
Paxson était un bon shooteur clutch, et MJ lui faisait plus confiance qu’à d’autres quand c’était serré. Mais avec le titre en vue, Michael revenait à ses vieilles habitudes de tenter de gagner le match par lui-même.
J’ai donc pris un temps-mort, et j’ai rassemblé l’équipe. « Qui est ouvert, MJ ? », ai-je dit en le regardant droit dans les yeux. Il n’a pas répondu. Alors j’ai recommencé : qui est ouvert ?
Paxson.
Voilà, alors donne-lui le putain de ballon.
Conscient de son erreur, Michael Jordan a ensuite ajusté son attitude, ouvrant la voie au sacre des Bulls. Jackson raconte :
Après cet échange, le match a basculé. Michael et les autres ont commencé à donner la balle à Paxson, et il a répondu en rentrant 4 tirs de suite.
A un peu plus d’une minute de la fin, les Lakers sont revenus à deux points. Mais j’ai remarqué quelque chose de différent quand Michael remontait la balle. Je m’attendais à ce qu’il aille vers le panier, comme il faisait dans ce genre de situation.
Mais au lieu de ça, il essayait d’attirer la défense afin de créer un tir pour… Paxson. C’était une belle fin. John a mis le tir à deux points et nous avons gagné le titre.
Pour les intéressés, ou les fans de Chicago nostalgiques qui préfèrent infiniment Paxson le joueur que Paxson l’exécutif, c’est cadeau :
Deux ans plus tard, bis repetita ou presque. A la poursuite du three-peat face aux Suns, les Bulls reprendront la même recette. Michael Jordan, par ailleurs monumental lors de ces Finales 1993 avec notamment un match à 55 points, s’effacera au profil de Paxson, qui répondra présent.
Voici l’exemple parfait d’une collaboration fructueuse entre l’un des meilleurs coachs de l’histoire et le meilleur joueur de tous les temps. Comme dans un rêve.