Alors que Zion Williamson a fait parler de lui en rejoignant Jordan Brand, comment Michael Jordan himself a-t-il été convaincu lorsqu’il était dans la même situation ? Flashback.
1984. Drafté 3ème en juin et auréolé du titre de champion NCAA après avoir inscrit l’un des plus gros tirs de l’histoire du basket universitaire, Michael Jordan se cherche un équipementier à l’aube de sa saison rookie.
MJ a grandi en étant fan d’Adidas, et il est certain à ses yeux qu’il ne portera jamais autre chose que la marque aux trois bandes. Notez par ailleurs qu’à l’époque, Nike est loin d’avoir l’influence qu’elle a aujourd’hui – pour preuve, beaucoup de joueurs dont les deux méga-stars Larry Bird et Magic Johnson portent du Converse.
Problème pour Jordan : Adidas, qui n’a clairement pas le nez creux, hésite à casser la tirelire pour le futur sextuple champion NBA. Nike s’engouffre dans la brèche et propose 500.000 dollars annuels à MJ. A l’époque, il s’agit d’un pont d’or, le record étant détenu par James Worthy et ses 150.000 dollars chez New Balance.
Jordan hésite et veut donner une dernière chance à Adidas : « Si vous m’offrez la même somme que Nike, je signe ». Adidas refuse. Le reste appartient à l’histoire.
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Une fois la signature quasi-actée, la marque à la virgule et MJ se sont mis à discuter des conditions du deal. Nike met les pré-requis suivants pour que Jordan perçoive l’intégralité de la somme : être soit rookie de l’année, soit marquer 20 points par match minimum, soit être All-Star, soit vendre pour 4 millions de chaussures.
Cette saison-là, Air Jordan est élu rookie de l’année, marque 28 points par match, est nommé All-Star, et vend pour pas moins de 100 millions de dollars de chaussures. En patron.
La machine Jordan était lancée, et celle de Nike dans le monde de la NBA avec. Aujourd’hui, ce sont des milliards d’euros qui sont brassés par la marque américaine, à la fois via sa marque-étendard et via sa déclinaison Jordan Brand. Le principal intéressé, lui, ne regrette pas de ne pas avoir signé chez Adidas :
Avec du recul, c’était parfait pour moi, car ça a rendu ma décision plus facile.
35 ans après, Adidas doit encore se mordre les doigts de son erreur. Le business est ainsi.