Depuis quatre décennies, le trophée de joueur de la semaine gratifie les joueurs pour leur régularité sur une courte durée, représentant généralement une série de 3 à 5 matchs. Retour sur l’historique d’une récompense peu mise en avant mais tout de même significative, à laquelle ont pu goûter la majorité des stars de la ligue mais également des joueurs bien moins réputés.
Avant toute chose, petite remise en contexte. En NBA, la récompense de Player Of the Week existe depuis la saison 1979-80. À l’époque, elle n’était décernée qu’à un seul joueur par semaine sur toute la ligue. Le trophée était donc plus difficile à gagner qu’aujourd’hui. Le tout premier vainqueur fut Julius Erving le 21 octobre 1979 après une semaine à 25 points et 8 rebonds de moyenne. Une distinction qu’il recevra (seulement) trois fois en huit saisons dans sa carrière.
C’est seulement depuis l’exercice 2001-02 que la course est divisée en deux conférences, afin de décorer le meilleur joueur de l’Est et de l’Ouest. Les deux premiers à s’être distingués sous ce format sont Ray Allen, alors chez les Bucks, et Kobe Bryant pour les Lakers. Ils le remporteront respectivement 7 et 33 fois. Les superstars d’une époque plus lointaine comme Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird, Charles Barkley et bien d’autres sont donc pénalisées par rapport aux vedettes d’aujourd’hui. Et des légendes telles que Wilt Chamberlain ou Oscar Robertson, pour ne citer qu’eux, n’étaient déjà plus en activité au moment de l’invention de la récompense.
Des paramètres à prendre en compte pour le constat général. Et c’est donc sans surprise que le probable meilleur joueur des 20 dernières années soit le plus récompensé. Vous l’avez compris : LeBron James s’impose à plat de couture, devançant Kobe Bryant et Kevin Durant sur le podium. Petit classement des joueurs ayant remporté cette distinction au moins 10 fois au cours de leur carrière :
- LeBron James : 61 fois
- Kobe Bryant : 33
- Kevin Durant : 26
- Michael Jordan : 25
- Karl Malone, Allen Iverson et Tim Duncan : 23
- James Harden : 22
- Shaquille O’Neal et Kevin Garnett : 20
- Dwyane Wade et Russell Westbrook : 19
- Magic Johnson, Carmelo Anthony et Dwight Howard : 18
- Jason Kidd et Paul Pierce : 17
- Dirk Nowitzki : 16
- Larry Bird et David Robinson : 15
- Stephen Curry : 14
- Chris Paul : 13
- Hakeem Olajuwon, Patrick Ewing et Tracy McGrady : 12
- Clyde Drexler, Charles Barkley et Vince Carter : 11
- LaMarcus Aldridge et DeMar Derozan : 10
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On peut donc constater que le top du classement est surtout dominé par les stars actuelles (LeBron, KD, Harden, Westbrook), la génération dorée des années 2000 majoritairement jeunes retraités (Kobe, Iverson, Duncan, Shaq, KG, Wade) et les multiples MVP que sont MJ, Malone et Magic. Avec 9 récompenses du genre, Dikembe Mutombo, Chris Webber, Dominique Wilkins et Giannis Antetokounmpo sont juste derrière tout ce beau monde. Nul doute que le Greek Freak (élu six fois meilleur joueur de l’Est cette saison) risque de grimper très vite au classement.
Qu’en est-il de nos frenchies ? Et bien ils ne sont pas moins de trois à avoir été distingués. Le recordman ? Tony Parker, évidemment. Le meilleur joueur français de l’histoire empile 8 trophées entre 2006 et 2013. Rudy Gobert (en mars 2019) et Nicolas Batum (en novembre 2015) en ont un chacun, soit mieux que Joakim Noah, qui même à son prime n’y est jamais parvenu.
Le trophée permet également à des joueurs totalement inattendus de se mettre en lumière en prenant feu sur une semaine. Jared Sullinger (février 2014), Greivis Vasquez (décembre 2012), Chris Wilcox (avril 2006), Elliot Perry (novembre 1995), Marcin Gortat (décembre 2016), Lucious Harris (décembre 2002), JJ Barea (avril 2016) et bien sûr Jeremy Lin et sa “Linsanity” en février 2012 en sont les parfaits exemples.
Pour la petite anecdote, il y a eu quatre égalités dans l’histoire. Les coéquipiers Karl Malone et John Stockton, de nouveau Malone mais avec Charles Barkley, Shaq et Olajuwon et les derniers en date, Kobe et Marbury en 2003.
La récompense de joueur du mois étant évidemment plus flatteuse et révélatrice, celle de joueur de la semaine est, en toute logique, beaucoup moins médiatisée et considérée. Mais elle possède un charme à part en étant sans doute la récompense individuelle la plus accessible en NBA, preuve en est ses quelques surprises au casting.