NBA – Les Knicks au fond du trou, vraiment ?

Kyrie Irving et Kevin Durant joueront bien pour les Nets l'an prochaine, une catastrophe pour les Knicks ?
Kevin Mazur

La nouvelle n’aura échappé à personne, mais Kevin Durant et Kyrie Irving joueront bien aux Nets la saison prochaine. Une association longtemps rêvée par les Knicks. Mais ces derniers sont-ils vraiment au fond du trou à la suite de cette désillusion ?

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Bon, disons-le clairement pour commencer, voir Kyrie Irving et Kevin Durant rejoindre les Nets est une catastrophe pour tout bon fan des Knicks qui se respecte. Non seulement la franchise new-yorkaise voit ses espoirs de réunir les deux stars réduits à néant, mais en plus ce scénario verra bien le jour du côté de Brooklyn, leur ennemi juré.

Depuis des mois, c’est tout New York qui s’était mis à rêver. Vous avez tous vu une photo de KD, Kyrie et sans oublier Zion Williamson, sous la tunique des Knicks. L’espoir de voir les trois hommes avec New York la saison prochaine était réel, mais cela se passera bien du côté des Nets pour deux d’entre eux.

Pour revenir rapidement sur le cas Zion, disons que ce n’est pas vraiment la faute des dirigeants. Leur saison et leur bilan famélique ont permis d’avoir les meilleurs pourcentages de la ligue afin d’avoir accès au first pick de la draft. Derrière, la chance n’a tout simplement pas été avec eux. Juger la franchise ou qui que ce soit sur cela paraîtrait malhonnête. En revanche, pour Durant et Irving, c’est une autre histoire.

James Dolan, propriétaire des Knicks, est considéré aujourd’hui comme le grand coupable. Peu investi dans son équipe, il l’est généralement quand il s’agit de prendre des décisions douteuses. Quelques mois auparavant, il était le premier à déclarer que plusieurs gros poissons viendraient rejoindre les Knicks après avoir eu des discussions avec des agents. Dolan était confiant, peut-être un peu trop au vu de la tournure des événements.

Il serait également derrière la décision de New York de ne pas offrir un contrat max à Kevin Durant. Cela reste une rumeur, mais ce ne serait pas vraiment étonnant de voir Dolan mettre son veto sur une telle possibilité. Les Knicks ont été descendus depuis la parution de cette rumeur, mais ont-ils vraiment eu tort ?

Oui, les Knicks sont les Knicks. Mais Durant aura 32 ans à son retour des parquets après peut-être LA pire blessure qu’un joueur puisse rencontrer. La grande majorité des joueurs ne sont jamais revenus à leur vrai niveau après une rupture du tendon d’Achille. Ajoutez à cela qu’aucune autre star ne semblait encline à suivre KD, et vous pouvez vous demander si les Knicks auraient vraiment eu une chance pour le titre. A l’Est, que ce soit avec les Bucks, Sixers, potentiellement Toronto, il y a quelques belles équipes.

A partir de là, la décision de ne pas offrir le max sans aucune hésitation au numéro 35 se défend. Elle peut déplaire, mais elle n’est probablement pas aussi scandaleuse que ce que certains essaient de nous faire croire. Le timing de la news est également discutable et on peut douter de sa véracité pour le moment.

Pour Durant, c’est « l’amitié » qui compte beaucoup d’après The Athletic. C’est pour cela qu’il a suivi Kyrie Irving aux Nets, prêt à tout pour son grand ami. Le tout en accueillant également DeAndre Jordan. Irving semblait avoir fait son choix depuis un moment. Les Knicks auraient-ils pu faire quelque chose pour changer la donne ? Pas sûr. Un meilleur visage, de meilleures promesses d’avenir comme les Nets, auraient sans doute pu aider. Mais au final rien ne dit que les dirigeants auraient pu inverser la tendance.

Trader Kristaps Porzingis quelques mois plus tôt pour cet été était un choix. Beaucoup de franchises ont suivi le même mode que les Knicks, comme les Nets, Clippers ou bien les Lakers, et à la fin il y a forcément des perdants. A ce jeu, New York a perdu son pari, et sachant qu’il ne reste que Kawhi Leonard comme gros poisson sur le marché, l’une des deux équipes – ou bien les deux – de Los Angeles subira le même sort.

Mais les Knicks sont-ils au fond du trou pour autant ?

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Récapitulons rapidement les cinq signatures de cette première journée :

  • Julius Randle pour 3 ans et 63 millions
  • Taj Gibson pour 2 ans et 20 millions
  • Bobby Portis pour 2 ans et 31 millions
  • Reggie Bullock pour 2 ans et 21 millions
  • Wayne Ellington pour 2 ans et 16 millions

Une chose frappe rapidement aux yeux : les contrats courts. Si l’on précise que Randle possède une option équipe sur sa dernière année de contrat, les nouveaux arrivants ont tout signé pour 2 ans. Le but ? Miser sur des joueurs tout en gardant une flexibilité financière. La free agency 2020 ne sera que peu séduisante, la perspective de 2021 est déjà meilleure.

Mais cela ne veut pas dire que les dirigeants visent à nouveau de grosses stars sur le marché. L’épisode qui vient d’arriver devrait servir de leçon à la franchise. Avec Randle, les Knicks misent sur un jeune joueur qui sort d’une saison à plus de 21 points et 8 rebonds de moyenne. Ils avaient besoin d’un poste 4 avec du potentiel, la signature est parfaite.

Gibson vient ajouter de l’expérience et peut jouer au poste 5 – tout comme Randle et Bobby Portis, le troisième poste 4 arrivé cet été. Ce dernier devrait jouer un rôle de sixième homme de luxe. Enfin, Bullock et Ellington viennent combler les faiblesses de l’effectif au tir.

Encore une fois ici, il s’agit de tenter quelques paris avec deux joueurs au profil intéressant. Si cela marche, tant mieux, si cela ne fonctionne pas, les dirigeants n’auront aucun mal à s’en remettre contractuellement parlant. Les contrats sont élevés, mais il faut rappeler que les Knicks sont obligés de dépenser une certaine somme cet été. Ils ne peuvent pas laisser leur caisse remplie de 70 millions de dollars, la ligue les oblige à dépenser. Surpayer plusieurs joueurs n’est donc absolument pas surprenant.

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Le seul regret pourrait se trouver dans le fait que New York n’a pas cherché à tirer profit de son cap space. Ils leur restent encore 20 millions pour tenter quelque chose : on entend par là récupérer un mauvais contrat pour acquérir un atout comme un premier tour pour les années à venir. La free agency est encore longue et ce scénario pourrait être celui à suivre. Miami cherche justement un partenaire pour Goran Dragic et sa dernière année de contrat. On glisse l’idée ici.

Petit point désormais sur l’effectif :

  • Meneurs : Dennis Smith Jr, Frank Ntilikina, Kadeem Allen
  • Arrières : RJ Barrett, Wayne Ellington, Damyean Dotson, Allonzo Trier
  • Ailiers : Kevin Knox, Reggie Bullock, Ignas Brazdeikis
  • Ailiers-forts : Julius Randle, Bobby Portis
  • Pivots : Mitchell Robinson, Taj Gibson

New York n’a peut-être pas de gros noms, mais le « young core » est intéressant. DSJ et Knox doivent passer la seconde, Barrett reste un gros talent annoncé, Robinson a montré de quoi il était capable l’an dernier. Ajoutez à cela Randle, Dotson et compagnie et vous obtenez des noms intrigants. Pas de quoi faire les playoffs – le manque de tireurs étant pénalisant – à moins que RJ Barrett soit un monstre, mais un effectif sur lequel continuer à reconstruire et avec pas mal de tours de draft lors des années à venir. N’est-il finalement pas plus sage de continuer à miser sur des jeunes plutôt que de vouloir griller les étapes sans aucune fenêtre sur le titre ? A vous de juger.

Tout New York aurait logiquement espéré la venue de deux cadors en vue de la saison prochaine, mais cette déception ne veut pas dire que tout est perdu dans la Big Apple. Des jeunes, de l’argent et de la flexibilité, mais aussi des tours de draft : beaucoup d’équipes rêveraient d’être dans cette situation aujourd’hui.

Pas facile pour les fans de s’en remettre et de passer à autre chose. Pourtant, rien n’est encore perdu à New York.

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