Ce 10 juin 2019 restera toujours triste. Pour l’éternité, il sera le jour où Tony Parker a raccroché les sneakers. Le plus grand basketteur français de l’histoire s’en est expliqué auprès de The Undefeated.
1254 matchs en carrière, 4 bagues de champion, un MVP des Finales, 6 All-Stars, des All-NBA Teams… Tony Parker a tout accompli dans la grande ligue ou presque. Arrivé de France alors qu’il n’était encore qu’un gamin, le meneur est devenu, à force de travail, d’abnégation et de rigueur, l’une des légendes de l’histoire de son sport.
Pourtant, à 37 ans, TP sait qu’il est arrivé au bout du chemin. Après une année à Charlotte et des perspectives peu ragoûtantes pour la saison prochaine, le héros de toute une génération a décidé de raccrocher pour de bon. Il l’a confié à The Undefeated :
Plusieurs choses ont mené à cette décision. Et au bout du compte, je me suis dit que si je ne pouvais plus être Tony Parker et que je ne pouvais plus jouer pour un titre, je ne voulais plus jouer au basket.
La saison dernière a été très différente pour moi, après 17 années à San Antonio. Je savais que les temps avaient changé, et j’étais très nostalgique. Être loin de ma famille à San Antonio a aussi joué un rôle, et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il était temps d’arrêter. J’ai plein de belles choses dans ma vie. Une belle famille, de beaux enfants. Je veux passer du temps avec eux.
TP confie être à l’aise avec sa décision, lui qui a très intelligemment préparé l’avenir et ses multiples pistes de reconversion. « Le basket est pour les jeunes, et j’ai compris très tôt que quand le temps de le retraite viendrait, je l’accepterai ».
Depuis plusieurs années, Parker répétait son envie de jouer 20 saisons, une marque symbolique qu’il souhaitait atteindre. Mais la donne a changé depuis son départ de San Antonio :
Oui, je voulais jouer 20 saisons et je pense que je pourrais encore jouer. J’ai fait une bonne saison avec les Hornets, et j’étais en bonne santé. Mais en même temps, je ne vois pas de raisons de jouer 20 saisons. Pendant 17 ans, chaque début de saison avec les Spurs, je pensais qu’on avait une chance de gagner le titre. Et c’était étrange d’arriver dans une équipe où il n’y avait aucune possibilité de le gagner. J’ai toujours joué pour gagner quelque chose. Et si je joue pour ne pas gagner, je suis genre : « Pourquoi jouer ? »
C’est pourquoi c’était très différent pour moi mentalement d’être concentré et de me motiver pour jouer le sport que j’aime, car je veux gagner quelque chose.
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Alors que l’heure est venue de basculer dans le retraite, notre TP national peut maintenant prendre le temps de se retourner sur ce qu’il a accompli. Et il y a de quoi être fier :
Je me sens chanceux d’avoir joué pour une grande équipe avec de grands coéquipiers et un grand coach. Ce qu’on avait, c’était spécial. Et étant à Charlotte, j’ai réalisé que c’était très, très spécial. On était si proches. Même là, il y a 2 jours, je jouais au tennis avec Timmy et Manu. On parlait du bon vieux de temps, de ces 17 ans. Tous ces records en playoffs, ces accomplissements… Je commence à réaliser.
Au niveau des souvenirs, Tony Parker a de quoi faire :
Mon plus beau souvenir ? Les 4 titres, évidemment, et la médaille d’or avec l’Equipe de France car c’était la première de l’histoire du pays.
Quand à la pire déception, le Game 6 contre Miami en 2013, et avec l’équipe nationale, notre match en 2005 contre la Grèce. Ce sont les deux défaites les plus dures à encaisser.
Alors qu’est-ce qui va manquer au mythique numéro 9 des Spurs, après près de deux décennies dédiées entièrement au basket chaque jour ? Il répond :
Gagner. Gagner. On ne s’en lasse jamais. Voilà pourquoi j’étais heureux de gagner avec mon équipe féminine [de l’ASVEL], car c’est dur d’expliquer ce que gagner des titres procure. On ne se lasse jamais de gagner.
Tony Parker est donc officiellement au bout du chemin. Un chemin formidable, magique qui aura fait rêver tout un peuple et fait naître des milliers de vocation. Pour l’éternité, merci, patron.