Parti des Lakers il y a maintenant un peu plus d’un mois, Magic Johnson a laissé la franchise dans un état assez inquiétant. Mais ceux qui l’ont accompagné durant ces quelques temps chez les Angelinos décrivent le personnage d’une bien peu plaisante manière, au bord de la tyrannie.
Bien mal en point sportivement, les Lakers ont connu une fin de saison très mouvementée avec le départ de Magic Johnson de son poste de président des opérations. Le coach Luke Walton a aussi fait ses valises, rapidement remplacé par Frank Vogel qui sera accompagné de Jason Kidd.
Personne ne s’attendait vraiment à ce que Magic quitte son poste de cette manière et certainement pas LeBron James. Sous ses grands airs de président souriant et sympathique, il jouissait en fait d’une image assez mitigée au sein du staff et des employés de la franchise, et c’est rien de le dire.
Plusieurs employés ont d’ailleurs fait part à des journalistes d’ESPN de leur ressenti quant à la façon de manager de Magic, visiblement très autoritaire dans son comportement au quotidien et impassible sur de potentielles erreurs commises.
Selon eux, dès son arrivée dans la franchise aux côtés de Rob Pelinka, il a fait comprendre à tous les salariés qu’aucune excuse ou erreur ne serait tolérée. Une technique utilisée par Magic pour leur faire comprendre le message est d’ailleurs assez bien restée dans leurs esprits :
Montrant du doigt son bureau, Johnson a fait comprendre son point de vue. Il avait une grande pile de CV posés dessus – « un millier », se souviennent des membres de son personnel. Le message ? Il pouvait remplacer n’importe lequel d’entre eux à tout moment.
« C’était choquant « , a déclaré un membre du personnel d’entraîneurs des Lakers qui était présent. « Si vous êtes dans ce métier, vous vous mettez assez de pression sur vous-même. Vous n’avez pas besoin de plus de pression, surtout de la part de quelqu’un qui est censé être un allié. »
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En 2017, une employée de longue date a été appelée dans un bureau avec Johnson et Pelinka après avoir commis une erreur, selon plusieurs membres du personnel présents. L’erreur concernait l’organisation d’un service de voiture à l’attention d’un prospect de Draft: « Je ne supporte pas les erreurs ! » Johnson lui a crié dessus. « Je ne fais pas d’erreurs ! »
Johnson a également indiqué clairement, selon de nombreuses personnes au courant de l’échange, que si l’employée faisait une erreur de plus, elle serait virée.
Au bureau, l’employée s’est excusée et, plus tard, à l’extérieur, s’est mise à pleurer. Dans les mois suivants, elle souffrait de plus en plus d’anxiété et de crises de panique. On lui a prescrit des médicaments contre l’anxiété et elle a quitté les Lakers après plus de deux décennies avec l’équipe et a commencé plusieurs semaines de thérapie, racontent plusieurs sources à ESPN.
Un autre exécutif a également confié au média américain qu’il a lui aussi subi des crises de panique et a dû se faire prescrire un traitement : « Chaque jour en allant au boulot, vous avez cet horrible sentiment d’anxiété. Sur la dernière année, je ne saurais pas vous dire combien de crises de panique j’ai eues à cause de la merde qui se passe ici ».
« C’est de la putain de folie là-bas », avance une ancienne star de la franchise sous couvert d’anonymat.
Autre exemple notable, lorsque les Lakers ont tenté par tous les moyens de faire venir Anthony Davis durant la saison, quitte à se séparer de plusieurs jeunes talents de l’équipe. Le collectif en avait été largement affecté par la suite, ce qui avait fortement déplu à Magic. Celui-ci avait alors décidé de s’exprimer auprès de médias locaux de Philadelphie.
« Arrêtez de penser que ces gars sont des bébés parce que c’est comme ça que vous les traitez. Ce sont des professionnels. Tous les trois. Et c’est ainsi que fonctionne cette ligue. Ils le savent, je le sais, c’est comme ça que ça marche ».
Une rare incursion d’Earvin Johnson dans la sphère publique, lui qui prend bien soin à ce que les fans et les médias ne voient que Magic. Une dualité dans la personnalité qui est très remarquée du côté des Lakers. « Chaque jour, on ne sait pas si on va avoir à faire à Earvin ou à Magic », souffle un employé. « Il se présente publiquement avec son grand sourire et son affection. Mais c’est faux, c’est un homme qui inspire la peur ».
Voilà qui devrait agiter encore un peu plus une franchise californienne qui n’en a pas vraiment besoin. Si vous voulez en apprendre encore davantage, on vous propose également l’autre fait marquant du papier d’ESPN, qui concerne les manigances de LeBron et son clan durant la saison. C’est à découvrir en cliquant ici.
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