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Après avoir annoncé sa séropositivité un an plus tôt, Magic Johnson envisage un retour sur les parquets au début de la saison 1992-1993. Comeback avorté par la crainte de certains joueurs, dont un certain Karl Malone.
7 novembre 1991. Magic Johnson annonce sa séropositivité et sa retraite lors d’une conférence de presse. Un tremblement de terre dans le monde du basket, alors que le meneur n’a encore que 32 ans. À cette époque, dans l’opinion populaire, une personne contractant le SIDA est promise à une mort certaine, étant donné le cruel manque d’information à propos de la maladie.
Magic Johnson se retire donc des parquets, mais son traitement lui aurait en réalité permis de continuer la pratique du basketball. Le meneur apparaît épisodiquement, lors du All-Star Game 1992 grâce aux votes du public par exemple, puis dans la fameuse Dream Team aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992. Malgré la maladie, la machine Magic Johnson semble relancée et prête à retourner sur les parquets à l’orée de la saison 1992-1993.
Ce retour annoncé ne plait pas à tout le monde. Beaucoup de joueurs font part de leurs craintes vis-à-vis de la présence de Magic sur les parquets de la grande ligue. Certaines figures de la ligue ont peur pour leur santé personnelle, à une époque où l’information sur la transmission du SIDA n’était pas encore ce qu’elle est aujourd’hui. Karl Malone est en tête du groupe de « sceptiques » :
(Après un match de pré-saison contre les Knicks) Regardez-ça, toutes les croûtes et les coupures que j’ai sur moi. Des trucs comme ça j’en ai tous les soirs, à tous les matchs. Ils ne peuvent pas dire qu’il n’y a aucun risque (de transmission de la maladie au contact de Magic) et vous ne pouvez pas me dire qu’aucun gars dans la ligue n’y a pensé.
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Magic Johnson ou pas, le Mailman ne veut rien savoir :
Son comeback ne m’éprouve rien. Je ne suis pas un fan, je ne suis pas une pom-pom girl. Son retour peut faire du bien au basketball, mais il faut voir plus loin que ça. Vous avez un tas de jeunes joueurs qui ont encore une longue vie à vivre. La Dream Team (où Malone et Magic ont évolué ensemble) c’était bien, mais il faut revenir sur terre.
Après si je suis obligé de défendre sur lui (sur une action au buzzer), mon esprit de compétition prendra le dessus et je verrai plus tard pour les conséquences. Moi je suis seulement là pour gagner.
Si l’intervention de Karl Malone peut être mal vue car l’ailier-fort veut écarter Magic Johnson des terrains simplement à cause de sa maladie, il faut comprendre qu’il y avait une peur réelle de contamination à cette époque et bien replacer ces propos dans leur contexte.
Dans le sillage de Karl Malone, plusieurs joueurs de la ligue ont fait part de leurs doutes sur un retour de Magic Johnson. Parmi eux, Mark Price, meneur star des Cavaliers à l’époque ou encore son coéquipier Gerald Wilkins qui emploie des mots forts :
Tout le monde en parle. Des personnes sont effrayées. Ça peut être dangereux pour nous tous, mais étant donné qu’il s’agit de Magic Johnson, les gens prennent des pincettes. Ils ne disent pas ce qu’ils pensent vraiment.
Attristé par ces réactions en chaîne, Magic Johnson ne fera pas son retour sur les parquets lors de la saison 1992-1993.
Trois saisons plus tard et avec une meilleure information sur le virus, Magic refoulera bien les terrains sur la fin de saison 1995-1996. Dès son troisième match, il portera les Lakers vers la victoire contre le Jazz de… Karl Malone, qui s’excusera finalement pour ses propos.
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