Kevin Garnett n’est pas un trash-talkeur comme les autres. Là ou 99% des joueurs ont des limites, le Big Ticket n’en a pas. On aime ou non, on est choqué ou non, mais ce qui est sûr, c’est que KG a marqué la discipline de son empreinte. Asseyez-vous bien, et c’est parti pour ce nouveau volet de notre dossier des meilleures histoires de trash-talking en NBA.
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« T’es un cancéreux »
On vous a prévenu, Kevin Garnett n’a aucune limite, et l’une des nombreuses personnes à en faire l’expérience a été Charlie Villanueva. Nous sommes en 2010, et Boston vient de remporter un match de saison régulière quelconque face à Détroit.
Durant la partie, KG apostrophe l’ailier fort des Pistons, qui souffre d’alopecia universalis, une pathologie qui empêche la poussée de cheveux, cils et sourcils : « T’es un cancéreux ». Une remarque qui n’a pas fait rire Villanueva :
KG m’a dit que j’étais un cancéreux. Je suis énervé, parce qu’on sait combien de personnes meurent du cancer, et il balance ça comme si c’était une blague.
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« Va te faire foutre, Noah »
Big man, grande gueule, intensité : Joakim Noah avait toutes les raisons d’idolâtrer Kevin Garnett dans sa jeunesse. KG le savait, et il s’est rapidement assuré de lui briser le cœur lors de la saison rookie du joueur de Chicago. Paul Pierce se souvient :
KG a demandé à Noah s’il pouvait passer sa main dans ses cheveux, comme à une femme. C’était quand Noah était un rookie, et il admirait Garnett. Il était genre : « KG, j’avais ton poster dans ma chambre, t’es mon modèle, mec ». Puis Garnett lui a dit ça, et a enchaîné : « Va te faire foutre, Noah ». Je me suis dit wow… Le gamin sort à peine de l’université, il te dit qu’il avait ton poster sur son mur, et tu lui dis ça ? Ça a détruit Noah.
Jooks a en tout gardé la rancune tenace après cet épisode, à en croire une interview de 2010 :
C’est un gars très cruel. Où est le love ? Nulle part. Et il est moche, aussi.
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The Melo Incident
Lors d’un match entre Knicks et Celtics au Madison Square Garden, Carmelo Anthony et Kevin Garnett se disputent une position au poste de manière pour le moins virile. Des mots sont ensuite échangés entre les deux hommes, et pas des moindres : selon les bruits qui sortent dans la presse après-coup, KG s’en est tout simplement pris à LaLa, la femme de Melo. Après la partie, l’ailier de New York est à cran :
Il y a certaines choses qu’on ne se dit pas entre hommes, qu’on ne dit pas à un autre homme. Une ligne a été franchie. Mais on a géré la situation entre quatre yeux, et personne n’a à savoir ce qui a été dit.
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« Je charge mon fusil à pompe, je charge mon Uzi »
Pour Kevin Garnett, pas beaucoup de différence entre un match de basket et la guerre. Alors qu’il s’apprête à disputer un Game 7 crucial face aux Kings au printemps 2004, le Big Ticket annonce ses intentions :
Game 7, mec. On y est. Tout est là. Je suis posé chez moi, je charge mon fusil à pompe, je charge mon Uzi. J’ai deux ou trois M-16, des 9mm, quelques silencieux. Je charge les munitions. J’ai mes grenades, mon lance-roquettes, des missiles. Je suis prêt à la guerre.
Garnett marque 32 points, capte 21 rebonds, et les Wolves se qualifient.
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« Je suis l’homme alpha, n’oubliez jamais ça »
Glen Davis est un cible de choix de Kevin Garnett. Une fois, après une défaite de Boston contre Portland, KG cible les remplaçants, accusés de ne pas avoir joué assez dur, et notamment Davis. Face au flot de paroles du Big Ticket, Big Baby et ses 130 kilos fondent en larmes.
Ce sont les deux même protagonistes que l’on retrouve lors d’un voyage en avion des Celtics. Le vestiaire des C’s s’amusait alors à challenger Davis au bras de fer, lui qui était réputé imbattable et qui l’emportait à chaque fois. KG relève le challenge, et finit par battre Big Baby au bout d’une minute 30. Il hurle alors dans l’avion :
Je suis l’homme alpha ! Je suis l’homme alpha ! N’oubliez jamais ça !
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La discipline militaire avec les rookies
S’il y a bien une chose que Kevin Garnett ne supporte pas, c’est le manque de respect aux anciens. Une fois, alors qu’il est chez lui devant l’émission Making The Band avec Tyronn Lue, il s’agace devant des jeunes un peu trop présomptueux. La suite, c’est Lue qui vous la raconte :
Il est devenu fou, il s’est mis à transpirer. Et d’un coup, il a mis un coup de tête dans le mur.
Cette horreur du manque de respect, KG l’a bien évidemment transposée à la vie de groupe dans sa franchise. Mason Plumlee n’a pu que constater les dégâts quand il a eu l’audace, alors qu’il n’était que rookie, de commander sa nourriture avant les anciens dans l’avion. Le Big Ticket lui a fait donner son plateau à Reggie Evans, puis s’est assuré que Plumlee serve tous les autres joueurs. Autre anecdote, racontée par le même Plumlee :
Cette année-là, on avait beaucoup de jeunes, et une fois ils avaient oublié le boombox pour l’avion. KG nous a sortis de l’avion et nous a fait répéter nos systèmes sur le tarmac.
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« Bonne fête des mères »
C’est l’histoire ultime de trash-talking de Kevin Garnett, bien qu’elle n’ait jamais été confirmée. Une rumeur qui plane depuis de longues années, et qui serait à l’origine de la profonde inimitié entre le Big Ticket et Tim Duncan, grands rivaux à l’Ouest dans les années 2000, et qui se sont affrontés 52 fois au cours de leur carrière.
Un soir de 1999, jour de la fête des mères aux Etats-Unis, San Antonio et Minnesota s’affrontent dans le Game 1 de leur premier tour de playoffs. En début de match, Tim Duncan obtient une faute et s’avance vers la ligne pour tirer ses lancers francs. KG l’apostrophe :
« Happy Mother’s Day, motherf*cker »
Une phrase tout sauf anodine : la mère de Tim Duncan est décédée d’un cancer 9 ans plus tôt, la veille du 14ème anniversaire de l’emblématique joueur des Spurs. L’histoire n’a jamais été confirmée ni par l’un ni par l’autre, mais beaucoup citent cet instant comme le moment fondateur de l’animosité entre les deux. Ce soir-là, San Antonio gagne 99-86, et Tim Duncan marque 26 points.
Dont les deux lancers francs qui ont suivi la phrase assassine.
Les meilleures histoires de trash-talking :
Larry Bird – Michael Jordan – Kobe Bryant – Kevin Garnett – Gary Payton
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