En 1994, les SuperSonics de Gary Payton et Shawn Kemp s’avancent vers les playoffs avec le meilleur bilan de la Ligue. Avant de repartir aussi vite qu’ils sont arrivés. Leur bourreau ? Denver.
Avril 1994. Michael Jordan a pris sa première retraite en début de saison et toutes les équipes veulent profiter de ce moment pour détrôner les Bulls. À la fin de la saison régulière, ce sont les SuperSonics de Gary Payton et Shawn Kemp qui sont les favoris.
L’équipe de Seattle termine avec un bilan de 63 victoires contre 19 défaites, le meilleur de la ligue. Après avoir échoué face aux Suns en 7 matchs la saison précédente en finale de conférence, les SuperSonics ont bien l’intention d’aller au bout.
Pour le 1er tour, ils affrontent les Nuggets emmenés par Dikembe Mutombo. L’équipe du Colorado est classée 8ème de la conférence Ouest avec 42 victoires pour 40 défaites. C’est la première fois que les Nuggets retrouvent les playoffs depuis 1990, où ils s’étaient fait balayer 3-0 par les Spurs. L’effectif compte peu d’expérience de la postseason, personne ou presque n’imagine l’exploit possible.
Le début de la série laisse encore moins de place au doute. À domicile, Seattle s’adjuge facilement les 2 premiers matchs de la série (106-82, puis 97-87). Plus qu’un match pour plier rapidement l’affaire et passer à la suite.
Mais de retour dans le Colorado, Denver va sortir les tripes : première victoire dans le Game 3 sur le score de 110 à 93, avec 41 points inscrits dans le premier quart-temps. Dans le Game 4, Seattle pense pouvoir conclure la série mais les Nuggets emmènent les Sonics en prolongation et s’imposent 94-85. Avant de revenir à Denver, le coach des Nuggets Dan Issel ne pensait pas un instant renverser la situation :
Pour être honnête, nous voulions simplement acquérir de l’expérience en playoffs cette année.
Le Game 5 a lieu le 7 mai et là encore, personne n’imagine les Nuggets créer l’exploit. Les SuperSonics restent sur 39 victoires en 43 rencontres dans leur antre sur l’ensemble de la saison et des playoffs. Et pourtant, ce dernier match va virer au cauchemar.
Gary Payton se blesse au pied en début de match, ce qui va l’empêcher de performer par la suite. Il termine avec 14 points à 6/14. Shawn Kemp ne se montre pas plus à la hauteur et ne marquera pas plus de 19 points à 6/13.
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Alors que LaPhonso Ellis rentre un tir décisif à 15 secondes du terme, Kendall Gill rattrape un tir manqué de Payton sous le panier et ramène les deux équipes à égalité. Il reste 0.5 seconde, Mutombo récupère le ballon et marque. Mais sur le ralenti, le ballon est encore dans la main du pivot lorsque le buzzer retentit.
Lors de la prolongation, Seattle reprend les devants plusieurs fois mais vont finir par buter sur une muraille vivante : Dikembe Mutombo. Le pivot des Nuggets termine la série sur un record qui court toujours : 31 contres réalisés dans une série en 5 matchs. Il avait déclaré avant la rencontre :
Je n’aime pas être impoli, mais ce sont les playoffs. Personne ne t’invite chez lui. À toi d’y aller et de te mettre à l’aise.
À la surprise générale, les Nuggets viennent de réaliser l’impensable. Ils deviennent la première équipe de l’histoire classée 8ème de conférence à sortir l’équipe n°1 dans une série de playoffs. Ils passeront très près d’un nouvel exploit au tour suivant face au Jazz mais seront éliminés en 7 matchs. Une série pendant laquelle Mutombo va de nouveau exploser les records avec 38 contres sur les 7 matchs, autre record toujours d’actualité.
Suite à cette désillusion, Gary Payton va avoir des mots forts dans le vestiaire à l’encontre de ses coéquipiers:
Un jour je gagnerai un titre NBA, mais sans vous.
Les Nuggets ont ouvert la voie à plusieurs autres exploits monumentaux de cette envergure (Knicks 1999, Warriors 2007, Grizzlies 2011 et Sixers 2012). Le genre d’exploit qui te fait définitivement rentrer dans l’Histoire.
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