Troisième du Final Four la saison dernière, les lituaniens ont connu une campagne 2018-2019 compliquée. Grâce au travail d’un groupe dirigé par un savant fou, ils seront en Playoffs.
Dans un petit pays où le basket coule dans les veines de ses habitants, le Zalgiris Kaunas continue à prendre du plaisir pour déjouer les pronostics. Ultra dominatrice sur la scène nationale (38 titres entre le championnat et les coupes), vainqueur de l’Euroleague au siècle dernier (1999), la nation verte revient au premier plan de la coupe d’Europe. L’an dernier, les joueurs de Sarunas Jasikevicius poussent même le vice et écartent l’Olympiacos en quatre manches pour s’inviter au Final Four à Belgrade.
En tombant les armes à la main face au Fenerbahçe (76-67), ils vont s’accrocher pour battre le CSKA Moscou d’un rien lors de la petite finale (77-79), avec notamment un bon duo Micic (15 points, 4 rebonds, 4 passes)-Jankunas (15 points, 5 rebonds, 2 passes). Kevin Pangos, le leader de l’équipe (14.2 d’évaluation), prendra la direction de Barcelone lors du mercato, tout comme Toupane (Olympiacos) ou Micic (Anadolu Efes Istanbul). Si plusieurs nouvelles recrues (Walkup, Grigonis, Wolters…) laissent penser qu’une page se tourne, des cadres restent (Davies, White, Jankunas) et un autre revient (Westermann).
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La mayonnaise peine à prendre et après le Round 24, le Zalgiris se retrouve en difficulté avec une treizième place au classement pour un bilan de 9 victoires et 15 défaites. A ce stade de la saison régulière, ils comptent même trois victoires de retard sur le Top 8 et les Playoffs deviennent presque un rêve. C’est pourtant lorsque le sprint final s’est lancé, au début du mois de mars, que le Zalgiris Kaunas va fournir son effort. En enchainant six victoires consécutives (sept sur les huit dernières journées), le « Saras Gang » montre du caractère et reçoit le soutien indéfectible de son public dans la Zalgirio Arena (plus de 14 700 personnes de moyenne cette saison !!). Gran Canaria, Munich, Tel-Aviv, le Darussaka puis, cerise sur le gâteau, l’Olympiacos et le Real (les deux à l’extérieur) tombent face à Kaunas qui vient valider son ticket en Playoffs.
Ce match a Madrid est en tout point exceptionnel : Brandon Davies active le mode MVP avec 27 points, 10 rebonds, 2 passes, 2 interceptions et 34 d’évaluation, les lituaniens remontent un déficit de 12 points et s’imposent en terre madrilène pour la première fois depuis la saison 1999-2000. L’intérieur américain a été un élément essentiel de la bonne fin de saison des siens avec une évaluation moyenne de 21.12 sur les 8 dernières rencontres. A Kaunas, il y a la tête, les jambes et les tripes :
« Nous n’avons pas joué notre meilleur basket mais en même temps, nous avons continué à nous battre. Je crois que le caractère des joueurs a fait la différence […] Je dois parler du caractère de mes joueurs qui n’ont jamais abandonné et ont toujours cru en ce que nous essayons de faire. Vous ne pouvez gagner ce genre de match qu’avec le caractère. Cette série de victoires s’est construire sur le caractère car, durant cette période, beaucoup de choses étaient contre nous ».
Lors de la fin de la rencontre, Sarunas Jasikevicius, coach au tempérament de feu, laisse l’émotion le submerger. Un moment important, que le coach voulait savourer… ou pas. Le légendaire meneur garde en tête que cette qualification n’est pas une fin mais le début d’une autre saison :
« Félicitations à mes joueurs, à notre organisation et à la ville de Kaunas pour ce qu’ils ont fait pour notre équipe. Nous allons célébrer ce soir (jeudi dernier), mais il faudra vite se remettre au travail et se préparer le plus rapidement possible pour affronter la meilleure équipe d’Europe ».
La magie opère toujours en Lituanie. En Playoffs, il faudra affronter le Fenerbahçe, leader incontestable de la saison. Contre Zeljko Obradovic, Sarunas Jasikevicius va devoir sortir un nouveau tour de son chapeau.
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