Lors de la lourde défaite des Clippers à domicile face aux Rockets la nuit dernière, le commentateur des locaux Don MacLean s’est emporté contre James Harden dans le dernier quart-temps. Et il ne plaisante clairement pas.
La nuit dernière, les Clippers ont sombré au Staples Center face aux Rockets, la faute à un 3ème quart-temps désastreux (34-20 en faveur de Houston), pour au final s’incliner de 32 points, 135-103. Le rookie Shai Gilgeous-Alexander s’est plutôt bien distingué, avec 20 points, 4 rebonds et 4 passes, mais le match moyen de ses coéquipiers, à commencer par Lou Williams (14 points à 3-9 au tir, mais 7 passes), n’a pas permis à Los Angeles de lutter.
En face c’est le trio Chris Paul (29 points, 4 rebonds, 7 passes) – Clint Capela (24 points, 15 rebonds, 2 contres) – James Harden (31 points, 7 rebonds, 7 passes) qui a assuré la victoire pour Houston. Concernant ce dernier, il était particulièrement dans le viseur du commentateur des Clippers, Don MacLean, qui l’a violemment critiqué lors du dernier quart-temps.
« Je ressens que ce style de jeu, ce qu’Harden fait, c’est d’une manière ou d’une autre de la manipulation du jeu. Presque de la tricherie quelque part. Et je n’ai pas vraiment de pensée au-delà de ça mis-à-part que je suis en train de regarder quelque chose qui n’est pas du basket. Pour moi, le basket est un jeu de mouvement, des joueurs et de la balle, avec des systèmes définis. Pas juste un mec qui remonte la balle et qui fait de l’isolation à chaque fois. C’est pourquoi j’ai amené ce point plus tôt : qui d’autre pourrait le faire ? Ce n’est pas comme s’il obtenait ses stats à l’intérieur du système. Le système est construit pour lui. »
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On peut penser que MacLean était assez déçu puisqu’au moment où il a dit cela, les Rockets menaient de 30 points. Le point suivant étant qu’Harden était encore sur le terrain à ce moment-là du match alors que la rencontre était pliée. Quoi qu’il en soit, ce que dit MacLean est assez grave. Il est évident que « The Beard » profite de certaines faveurs de la part des arbitres (« marchers » non sifflés, fautes peu évidentes), mais de là à dire qu’il triche, il y a quand même un sacré écart.
Sur le plateau de l’émission The Jump, Rachel Nichols, Tracy McGrady et Brian Windhorst ont parlé de cette déclaration. L’ancien joueur des Rockets a d’ailleurs pris la défense d’Harden tout en nuançant son propos.
« Ce n’est pas du basket traditionnel. Ce n’est pas du travail d’équipe. C’est un mec qui domine et qui arrive en jouant comme dans un match de streetball. Nous n’avons jamais vu ça. Mais ça montre l’excellence de James Harden d’être capable de jouer ce style, de gagner beaucoup de matchs et de placer son équipe parmi l’élite de la NBA. […] Il utilise simplement les règles à son avantage. »
Brian Windhorst a même fait une comparaison osée avec Shaquille O’Neal, en référence à leur style de jeu respectif.
« C’est pour moi incroyable la manière dont les joueurs, actuels et anciens, sont frustrés de la manière dont il [Harden] joue. Tout comme était tout aussi frustré que Shaq, qui mesurant 2.16m et pesant 25 kilos de plus que tout le monde, pouvait tout simplement vous dunker dessus. Ce n’est pas vraiment très différent de ça.«
En soi, ce qui cristallise surtout l’attention sur Harden, et qui est la source de nombreux détournements sur Internet, est le nombre de lancers-francs qu’il obtient. Il en est à 11.1 par match cette saison, 833 au total. C’est presque 200 de plus que le 2ème, Giannis Antetokounmpo (653). Michael Jordan a bien eu 11.9 tentatives par match en 1986-1987, mais à une période où les coups de sifflet n’étaient pas les mêmes. Pour les lancers, la comparaison avec Shaq ne tient pas puisque celui-ci était victime de la tactique du « hack-a-Shaq » qui a fait gonfler artificiellement ses chiffres (10 saisons à plus de 10 tentatives par match, et même une pointe à 13.1 en 2000-2001).
Au final, Don MacLean s’est sans doute un peu trop emporté sur Harden. Qu’on l’apprécie ou non, il ne fait qu’utiliser à son avantage le style de NBA actuelle. En plus, MacLean est plutôt mal placé pour faire la morale car il est devenu le premier joueur NBA suspendu suite à un contrôle positif aux stéroïdes (5 matchs).
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