Arrivé en fanfare dans la Cité des Anges l’été dernier, LeBron James imaginait une première saison qui placerait les Lakers dans le top 5 à l’Ouest, avant de pourquoi pas jouer les trouble-fêtes en playoffs. La suite ? Un long calvaire pour les Angelinos, parsemé de désillusions, de railleries et de tensions. Et un certain King n’y est pas étranger.
Préfaçons cet article en expliquant bien que non, LeBron James n’est pas la cause de tous les maux des Lakers. Le King est arrivé dans une franchise engluée dans une spirale de la lose, éloignée des playoffs depuis 5 ans, et qui a fait l’erreur de ne pas l’entourer davantage durant l’été, estimant que l’aura et le talent du seul James suffiraient. Rétrospectivement, ce choix enterre à lui seul la saison de Lakers trop justes pour entourer un LeBron certes toujours cyborg mais aussi vieillissant, comme en attestent son manque d’implication défensive quasi-permanent et sa blessure contractée fin décembre – la plus longue de sa carrière.
Est-ce la faute de LeBron si les vétérans qui ont été recrutés pour l’entourer (Rajon Rondo et Lance Stephenson notamment) ne sont pas des shooteurs fiables ? Non. Est-ce la faute de LeBron si la jeune garde des Lakers n’a pas autant donné satisfaction que prévu ? Non. Est-ce la faute de LeBron s’il s’est retrouvé seul All-Star de son roster ? Non. Mais le King a aussi ses torts dans une saison où, sur le terrain comme en communication, il se sera rendu coupable d’erreurs nettes. Nous vous en dressons le top 3.
A lire également : 5 choses que vous ne saviez pas sur LeBron James
1. Le fiasco Anthony Davis
Le scénario était prévu, ficelé, anticipé. Le changement d’agent en amont, le package, le timing… Rich Paul, Anthony Davis, LeBron James et Magic Johnson pensaient réussir le coup parfait pour faire atterrir The Brow à L.A. avant la deadline, à tel point qu’ils ont approché la négociation de manière trop sûre, arrogante. Tellement convaincus qu’ils allaient attirer Davis en Californie, les Lakers ont brisé un vestiaire qui n’en avait pas franchement besoin, offrant la moitié du roster à New Orleans. Après le fiasco signé des mains de l’ex-GM des Pels Dell Demps, décidé à faire payer ses homologues californiens, L.A. ne gagnera plus deux matchs de rang.
Dans cet épisode clé de la saison des Angelinos, LeBron James a adopté une attitude douteuse, n’offrant que peu de soutien aux jeunes loups mentionnés sans cesse dans les rumeurs de trade. A la place, le King complimente Davis dès qu’il en a l’occasion, et n’hésite pas à secouer ses coéquipiers. Une tendance qui lui vaudra d’être traité « d’abominable coéquipier », et qui durera jusqu’au bout du playoffs push ou presque : dos au mur, LeBron ressort enfin la machine à compliments et à unité après une victoire contre New Orleans. Trop tard.
2. S’auto-proclamer le GOAT
Fin décembre, alors que personne n’imagine encore sérieusement les Lakers s’écrouler, LeBron James fait une apparition remarquée dans l’émission The Shop. Il s’y auto-proclame plus grand joueur de tous les temps, oubliant sûrement un peu vite la mythique citation du joueur de foot US Walter Payton : « Quand tu es bon à quelque chose, tu le dis aux autres. Quand tu es le plus grand, ce sont eux qui te le disent ». Très vite, le King voit une avalanche de critique déferler sur lui, notamment de la part de légendes du jeu. « LeBron se sort lui-même de la conversation, car tu ne peux pas dire toi-même que tu es le meilleur. Tu dois laisser les autres et le monde entier le dire », avance Scottie Pippen. « Il y a quelque chose dans la grandeur qui nécessite de l’humilité », renchérit Isiah Thomas. « On ne dit pas ces choses là ».
Dans ce qui est probablement sa plus grosse erreur de communication depuis The Decision en 2010 (à un degré moindre, bien évidemment), le Chosen One n’a pas arrangé son cas. Le public des Lakers ne l’a jamais vraiment adopté (un constat frappant au vu de la faiblarde ambiance et célébration proposées lorsque James a dépassé Michael Jordan au scoring récemment), et s’auto-proclamer GOAT à peine débarqué dans une mythique franchise qui n’a eu d’yeux que pour Kobe Bryant pendant 20 ans n’est pas forcément la chose la plus habile qui soit. Par ailleurs, cette déclaration a fait basculer LeBron de la confiance à l’arrogance aux yeux de beaucoup chez le grand public. Des propos que le principal intéressé doit d’autant plus regretter au vu de la suite de la saison.
3. Activer le fameux « playoffs mode »
Le 21 février, LeBron en assez vu : il annonce activer le fameux « playoffs mode » pour porter les siens jusqu’à la post-season. L’intention est louable, mais les actes ne suivent pas. Si le King sort de solides lignes de statistiques et augmente quelque peu son intensité défensive, il se distingue par des erreurs cruciales. Il perd par exemple un ballon de manière incroyable face à Phoenix, dans un match où il manquera 2 lancers francs ultra-importants à 45 secondes du terme. Il ne défend pas sur le tir décisif de Bruno Caboclo face à Memphis, et voit même Kyle Kuzma obligé de le secouer en défense.
Après l’annonce du « playoffs mode », les Lakers affichent un triste bilan de 2 victoires pour 6 défaites. Le 7 mars, les Angelinos capitulent : LeBron sera ménagé sur la fin de saison, et la poursuite des playoffs est abandonnée. On appelle ça une tâche sur le CV.
A bien des égards, LeBron James, qui va rater cette année les playoffs pour la première fois depuis 13 ans, a vécu sa pire année dans la ligue. Alors qu’il file sur ses 35 ans, le King va devoir se remettre à l’endroit mentalement et physiquement cet été, mais tout ne dépend pas de lui. Il va surtout devoir être entouré par des stars dignes de ce nom, que le front office des Lakers va devoir lui apporter. L’été s’annonce crucial.
Mais aussi : Quels sont les joueurs qui courent le plus de kilomètres par match ?