Enes Kanter n’a pas pu participer au match entre Toronto et Portland cette nuit. La raison ? La chasse à l’homme dont il est la victime. Explications.
Alors qu’il continue de bien s’intégrer dans le collectif des Blazers, Enes Kanter n’a pas pu suivre ses coéquipiers à Toronto pour y affronter les Raptors. Le Turc craint en effet de quitter les Etats-Unis, après que le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan a demandé son extradition et son arrestation par Interpol en janvier. Le pivot est en effet en conflit ouvert avec le président de son pays d’origine depuis plusieurs années. Il a été déchu de sa nationalité, et le gouvernement souhaite le rapatrier au plus vite pour le traduire en justice.
Dans l’attente de devenir citoyen américain, ce qui devrait être le cas d’ici à 2021, Kanter se considère apatride et préfère ne pas quitter le pays par mesure de précaution. En janvier, alors qu’il était encore joueur des Knicks, il ne s’était pas rendu à Londres par peur d’y être assassiné, de son propre aveu.
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Kanter a donc manqué la rencontre à Toronto. Un « DNP » (did not play), qui n’est à attribuer ni au repos, ni à une blessure, ni à toute autre raison traditionnelle. On laisse le joueur vous dire ça lui-même, entre ironie et tristesse :
« Enes Kanter – OUT (Dictature) »
Certains se demandent déjà comment la NBA gérerait la situation (et la polémique) si d’aventure les Blazers et les Raptors s’affrontaient en finales NBA d’ici quelques mois. Pas le match-up le plus probable, certes, mais une question qui interpelle quand on voit qu’un joueur est contraint de manquer des matchs pour de telles raisons.
La situation folle d’Enes Kanter se poursuit, et on voit mal comment y trouver une issue favorable. Une nouvelle preuve que sport et géopolitique font rarement bon ménage…
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