Bienvenue dans notre rubrique « Et si on redraftait ? » . Le concept est inspiré par celui du média HoopsHype mais reste, bien sûr, totalement adapté à notre vision. Le principe ? Il est simple. On reprend une draft NBA et on refait une sélection dans l’ordre qui serait le plus logique si elle devait avoir lieu aujourd’hui.
Les critères ? Ils sont larges, mais sont basés en priorité sur l’impact du joueur sur le jeu et sur la ligue, le niveau global de sa carrière, son niveau intrinsèque, sa longévité et sa régularité à travers les années. Pour les drafts suffisamment récentes, la marge de progression peut également entrer en compte. Pour les drafts où la majorité (ou tous) des joueurs sont à la retraite, ce sera les mêmes critères, mais avec évidemment un regard beaucoup plus global sur l’entièreté d’une carrière et ses accomplissements. Par contre, l’ordre n’est absolument pas influencé par les équipes qui pickaient à l’époque, nos choix en sont totalement indépendants. Étant donné que procéder sur 60 choix sera rarement très pertinent, nous nous contenterons de simuler le 1er tour en s’attardant prioritairement sur le top 10.
Aujourd’hui, cap sur une nouvelle promo pour laquelle il est temps de faire un bilan, bientôt 6 ans après. On dit que le 13 porte malheur, alors oui, madame a eu son lot de malchances. Mais la résumer à l’incompréhension Anthony Bennett serait évidemment trop réducteur. Car si quelques gros flops la parsèment, elle regorge également d’énormes joueurs et de beaucoup de très bonnes surprises. Elle est indéniablement l’une des plus atypiques qui soit et d’une apparente consistance. Oui, elle a quand même du charme cette draft 2013.
–
1. Giannis Antetokounmpo (Position réelle : 15ème) / +14
Le ciel est la limite pour Giannis, lui qui est aujourd’hui un profil très apprécié de tous ceux qui aiment parier basketball. Drafté en 15e position alors qu’il évoluait en deuxième division grecque, les 14 équipes qui n’ont pas aperçu un tel potentiel en lui doivent aujourd’hui s’en mordre les doigts. Si les Raptors et les Hawks avaient songé à le sélectionner, ce sont finalement les Bucks qui ont eu la bonne idée de le faire. Si Dirk Nowitzki a encore une bonne longueur d’avance, le Greek Freak a tous les ingrédients pour, un jour, devenir le meilleur européen de l’histoire de la NBA. Et peut-être même un de ses tout meilleurs joueurs. Le genre de trajectoire que personne n’aurait pu imaginer, surtout les Knicks.
–
2. Victor Oladipo (Position réelle : 2ème) / =
Instable à Orlando puis dans l’ombre de Russell Westbrook à OKC, Vic Oladipo a trouvé l’équilibre qu’il lui fallait en arrivant à Indiana dans le trade incluant Paul George. Il est devenu l’une des individualités les plus redoutables de la ligue, le meilleur arrière de la conférence Est et un All-Star en puissance. Une progression flagrante qui fait de lui une star d’un niveau quasi MVP dans une équipe qui obtient des résultats. Malheureusement, une sale blessure est venue le freiner récemment. Espérons que cela ne porte pas atteinte à son talent et sa formidable ascension des dernières années.
–
3. Rudy Gobert (Position réelle : 27ème) / +24
La 2e place aurait très bien pu lui revenir, mais c’est tout de même le podium pour Rudy Gobert. Évidemment ! En constante progression depuis le début de sa carrière, le frenchy aurait déjà pu goûter au All-Star Game une ou deux fois, mais il n’en a rien été, ce qui lui a déplu et l’a attristé. Même si la reconnaissance générale n’est pas toujours celle qu’il mérite, il compte tout de même déjà plusieurs distinctions majeures (1x Défenseur de l’année, 2x All-Defensive 1st Team, 1x All-NBA 2nd Team) et s’est imposé comme l’un des meilleurs à son poste. Les succès collectifs n’ont pas encore vraiment pointé le bout de leur nez, mais il est définitivement le type de joueur qui rendrait n’importe quelle équipe meilleure qu’elle ne l’est.
–
4. C.J. McCollum (Position réelle : 10ème) / +6
Des fondamentaux incroyables et une association redoutable avec Damian Lillard ont fait de C.J. McCollum le joueur qu’il est actuellement. C’est-à-dire un arrière Top 10 (limite Top 5) à son poste et aux portes d’un statut de All-Star. Après un début de carrière assez discret, il explose littéralement lors de la saison 2015/16. Ce qui lui permet notamment de remporter le trophée de Most Improved Player lors de cette saison-là, pour lequel il sera d’ailleurs succédé par ses deux collègues de draft, Antetokounmpo et Oladipo. Néanmoins, serait-il aussi performant sans son célèbre acolyte du backcourt ou en tant que première option d’une équipe ? Une question qui peut se poser, contrairement a celle qui concerne son talent, qui elle n’a évidemment pas lieu d’être.
–
5. Dennis Schröder (Position réelle : 17e) / +12
Titulaire lors de ses deux dernières saisons avec Atlanta, le meneur allemand a retrouvé un rôle de remplaçant de luxe à OKC. Même s’il remplit parfaitement son rôle de 6e homme en tant que back-up de l’un des meilleurs joueurs du monde, retrouver ce statut de doublure qu’il occupait en début de carrière peut sonner comme un petit pas en arrière. Car il est clair qu’il a les atouts pour être la première option à la mène dans une équipe compétitive. Comme il l’a prouvé lors des playoffs 2017 ou en équipe nationale, Schröder est capable d’élever son niveau de jeu dans les moments qui comptent, ce qui est la marque des grands joueurs. Un GRAND joueur, voilà ce qu’il n’est pas encore mais qu’il peut et doit devenir.
A lire également : « Et si on redraftait ? » : La Draft 1998
–
6. Steven Adams (Position réelle : 12ème) / +6
Tout comme son coéquipier au Thunder, Steven Adams aurait pu intégrer le top 5 mais il échoue juste au pied de celui-ci. Assez peu considéré et utilisé lors de son arrivée en NBA, l’intérieur néo-zélandais s’impose comme titulaire dès sa saison sophomore. Patient et travailleur, il est devenu un colosse impactant des deux côtés du terrain et un joueur complet que tout coach aimerait avoir dans son équipe. De plus, sa personnalité à part en a fait un personnage marquant de la ligue.
–
7. Tim Hardaway Jr. (Position réelle : 24ème) / +17
Parfois critiqué pour ses partitions un peu trop solistes, Tim Hardaway, deuxième du nom, n’en reste pas moins une très forte individualité offensive. Son métier ? Mettre le ballon dans le panier. C’est dans son ADN et cette simple capacité à scorer lui assure certainement un avenir en NBA pour de nombreuses années. La preuve en est, son arrivée récente à Dallas ne lui a demandé aucun temps d’adaptation. Il n’est pas le plus valuable des joueurs mais, peu importe l’environnement, l’arrière mettra toujours des points et obtiendra toujours un contrat.
–
8. Otto Porter Jr. (Position réelle : 3ème) / -5
Troisième choix de cette draft 2013, l’ailier a atteint le niveau d’un joueur très correct mais pas encore celui d’un lottery pick. Alors qu’il stagnait depuis plusieurs années dans un rôle de troisième option à Washington, son récent trade du côté de Chicago était peut-être le changement qu’il lui fallait pour donner un nouvel élan à sa carrière. Tournant à 22 points par match sur ses 4 premières sorties, ses débuts ont été réussis sous son nouveau maillot. Parti pour faire une carrière solide et durable dans la lignée de joueurs comme Trevor Ariza ou Wilson Chandler, ses qualités pourraient néanmoins lui permettre de viser plus haut afin d’être plutôt dans la catégorie d’au-dessus.
–
9. Andre Roberson (Position réelle : 26ème) / +17
Alors qu’il était définitivement en train de s’imposer comme l’un des tout meilleurs défenseurs à son poste de toute la ligue, c’est malheureusement une grave blessure il y a 1 an qui a freiné l’arrière d’Oklahoma City dans sa course. Éloigné des terrains depuis, sa présence est très attendue par le Thunder qui deviendrait alors d’autant plus redoutable en cas de retour pour les prochains playoffs. Moqué pour son shoot et ses talents très limités en attaque, Andre Roberson est néanmoins le genre de joueur qui peut littéralement changer la donne dans un effectif par son simple impact défensif, s’inscrivant dans la droite lignée de joueurs tel que Tony Allen dans ce registre “one-way” au poste 2. All-Defensive Second Team en 2017, il pourrait encore aller chercher quelques récompenses du genre au fil de sa carrière.
–
10. Kelly Olynyk (Position réelle : 13ème) / +3
Ses 26 points avec Boston dans le match 7 des demi-finales de conférence face à Washington sont restés dans les mémoires et ont renforcé sa réputation. Alors qu’il n’était vu essentiellement comme un dirty player adepte du sale boulot, cette performance a prouvé à ceux qui en doutaient, qu’il était plus que ça. Basketteur au Q.I. élevé et aux vices nécessaires, Olynyk est capable d’apporter une variété d’options sur un terrain de basket. Du haut de ses 2 mètres 13, il est un shooteur précis, un bon manieur de ballon et un passeur de grande qualité. Ce qu’on aime appeler un “point center” : un meneur dans le corps d’un pivot. S’il est moins en vue ces derniers temps du côté de Miami, le Canadien possède de vrais atouts qui lui attireront toujours la sympathie des coachs et devraient lui assurer son avenir en NBA.
–
11. Kentavious Caldwell-Pope (Position réelle : 8e) / -3
12. Allen Crabbe (Position réelle : 31e) / +19
13. Trey Burke (Position réelle : 9e) / -4
14. Mason Plumlee (Position réelle : 22e) / +8
15. Cody Zeller (Position réelle : 4e) / -11
16. Tony Snell (Position réelle : 20e) / +4
17. Reggie Bullock (Position réelle : 25e) / +8
18. Gorgui Dieng (Position réelle : 21e) / +3
19. Michael Carter-Williams (Position réelle : 11e) / – 8
20. Shabazz Muhammad (Position réelle : 14e) / -6
21. Alex Len (Position réelle : 5e) / -16
22. Nerlens Noel (Position réelle : 6e) / -16
23. Ben McLemore (Position réelle : 7e) / -16
24. Mike Muscala (Position réelle : 44e) / +20
25. Solomon Hill (Position réelle : 23e) / -2
26. Joffrey Lauvergne (Position réelle : 55e) / +29
27. Isaiah Canaan (Position réelle : 34e) / +7
28. Shane Larkin (Position réelle : 18e) / -10
29. James Ennis (Position réelle : 50e) / +21
30. Alex Abrines (Position réelle : 32e) / +2
Mentions : Raul Neto, Ryan Kelly, Lucas Nogueira, Archie Goodwin
–
Pour résumer :
La classe 2013 est une cuvée de “underdogs” par excellence. Déjà remplie de steals, elle compte également une ribambelle de “survivants”. En effet, de très nombreux bons joueurs ont été snobés cette année-là alors qu’ils s’étaient présentés, ce qui ne les a pas empêché d’atteindre leur rêve à force de persévérance. Parmi eux, Robert Covington, Daniel Theis, Troy Daniels, Seth Curry, Dewayne Dedmon, Rodney McGruder ou encore Matthew Dellavedova auraient pu être draftés ce soir de juin 2013, mais ont été oubliés par les 30 équipes. Une autre preuve que cette promo est pleine de joueurs travailleurs et dotés d’un énorme potentiel est qu’elle compte également les trois derniers M.I.P dans ses rangs. Avec seulement 5 saisons complètes dans les pattes, elle présente déjà de nombreux faits d’armes : 5 sélections All-Star, 3 MIP, 1 DPOY, 4 All-Defensive et 4 All-NBA au total. Le tout réparti sur 5 joueurs. Et peut-être dans quelques mois, un premier trophée de MVP.
Au sein de cette promo, certains joueurs n’ont peut-être pas encore atteint leur potentiel max, comme Trey Burke, Alex Len ou le maudit Nerlens Noel. Des joueurs qui ont plutôt déçu jusqu’ici mais pour qui l’espoir d’une meilleure carrière subsiste toujours. Une situation un peu inversée pour Michael-Carter Williams, auteur d’une saison rookie fracassante et en chute libre depuis. Un top 5 aux saveurs européennes grâce à la présence de trois joueurs issus du Vieux Continent, ainsi que des français revanchards, Lauvergne et Gobert signant les deux meilleures progressions avec des bonds de 29 et 24 places. Au final, des destins variés mais une qualité indiscutable pour une draft qui semble déjà pouvoir s’inscrire comme l’une des meilleures des années 2010.
Vous pouvez retrouver tous les autres numéros de nos redrafts en cliquant ici.