NBA – Le cannabis dans la ligue ? Les joueurs témoignent

La NBA a connu de nombreuses affaires concernant des joueurs qui consommaient de la marijuana. Mais la réalité serait encore plus lourde : dans une interview, Kenyon Martin a déclaré que « 85% des joueurs » de son époque fumaient du cannabis. Explications.

Certains l’utilisent pour les douleurs, d’autres pour l’anxiété, d’autres pour s’amuser : dans tous les cas, les joueurs NBA seraient très nombreux à faire usage de la marijuana, pourtant interdite par la ligue. Cependant, cette interdiction ne serait absolument respectée d’après le numéro un de la Draft 2000, Kenyon Martin :

Je pense qu’environ 85% des joueurs fumaient de la marijuana durant ma carrière (2000-2015). Il y avait vraiment beaucoup de monde.

Adam Silver n’est pas fermé à la discussion sur le sujet d’une éventuelle légalisation à des fins médicinales. Cependant, le plus gros problème réside dans le fait que seulement 29 états américains ont légalisé le cannabis à usage médical. Comment les joueurs feraient-ils, par exemple, s’ils prenaient des médicaments à la marijuana avant d’atterrir dans un Etat où celle-ci est illégale ? Un problème qui coince forcément.

De grands joueurs et entraîneurs ont pourtant apporté leurs soutien à cette mesure. C’est notamment le cas du coach des Warriors, Steve Kerr, qui oppose la weed à la dangerosité des traitements actuels (aux opiacés) :

Je suis un partisan de la marijuana. Je suis convaincu qu’elle est une bien meilleure option que certains médicaments sur ordonnance, et je sais qu’elle aide beaucoup de gens, ce qui est formidable. Un jour, lors d’un rétablissement pour mon dos, j’ai fait de nombreuses recherches. Au début, on me parle de médicaments aux opiacés, ce truc est horrible. Ce truc est même super dangereux. La possibilité de dépendance, ce qu’elle peut entraîner, les risques à long terme pour la santé. Mais pour moi, ce n’est qu’une question de temps avant que la marijuana médicinale soit autorisée dans les ligues sportives, parce qu’un jour l’éducation dépassera la perception.

Le coach des Warriors est loin d’être le seul à avoir consommé du cannabis pour soigner une douleur. En effet, l’homme aux onze titres Phil Jackson, a lui aussi avoué en avoir pris durant sa carrière :

Je ne sais pas si c’est un médicament. J’ai subi une opération du dos, et l’année où j’étais en rééducation, je fumais de la marijuana durant ma convalescence. Je pense que c’était autant une distraction pour moi qu’un analgésique.

Un autre ancien de la ligue, Larry Sanders a lui aussi expliqué sa consommation, et celle-ci ressemble pas mal à l’explication de Steve Kerr :

Si les joueurs sont déprimés et qu’ils veulent seulement fumer de l’herbe, c’est le plus grand cauchemar de la ligue. Ils voulaient que je prenne beaucoup de médicaments que j’ai refusé de prendre. Ma position personnelle était de fumer de la weed, je ne m’intéressais pas à leur drogue. Il y a encore beaucoup de sanctions de la part de la NBA à cause de la marijuana, au lieu de creuser et de chercher la cause. Tout le monde dit que le basket est à 90 % mental, mais on a aucune avancée dans ce sens.

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David Stern déclarait qu’il fallait légaliser le cannabis médical en NBA après son départ du poste de commissaire. Karl-Anthony Towns approuve :

Je suis en accord avec David Stern concernant la marijuana. Sans parler des effets psychiques lors de la consommation d’herbe, on pourrait utiliser ses propriétés chimiques pour améliorer la vie des gens. C’est quelque chose que doit faire Adam Silver. Je n’ai pas de pouvoir là-dessus mais il faudrait légaliser la marijuana. Je n’ai jamais fumé mais d’autres joueurs peuvent en avoir besoin. Ce n’est pas parce que nous sommes des joueurs NBA que nous sommes des super-héros. Certains d’entre nous remplissent les conditions pour utiliser de la marijuana médicinale.

Cliff Robinson avait lui aussi avoué consommer de la weed durant sa carrière pour lutter contre l’anxiété. Enfin, les deux meilleurs pour la fin, Matt Barnes et Stephen Jackson qui ont fumé des joints durant leurs carrières, racontent comment cela se passait :

En général, nous avions un shootaround à 11h, je terminais à 12h, et j’étais à la maison 12h30. Je roulais un joint, le fumais, faisais une sieste, prenais une douche, mangeais un bout et j’allais au match. On a besoin de quelque chose pour redescendre après les matchs, dans mon cas c’était un joint. La ligue est très hypocrite, les présidents, les managers, les entraîneurs fument. Cela va plus loin que vous le pensez. Certaines des personnes qui prononcent les suspensions sont elles-mêmes fumeuses.

Dans les paroles de Matt Barnes, on est pas loin du complot. Pour ce qui est de Stephen Jackson, l’anecdote est bien plus drôle :

Les gens qui font les tests sont là, c’était le dernier de la saison. Avec Don Nelson (son coach), on parlait tout le temps d’herbe, il était cool avec ça. On a eu notre dernier test. Donc Baron Davis et moi, on sort du vestiaire en criant, excités du fait qu’on puisse fumer jusqu’à la fin de la saison. Et Don Nelson nous donne des high five genre « Cool, on peut fumer maintenant ». C’était cool, le fait qu’il sache ce qu’il se passe en dehors des parquets. On adorait ça, voilà pourquoi on était une grande équipe. Je ne peux pas parler pour les autres. Mais moi, j’en ai fumé pas mal avant les matchs et j’étais toujours capable d’être productif. Je dois être honnête, il y a quelques matchs où je jouais très bien après avoir fumé. Il y a eu d’autres rencontres où après quelques minutes sur le banc j’étais genre « ça doit se calmer, je plane trop là. J’ai pris trois shoots qui sont passés au-dessus du panneau. Je savais que je devais me calmer.

Si même son coach était au courant, il suffisait pour Stephen Jackson de passer les contrôles (un par an en moyenne). Il pouvait ensuite fumer comme bon lui semblait, et il est loin d’être le seul à faire usage de la weed dans la NBA. J.R. Smith, Thabo Sefolosha ou Michael Beasley ont eux aussi connu les joies de la marijuana, se faisant d’ailleurs rattraper par la ligue.

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Pour se détendre ou pour se soigner, ils sont nombreux à avoir utilisé la marijuana au cours de leur carrière. Bientôt la fin du tabou ?

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