Même pour Kawhi Leonard, robot sans émotion par excellence, le retour à San Antonio a dû être dur. Très dur. On vous récapitule tous les moments forts de la journée et de la soirée de The Klaw dans le Texas, conclues par une défaite sans bavure (125-107).
Ça avait commencé dans l’après-midi, avec un immense parterre de journalistes autour de lui. Mal à l’aise comme à son habitude dans ce genre de situations, Kawhi Leonard tentait de calmer le jeu, expliquant qu’il remerciait les fans des Spurs pour ses années à San Antonio, que sa mère y vivait toujours, et qu’il a parfois regretté de ne pas avoir géré les choses différemment. Insuffisant. Très insuffisant.
Car la foule qui a rempli les travées de l’AT&T Center a attendu des mois pour avoir le droit de cracher sa haine au visage de son ancienne superstar. Celle à qui, naïvement, ils pensaient confier les clés du camion comme ils l’avaient fait au Big Three et à Pop il y a de longues années. Et ce n’est pas la jolie vidéo d’hommage à Leonard et Green diffusée sur les écrans géants de la salle qui a changé quoi que ce soit. Dès l’échauffement, Kawhi Leonard a été hué à chaque prise de balle. Puis pendant les introductions, alors que Danny Green a reçu de chaleureuses acclamations, The Klaw a été tout simplement conspué :
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Kawhi a pensé bien rentrer dans son match, marquant notamment un and-one sur la première possession alors qu’il était hué par une salle surchauffée :
Mais après ce panier, Kawhi a raté le lancer bonus, sous les acclamations. Le début d’un long calvaire. Car ne vous-y trompez pas. Si les Spurs n’ont jamais critiqué publiquement Leonard, question de mentalité de la maison, ils ont gardé en eux cette rancœur contre celui qui les a abandonnés. Ce lourd passif, qui s’est ajouté à la rage d’un DeMar DeRozan en mission, a permis aux Texans de réaliser un énorme premier quart-temps (38-19). Alors que DeRozan affichait une ligne de stats de 9-4-3 après 9 minutes, Kawhi devait se contenter de 4 maigres points.
Dans ce scénario favorable, au milieu d’un match dominé de bout en bout par les Spurs, les fans ont pu profiter pour lâcher tout ce qu’ils avaient sur le coeur. En chantant « Uncle Dennis », le fameux oncle de Leonard, alors que le match était plié. Ou bien, pendant que Kawhi tirait des lancers francs, cen faisant résonner dans l’AT&T Center des chants « traitor ! traitor ! » qui se passent de traduction :
« Les huées ne me rendront que plus fort », déclarait Kawhi dans la journée. A l’heure du bilan, force est de constater qu’il est le perdant ce grand rendez-vous malgré ses 21 points (+ 5 passes et 1 petit rebond en 33 minutes). San Antonio a expurgé sa haine, et Leonard l’a encaissée. C’est fait.
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