Présent sur le parquet puis sur le banc depuis de nombreuses décennies, Doc Rivers connait le monde de la NBA mieux que l’immense majorité de ses acteurs. Pour The Undefeated, il a évoqué son coaching, et plus particulièrement les relations entre un coach et les joueurs.
La gloire, l’euphorie, la galère, le doute : Doc Rivers a tout connu ou presque en NBA. Désormais installé sur le banc des Clippers depuis de nombreuses années, l’ancien meneur des Hawks s’est exprimé sur les challenges permanents du métier de coach. Outre le stress et autres thématiques classiques, le Doc a voulu mettre un avant un sujet dont on ne parle que rarement. Il s’explique :
« Gérer les joueurs, c’est le plus stressant. Certains d’entre eux ont besoin de vous beaucoup plus que d’autres. Tout se joue sur les relations. Ca n’est pas évident. Beaucoup de joueurs noirs ont grandi sans père. Et selon moi, c’est quelque chose dont il faut parler, car c’est parfois difficile pour les entraineurs noirs. La figure autoritaire de l’homme noir a fait du mal dans la vie de ces gars-là. Les gens croient que c’est plus facile pour nous [les entraineurs noirs] de les coacher, alors que c’est en fait plus compliqué. Ca peut être très dur pour eux, et il faut vraiment gagner leur confiance. »
Rivers, l’un des rares coachs noirs en NBA, entend aider d’autres noirs à accéder à des postes de coaching dans la ligue s’il en a la chance, tout en ajoutant : « Mais je ferais pareil pour un blanc, si je pense qu’il travaille ». Le Doc a en tout cas été particulièrement touché par le succès d’un coach afro-américain, Tyronn Lue, en 2016 :
« Ty Lue, honnêtement, j’ai littéralement pleuré quand il a gagné le titre avec Cleveland. Je l’ai coaché pendant 10 matchs à Orlando, et je lui ai dit : « Le jour où tu en as fini sur les parquets, ce qui ne devrait plus tarder, appelle-moi directement ». Il m’a appelé, mais nous n’avions pas de poste ouvert à Boston. Je suis rentré dans le bureau de Danny Ainge et j’ai dit : « Nous recrutons Tyronn Lue. Où ? Je ne sais pas, mais on va lui trouver une place car il a ce « truc ».
Il m’a suivi à Boston, puis aux Clippers, puis le voir partir à Cleveland et gagner un titre… Pour moi, c’était aussi fort que si c’était moi qui l’avait gagné. J’étais à Monaco, et la nuit d’avant je dessinais des systèmes sur une nappe et je lui envoyais. Ce genre de trucs, entre coachs, c’est vraiment cool. Ty est un très bon entraineur, avec ou sans moi »
Si certains douteront de cette affirmation, la question des coachs noirs en NBA est un vrai sujet. Rivers a confiance : selon lui, « Adam Silver est la bonne personne » pour avancer sur cette question.
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