Gregg Popovich n’aime plus vraiment le basket, ou du moins ce qu’il est devenu. Après l’énorme correction reçue aux mains de Minnesota, le légendaire coach des Spurs s’est lâché, et a dit tout le mal qu’il pensait du jeu actuel.
Hier, nous vous faisions part d’une incroyable statistique qui montrait la prédominance du trois points dans la ligue, un fait jamais vu dans cette proportion jusqu’alors. Cette évolution n’a pas échappé à Gregg Popovich, passablement excédé de l’évolution du basket. S’il avait déjà évoqué ce sujet par le passé, il s’est cette fois livré à un argumentaire qu’on vous laisse lire ci-dessous :
« Le jeu intérieur est mort. Il faut avoir des joueurs qui vont vite, qui peuvent pénétrer et ressortir, des gars qui peuvent switcher, des grands capables de défendre les petits. Il y a une telle emphase sur les 3 points maintenant. Quand un match est fini, la première chose que vous regardez, c’est les 3 points. Si vous avez mis des 3 points et l’autre équipe non, vous avez gagné. Vous ne regardez même plus les rebonds, ou les turnovers ou la transition défensive, vous n’en avez rien à faire. Voilà l’impact du trois points »
Popovich, qui a gagné la plupart de ses titres en s’appuyant sur le jeu intérieur et qui dispose d’un roster actuel pas vraiment bâti pour le tir extérieur, ne mâche pas ses mots :
« Je déteste ça, mais j’ai toujours détesté ça. Ca fait 20 ans que je déteste ça. C’est pour ça que je blague à chaque fois en disant qu’on devrait faire une ligne à 4 points. Puisque tout le monde aime les 3 points, ils aimeront les 4 points. Les gens sauteront de leur siège quand il y aura un 4 points + la faute. Ce sera super… Il n’y a plus de basket, il n’y a plus de beauté dedans, on s’ennuie. Mais c’est comme ça et il faut faire avec »
Faire avec, les Spurs ont justement du mal. 28ème équipe de la ligue seulement en termes de tentatives à 3 points cette saison, les Texans ont un bilan négatif après 21 matchs pour la première fois depuis bien longtemps.
Certains verront peut-être dans les propos de Gregg Popovich le refrain d’un vieil aigri, et ils n’auront peut-être pas totalement tort. Mais le coach mythique des Spurs soulève un vrai sujet qui devrait faire réfléchir : le basket est trop beau et trop complexe pour être réduit à un concours d’artillerie.
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