Ils sont peu dans l’histoire de la ligue à avoir autant d’histoires de trash-talking qui circulent à leur propos. Maitre en la matière, Larry Bird semblait capable de ridiculiser ses adversaires sur commande. Ceux-ci s’en souviennent tellement que Bird n’a même pas besoin de raconter ces histoires : ses victimes le font à sa place. Régalez-vous avec ce premier numéro de notre dossier des meilleures histoires de trash-talking en NBA.
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« Je viens juste voir qui va finir deuxième »
Dès son intronisation en 1986, le Three Point Contest a rapidement trouvé un visage et un maitre : Larry Bird. Non content de gagner les éditions les unes après les autres, Bird y a établi un quasi-rituel de trash-talking. Avant l’édition 1987, le MVP et MVP des finales en titre est sûr et certain de gagner. Alors en arrivant sur les lieux, il va saluer à sa manière les participants dans le vestiaire. Larry Legend passe sa tête dans la porte entrouverte et regarde ses concurrents interloqués. Finalement, il lâche :
Je viens juste voir qui va finir deuxième
Bird gagne évidemment le concours, le tout sans même enlever sa veste d’échauffement. Quelques années plus tard, Craig Hodges gagne l’édition 1990 à laquelle Larry n’avait pas pris part. A la question de savoir s’il savourait vraiment sa victoire étant donné qu’il n’avait pas eu à battre le patron, Hodges s’est quelque peu enflammé, lâchant : « il sait où il peut me trouver ». La réponse de Bird dans la presse :
Oui, au bout du banc des Bulls
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« J’ai déjà assez fait de dégâts comme ça »
Le 18 février 1985, les Celtics tenants du titre affrontent le Jazz. Après trois quarts-temps seulement, Bird compile 30 points, 12 rebonds, 10 passes et 9 interceptions. Un membre du staff de Boston l’informe de la possibilité d’aller chercher un quadruple-double, et devenir ainsi le premier joueur de l’histoire à en réaliser officiellement un comprenant des interceptions. Mais le numéro 33 n’est pas intéressé par un retour sur le parquet :
Pourquoi faire ? J’ai déjà fait assez de dégâts comme ça
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« Et t’es là à essayer de me parler ? »
Reggie Miller est connu pour avoir la langue bien pendue. Lui aussi un des plus grands trash-talkers de l’histoire, il n’a pas froid aux yeux dès son année rookie quand il essaie de déstabiliser Larry Bird dans le money-time. La star des Celtics s’apprête à tirer 2 lancers-francs cruciaux en fin de match, et le jeune Pacer fait tout son possible pour le perturber. Bird marque le premier, et, alors que Miller continue son baratin, il se voit obligé de le calmer :
Rookie, je suis le meilleur shooteur de toute la ligue. De toute la putain de ligue, tu m’entends ? Et t’es là à essayer de me parler ?
Bird marque le 2ème lancer et les Celtics gagnent le match.
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« Je vais faire un show rien que pour toi »
La rivalité entre Magic Johnson et Larry Bird est l’une des plus iconiques de notre sport, et a donné lieu à des moments inoubliables sur les parquets. Mais un soir à Los Angeles, Magic est blessé. Dans son plus beau costume, il prend place sur le bord du terrain pour encourager ses coéquipiers. Bird passe par là. Johnson se souvient :
Une fois, j’étais blessé, j’étais sur le banc. Larry vient me voir pendant l’échauffement et me dit : « ne t’inquiète pas Earvin, je vais faire un show rien que pour toi ». Je crois qu’il a marqué 40 points et n’a raté que 2 tirs. Tu le voyais arriver avec sa démarche et ses cheveux blonds au vent, et tu savais que ça allait être une longue soirée
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« C’est tout bon ? Vous avez compris ? »
En 1986, Larry Bird est sur le toit du monde, et est tout simplement injouable. Evidemment MVP cette saison-là, il a émaillé sa campagne de quelques coups d’éclat, dont un face à Dallas. Après un temps-mort, Larry Legend se dirige vers le banc des Mavericks et leur explique en détail l’action qu’il va effectuer : Ainge va mettre la balle en jeu à Dennis Johnson, qui va trouver Bird dans le coin pour effectuer un step-back à trois points.
C’est tout bon ? Vous avez compris ? Je vais me placer là, je ne vais pas bouger. Ils vont me passer la balle, et tout ce que vous entendrez c’est le ballon qui transperce le filet
Et c’est exactement ce qu’il s’est passé.
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« Je suis ouvert ! Dépêchez-vous ! »
Les Celtics et les Pistons se sont affrontés dans de multiples batailles acharnées, et Larry Bird avait une animosité particulière pour le style violent et dangereux des hommes de Motor City. Alors un soir où tout se passe à merveille pour le numéro 33, il en profite pour remuer le couteau dans la plaie. Dennis Rodman est en défense sur lui, mais Bird marque 4 paniers de suite. Il se dirige vers le banc des Pistons et apostrophe Chuck Daly :
C’est qui qui me défend, Chuck ? Il y a personne ? Tu ferais bien de me mettre un gars dessus sinon je vais en coller 60
Rien n’y fait, Bird continue son récital. Dennis Rodman, qui n’est pourtant pas franchement le pire défenseur de l’histoire, s’en souvient encore :
J’étais collé à lui, j’essayais de prendre la balle, et tout ce que Larry faisait c’était crier à ses coéquipiers : « Je suis ouvert ! Dépêchez-vous avant qu’ils remarquent que personne ne me défend !
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« T’as personne qui peut me défendre ? »
Larry Bird a souvent donné du fil à retordre aux coachs adverses, et c’est peu dire. Lors d’un autre match de sa période faste, Larry Legend ridiculise l’équipe adverse. Trois, quatre, cinq défenseurs différents sont essayés pour ralentir le phénomène, en vain. Un peu surpris, Bird demande au coach adverse : « T’as personne qui peut me défendre ? ». Le technicien se retourne vers son banc, jette un coup d’œil, et ne peut que constater :
Non
« Je ne veux pas un blanc pour défendre sur moi »
Larry Bird a beau avoir grandi dans l’Indiana, la couleur de peau de chacun est le dernier de ses soucis. « Il ne voit pas [la couleur de peau] », explique la journaliste Jackie McMullan. Enfin, à part lorsqu’un joueur blanc est envoyé sur lui pour défendre. Ca, il ne l’admet pas :
Peu importe qui me défendait, noir, jaune, rouge, peu importe. Je ne voulais juste pas un blanc pour me défendre. C’est du manque de respect envers mon jeu
Ben Poquette, modeste joueur blanc des Bulls, en a fait l’amère expérience quand son coach lui a confié la tâche de ralentir Bird lors d’un match en 1987. En le voyant arriver vers lui, Larry Legend n’a pas pu s’empêcher de rigoler : « Ben Poquette ? Tu te fous de ma gueule ? ». Résultat : 41 points.
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« Joyeux putain de Noël »
Originaire de l’Indiana, Larry Bird avait décidément des comptes à régler avec les Pacers. Après avoir recadré Reggie Miller, il a dû faire taire Chuck Person. Très en vogue à l’époque, celui qui est alors surnommé « The Rifleman » (« Le Fusilier ») annonce dans la presse qu’il va « chasser de l’oiseau », en référence au nom de famille de Larry Bird, et qu’il a un cadeau de Noël pour lui. Pendant le match, alors que Person est sur le banc, Bird envoie un tir à trois points et se tourne immédiatement vers le Pacer :
Joyeux putain de Noël
Puis le ballon entre dans le cercle.
« Je vais jouer ce match main gauche »
En 1986, on vous l’a dit, rien ne pouvait arrêter Larry Bird. Après une série de 14 victoires en 15 matchs, les Celtics se déplacent à Portland le 14 février. Pour casser la routine, Bird annonce qu’il jouera un match de la main gauche. Retrouvez le reste de l’histoire et sa feuille de stats en cliquant ici. Le récit vaut le détour.
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