Après avoir déclaré ouvertement auprès des médias son envie de quitter Cleveland, J.R. Smith aurait pu se retrouver à l’amende. Mais au fait, est-ce que sanctionner une simple envie de départ est bien légal ?
J.R. Smith est chanceux, il devrait échapper à l’amende. Une chance que n’avait pas eue Eric Bledsoe quand il avait fait comprendre par un tweet qu’il voulait quitter Phoenix (10.000 dollars). Markieff Morris avait d’ailleurs dû s’acquitter du même tarif pour un fait similaire, tandis que Nate Robinson, dont l’agent avait expliqué qu’il souhaitait quitter New York, avait à l’époque du sortir le chéquier pour 25.000 dollars.
Il faut bien comprendre que la ligue ne rigole pas avec les demandes de transferts sur la place publique. Négocier un buyout ou un trade en privé ne pose pas de problèmes à la NBA, mais il est inconcevable pour Adam Silver d’étaler ça à la vue de tous. Les raisons sont multiples : un joueur qui fait publiquement état de ses envies de départ peut non seulement impacter l’équilibre de son équipe, mais aussi rendre le trade plus compliqué (les GM rivaux, sachant que le joueur veut à tout prix partir, feront des offres moins qualitatives à la franchise concernée).
Tout ça est finalement plutôt logique, mais est-ce que la NBA a pour autant le droit de carrément faire payer un joueur au seul prétexte qu’il annonce vouloir partir ? La réponse est oui. Dans son article 35, la ligue a prévu une règle qui stipule qu’elle a le droit d’infliger une amende à un joueur (jusqu’à 50.000 dollars) si un joueur tient des propos « préjudiciables aux intérêts de la NBA ou [d’une franchise] ».
Bien sûr, la ligue sait pour autant que chaque saison, des joueurs veulent partir vers d’autres horizons. Deux solutions existent alors pour éviter de sortir le carnet de chèques : négocier en privé, ou même faire « fuiter » l’info auprès de médias, ce qui ne tombe pas sous le coup du règlement de la NBA, puisque la ligue ne cherche pas à prouver le stratagème. Les plus attentifs d’entre vous auront d’ailleurs remarqué que ni Jimmy Butler ni son agent n’ont à aucun moment clairement fait part de leur volonté de trade. Habile.
Ce fameux article 35 des règles NBA peut paraitre un poil bizarre et contraire au fameux Premier Amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression, mais il est bel et bien présent. Si J.R. Smith devrait échapper à toute sanction, d’autres potentiels récalcitrants sont prévenus : oui, la ligue peut sanctionner une envie publique de partir.
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