En NBA depuis 10 ans, Ian Mahinmi fait partie des Français les plus expérimentés de la Grande Ligue. Auréolé d’une bague de champion en 2011, le natif de Rouen a cependant joué dans un rôle de remplaçant toute sa carrière. Cet article vous propose un retour sur sa vie et sa carrière, dans notre liste des joueurs français en NBA.
En NBA depuis 2007, Ian Mahinmi fait partie des vétérans français de la Grande Ligue, au même titre que Tony Parker ou Nicolas Batum. Rarement titulaire, mais souvent précieux au sein d’un vestiaire, le natif de Rouen a connu quatre franchises et remporté une bague de champion, avec Dallas, en 2011.
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Basketteur sur le tard, une Draft surprise en NBA
Né le 5 novembre 1986 à Rouen, Ian Mahinmi est arrivé au basket sur le tard. Alors qu’il préférait le football, sa grande taille (1,82m à 14 ans) le pousse à se diriger vers le basket. Positionné au poste de pivot, il se révèle lors de l‘Euro 2004 des moins de 18 ans. Ses qualités athlétiques impressionnent Sam Presti (actuel GM du Thunder), alors scout pour les Spurs.
La saison suivante, Mahinmi passe professionnel au STB Le Havre et boucle sa première saison avec des moyennes de 6.2 points et 4 rebonds en 16.8 minutes (33 matchs). À la surprise générale, San Antonio jette son dévolu sur le Français, avec le 28ème choix de la Draft 2005.
À l’instar de plusieurs prospects draftés par la franchise texane, Mahinmi ne rejoint pas tout de suite les États-Unis. Il jouera encore deux saisons en Pro A, au Havre (9.7 points, 5.2 rebonds en 36 matchs) puis à Pau-Orthez où il occupe un rôle de remplaçant (4.1 points et 3 rebonds en 12.2 minutes). En parallèle, il dispute la Summer League 2006 avec les Spurs.
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2007 : débuts en NBA, direction la G-League
C’est finalement au début de la saison 2007-2008 que Mahinmi traverse l’Atlantique. Il signe un contrat de 3 ans avec San Antonio. Mais du haut de ses 21 ans, le pivot n’est pas considéré assez mûr pour la NBA et passera la majorité de ses trois saisons en G-League. Au total, son passage au Spurs restera anecdotique, avec 32 matchs disputés et un total de 122 points inscrits (3.8 par matchs).
Malgré tout, au sein de la Ligue de développement, le natif de Rouen montre toutes ses qualités. Lors de la saison 2007-2008, il dispute 45 matchs avec les Austin Toros, et tourne à 17.1 points, 8.2 rebonds et 1.7 blocks en 30.2 minutes par matchs. Il est sélectionné pour le All-Star Game de D-League et sera élu dans le meilleur cinq du championnat. Free agent, Mahinmi décide de rester dans le Texas, en signant en 2010 avec les Mavericks.
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2010-2016 : Premier titre à Dallas, transfert aux Pacers
Un choix de carrière qui s’avère payant, puisque dès sa première saison à Dallas, Ian Mahinmi est sacré champion NBA en 2011. Si son rôle en saison régulière est assez minime (56 matchs, 8.7 minutes), le natif de Rouen s’illustrera tout de même en disputant trois matchs des Finales NBA face au Heat, se permettant même d’inscrire un buzzer-beater lors du Game 6 !
Fort de cette bague, le Français s’impose dans la rotation de Rick Carlisle la saison suivante : 18.7 minutes de moyenne, pour 5.8 points et 4.7 rebonds. Il est d’ailleurs titulaire à 12 reprises. Cependant, à l’été 2012, il est échangé à Indiana, contre Darren Collison et Dahntay Jones.
C’est avec les Pacers que Mahinmi se fera réellement un nom en NBA. Première rotation derrière Roy Hibbert, le Français dispute trois premières saisons solides : 4.3 points et 4.2 rebonds, ainsi qu’une bonne présence défensive. Précieux avec la second unit de Frank Vogel, le natif de Rouen est propulsé titulaire lors de la saison 2015-2016. Il joue 71 matchs, tous avec le cinq majeur, et justifie la confiance placée en lui avec ses meilleures statistiques en NBA : 9.3 points et 7.1 rebonds. Cependant, lors des playoffs 2016, Mahinmi souffre face à Jonas Valanciunas, et les Pacers sont éliminés dès le premier tour par les Raptors (4-3). C’est ainsi que s’achève son aventure à Indiana.
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Depuis 2016 : Mahinmi s’installe chez les Wizards
Fort de sa belle saison de titulaire, Mahinmi paraphe en 2016 un juteux contrat de 64 millions de $ sur 4 ans avec les Wizards. Émargeant désormais à près de 16M$ la saison, le Français ne peut justifier l’investissement fait sur lui lors de sa première saison. En effet, des blessures aux genoux le force à manquer 51 matchs, et ses statistiques sont en baisse : 5.6 points et 4.8 rebonds.
Cantonné à un rôle de back-up de Marcin Gortat, Mahinmi perd du temps de jeu lors de la saison 2017-2018 : de 18 minutes, il passe à 15 minutes par matchs, pour 4.8 points et 4.1 rebonds de moyenne. Lors de l’intersaison 2018, un échange envoie Gortat aux Los Angeles Clippers, contre le combo guard Austin Rivers. Toutefois, les Wizards recrutent Dwight Howard, laissant ainsi peu d’espoir au Français d’intégrer le cinq majeur.
Vous pouvez suivre les performances de Ian Mahinmi dans notre rubrique des Français de la nuit en NBA.
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Mahinmi et les Bleus : une suite de rendez-vous manqués
En dehors de sa carrière NBA et à l’image de Joakim Noah, Mahinmi a rarement été vu sous le maillot tricolore. À bientôt 32 ans (il les aura le 5 novembre 2018), le pivot ne compte que 23 sélections en équipe de France. La faute, souvent, à des blessures. En 2009, après avoir gagné sa place dans l’effectif de Vincent Collet lors du tournoi de repêchage de l’Euro, une blessure empêche le natif de Rouen de pleinement s’exprimer.
Absent de la sélection jusqu’en 2014, il est rappelé pour la Coupe du Monde, suite aux forfaits de Kevin Séraphin et d’Alexis Ajinça. Mais Mahinmi se blesse à son tour au genou, et doit déclarer forfait. Enfin, alors qu’il avait fait part de son envie de disputer les Jeux Olympiques 2016, des problèmes d’assurance liés à la signature de son contrat avec Washington l’empêcheront de se rendre à Rio avec Tony Parker, Nicolas Batum ou encore Boris Diaw.
Depuis, l’avènement de Rudy Gobert a quelque peu fermé les portes de la sélection au joueur des Wizards, qui n’a plus été rappelé par Vincent Collet. Une joueur qui ne connaitra donc surement la génération suivante, composée d’Evan Fournier, Frank Ntilikina et plus récemment Eli Okobo.
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Reconnu en NBA comme un solide pivot remplaçant, Mahinmi a réussi à durer dans la Grande Ligue, malgré des débuts difficiles. Si sa carrière en Bleu n’est pas du même acabit, le natif de Rouen reste un modèle et un mentor possible pour la nouvelle génération, à commencer par les autres intérieurs français de NBA : Rudy Gobert et Guerschon Yabusele.
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