Pour commencer la saison NBA de la meilleure des manières, on vous a concocté un entretien avec une des voix de la NBA en France, Xavier Vaution. L’actu de la ligue évidemment, mais aussi NBA Extra et diverses anecdotes : le chef de la rubrique NBA de beIN SPORTS fait le point.
Parlons Basket : Une nouvelle campagne NBA commence, et la 7ème saison de NBA Extra avec. C’est toujours la même motivation et la même excitation ?
Xavier Vaution : Pour moi c’est plus que la 7ème saison, c’est la 20ème. Evidemment, il y a toujours autant d’excitation, même si NBA Extra est désormais un format qui roule tout seul. Le fait de ne pas être là de mi-juin jusqu’à mi-octobre est tellement long que le premier match de saison régulière parait aussi excitant que les finales NBA ! Mais l’excitation reste. Que ce soit il y a 20 ans, il y a 6 ans ou maintenant, elle est présente.
Depuis l’arrivée de la chaine, beIN SPORTS a beaucoup fait pour le basket en France.
(Il coupe) C’est ce qu’on me dit souvent. Je n’en ai pas vraiment conscience, parce qu’à mon sens ça marchait déjà pas mal avant. Mais avec beIN, je crois qu’on a touché un nouveau public plutôt tourné vers le foot à la base, car on était juste après une émission de foot. Les téléspectateurs venaient pour voir leur émission, ils tombaient sur le top 10, et de plus en plus de gens ont fini par s’intéresser de près ou de loin à la NBA. Et au regard du nombre de diffusions qu’on a aujourd’hui et de ce que l’on fait par rapport à ce qu’il y avait avant, c’est finalement assez logique de toucher davantage de monde. Ce qui est particulièrement plaisant, c’est de voir que les gens viennent de plus en plus nombreux, et surtout restent. Il n’y a jamais eu autant de NBA à l’antenne qu’aujourd’hui, et j’espère qu’il y en aura encore plus demain.
Il y a donc l’objectif d’encore développer le projet NBA en France ?
Ah bien sûr ! Tu crois que je vais m’endormir, que je n’ai plus d’idées (rires) ? Bien sûr que j’ai encore des idées, qui sont d’ailleurs assez intéressantes (sourire).
Tu évoquais les finales NBA, tu as la chance de les commenter sur place. Personnellement, le souvenir qui m’a le plus marqué est le dunk de Manu Ginobili sur Chris Bosh en 2014, avec ton célèbre « il a retourné la salle en deux », qui veut à la fois rien dire et tout dire. Est-ce que tu as un moment favori ?
Tu viens de le citer, Manu et Bosh. Il y aussi le fameux Ray Allen [son shoot lors du match 6 des finales 2013, ndlr]. L’anecdote de commentaire qui m’a marquée, c’est justement à propos de ce match, pendant que je le préparais. J’étais en train de repasser ma chemise dans ma chambre d’hôtel, d’écouter du son… Et je te jure, j’étais en train de m’imaginer le match, et je me suis dit : « Ce serait fou que ce soir ça se joue à rien, que Tony Parker ait la balle du titre, et que je dise « Tony Parker pour le titre ! » à l’antenne ». Et tu peux réécouter le match, c’est exactement ce que je dis, mot pour mot. Il reste 5 secondes, je le vois remonter la balle, je me dis : « Non ? Sérieusement ? » C’était fou. Je l’avais anticipé dans l’après-midi.
Ca fait maintenant deux décennies que tu commentes des matchs NBA. Au niveau de l’approche de ton métier, est-ce que tu es de de ceux qui se remettent en question en permanence ? Je pense par exemple à Grégoire Margotton, qui expliquait qu’il réécoutait toujours ses prestations après-coup.
Je suis exactement pareil. Après les émissions, je laisse passer 2 ou 3 jours, et je les regarde à nouveau. Rien n’est jamais acquis, tu risques même de tomber dans le confort. Un gros challenge, c’est commenter seul les matchs de 9h30 le matin. Si le match n’est pas bon, c’est à toi d’être le moins mauvais possible pour donner un maximum d’intérêt. C’est la partie la plus difficile. Un bon match se suffit à lui-même, il n’y a pas besoin d’une qualité de commentaire supérieure. C’est sur les mauvais matchs qu’on reconnait les bons commentateurs. Et il y a encore du boulot, notamment pour moi.
La NBA reprend enfin, et les fameux jeux de pronostics avec. Si tu devais te mouiller et prédire la finale NBA en juin prochain, qu’est-ce que tu dirais ?
Aujourd’hui, c’est Warriors contre Celtics, avec victoire des Warriors. Mais ce que je dis à l’instant T sera complètement remis en question dès la première blessure, dès février s’il y a des trades… Si par exemple demain on apprend que Jimmy Butler va aux Rockets, je change mon fusil d’épaule. Il peut se passer tellement de choses qu’un pronostic le 16 octobre peut n’avoir aucun sens le 18.
Je suis obligé de te demander ton avis sur une question qui agite beaucoup notre communauté, celle des superteams. On a l’impression qu’une majorité de fans est contre cette évolution, et en même temps tout le monde se réjouit des potentiels affrontements entre, par exemple, Lakers et Warriors. Comment est-ce que tu te positionnes sur ça ?
Je vais me contenter de répondre une chose qui m’étonne toujours un peu quand on parle des superteams. Déjà, il faut bien voir qu’on critiquait les joueurs qui allaient chercher des gros contrats à droite ou à gauche sans forcément être ambitieux, et que maintenant on se met à critiquer aussi ceux qui vont chercher beaucoup moins d’argent pour gagner un titre. Que les superteams puissent gâcher un peu le suspense, évidemment. Mais l’année dernière, à un quart-temps et demi de la fin du match 7 des finales de l’Ouest, Golden State n’était pas en finale. En 2016, quand OKC mène de 13 points dans le match 7 contre ces mêmes Warriors, c’est pareil. Oui, ils ont fini par y être, mais il y a beaucoup plus de suspense que ce que l’on veut bien croire. Les superteams on les connait, je me souviens des Lakers de Dwight Howard, et on a vu ce que ça a donné. Donc ne nous enflammons pas sur les équipes sur le papier. Regardons comment ça joue, comment DeMarcus Cousins va s’adapter, est-ce qu’il va jouer, comment… Superteam, d’accord, mais sur le papier pour l’instant.
Parlons Basket remercie Xavier Vaution pour sa disponibilité. Vous pouvez retrouver NBA Extra du lundi au samedi à 12h45 sur beIN SPORTS 1.