Chaque saison, les cartes sont redistribuées en NCAA. De nombreux programmes s’appuient majoritairement sur des joueurs one-and-done, qui ne restent qu’une saison à l’université. Les coaches doivent donc reconstruire perpétuellement leurs effectifs. D’autres équipes, moins médiatisées, voient la majorité de leurs étudiants rester quatre saisons, et s’appuient ainsi sur un jeu collectif bien huilé. Quelles sont les équipes à surveiller ? Quel coach a le mieux réussi son recrutement ? Quel programme est parvenu à limiter les pertes et à ajouter les meilleurs éléments ? Cette semaine, focus sur un programme habitué à l’excellence en saison régulière, mais au palmarès toujours vierge de titre : Gonzaga.
La saison 2017-2018 des Bulldogs a ressemblé à toutes les autres campagnes de Gonzaga depuis la prise de pouvoir de Mark Few, au début de la saison 1999-2000. Les Bulldogs ont survolé la saison, avec un bilan de 32-5, dont un magnifique 17-1 en saison régulière de la West Coast Conference. Sans trembler, les Bulldogs ont remporté le tournoi de conférence, en étrillant BYU en finale (74-54), pour s’octroyer un seed 4 à la March Madness. Si les hommes de Few se sont retrouvés si bas, malgré le 3eme meilleur bilan du pays, c’est car ils évoluent dans la WCC, une conférence bien moins relevée que l’ACC (Virginia, North Carolina, Duke), la Big 12 (Kansas, Texas Tech, Oklahoma) ou encore la Big East (Xavier, Villanova). Par conséquent, il est moins facile de juger du niveau réel des Bulldogs avant la March Madness, ces derniers composant chaque saison avec un calendrier bien moins compliqué que celui des autres têtes de séries. Finalistes nationaux en 2017, Gonzaga s’est cette fois-ci hissé jusqu’en demi-finale régionale. Après une victoire difficile au premier tour contre North Carolina Greensboro (68-64), puis un nouveau succès serré face à Ohio State (90-84), les Bulldogs ont vu leur saison s’arrêter face à Florida State (75-60).
Après avoir vu Nigel Williams-Goss, Przemek Karnowski, Jordan Matthews et Zach Collins quitter le programme il y a un an, Mark Few a perdu deux éléments importants cet été. En premier lieu, le meilleur marqueur de l’équipe, Jonathan Williams, arrivé à la fin de son cursus. Titulaire à 37 reprises l’an passé, Silas Melson est dans la même situation. Enfin, Brian Pete a également quitté les Bulldogs, après une saison où il a très peu joué (7 matchs, 14 minutes au total). Assistant au sein de l’équipe pendant trois ans, il avait eu la chance d’intégrer le roster pour sa dernière année d’éligibilité.
Au rayon des arrivées, Mark Few n’a enregistré que deux renforts freshman. Le premier est l’intérieur serbe Filip Petrusev. Ancien élève de la prestigieuse Montverde Academy, il a remporté deux médailles d’or lors des championnats d’Europe U18 en 2017 et 2018. La seconde recrue est l’arrière Greg Foster Jr, classée comme le 20eme meilleur arrière lycéen américain par ESPN. Le père de ce dernier a joué 13 saisons en NBA et est actuellement assistant aux Milwaukee Bucks.
Avec un effectif quasiment inchangé, Gonzaga devrait à nouveau dominer la plupart de ses adversaires cette saison. Josh Perkins et Zach Norvell Jr devraient former le backcourt titulaire. L’an passé, les deux joueurs apportaient en moyenne 25 points, 7 rebonds et 7.6 assists par matchs. Au poste 3 et 4, le Japonais Rui Hachimura et le Français Killian Tillie semblent tenir la corde. Le fils de Laurent Tillie, sélectionneur de l’équipe de France de volleyball, sera l’un des leaders de cette équipe. Enfin, au poste de pivot, c’est Jacob Larsen qui devrait tenir la corde. Toutefois, Filip Petrusev pourrait également être rapidement responsabilisé.
Cette année encore, il est probable que Gonzaga arrive à la March Madness avec un des meilleurs bilans de la NCAA. Cependant, il sera intéressant de voir comment Mark Few va réagir à la perte de deux de ses meilleurs joueurs. Quoi qu’il en soit, les Bulldogs seront, cette année encore, un des outsiders pour le titre universitaire. Un trophée qu’ils n’ont jamais soulevé, malgré vingt participations consécutives au tournoi final.
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