Chaque saison, les cartes sont redistribuées en NCAA. De nombreux programmes s’appuient majoritairement sur des joueurs one-and-done, qui ne restent qu’une saison à l’université. Les coaches doivent donc reconstruire perpétuellement leurs effectifs. D’autres équipes, moins médiatisées, voient la majorité de leurs étudiants rester quatre saisons, et s’appuient ainsi sur un jeu collectif bien huilé. Quelles sont les équipes à surveiller ? Quel coach a le mieux réussi son recrutement ? Quel programme est parvenu à limiter les pertes et à ajouter les meilleurs éléments ? Cette semaine, focus sur une université basée sur les one-and-done : Kentucky.
Privés de titre depuis 2012, les Wildcats sortent d’une saison mitigée. Avec un bilan de 26-11, Kentucky a terminé à la quatrième place de la conférence SEC (10-8 dans les matchs de conférence). Dans le ventre mou de la NCAA tant en attaque (87eme, 76.8 points/matchs) qu’en défense (116eme, 70.2 pts encaissés/matchs), les hommes de John Calipari ont notamment connu une série de quatre défaites consécutives (Missouri, Tennessee, Texas A&M, Auburn) début février. Toutefois, les Wildcats se sont repris au meilleur moment, en remportant le tournoi de conférence, pour s’assurer un ticket direct à la March Madness. Seed 5 pour le tournoi NCAA, les coéquipiers de Kevin Knox ont atteint le Sweet 16, avec des victoires sur Davidson (78-73) puis face à Buffalo (95-75), avant de tomber de justesse face à Kansas State (61-58).
Basé sur le système des one-and-done, la politique de John Calipari implique de grands changements chaque année. Huit joueurs ont ainsi quitté Kentucky, dont 5 sont aujourd’hui en NBA : Kevin Knox (9eme choix, Knicks), Shai Gilgeous-Alexander (11eme choix, Clippers), Jarred Vanderbilt (41eme choix, Nuggets), Hamidou Diallo (Thunder, 45eme choix) et Wenyen Gabriel (Kings, non-drafté). Quant à Sacha Killeya-Jones, Tai Wynyard et Dillion Pulliam, qui occupaient tout trois un rôle mineur la saison dernière, ils ont également quitté les Wildcats. Seul le premier retrouvera les parquets universitaires, puisqu’il a d’ores et déjà annoncé qu’il rejoindrait North Carolina State, après avoir redshirt sa saison 2019.
Toutefois, John Calipari a concocté une classe de freshman exceptionnelle. En tête d’affiche, l’ailier-fort E.J. Montgomery, neuvième au classement des lycéens américains. Suivent ensuite le meneur Ashton Hagans (n°12), l’ailier Keldon Johnson (n°13), le meneur Immanuel Quickley (n°22) et l’arrière Tyler Herro (n°37). Non-classé chez les lycéens, l’arrière-ailier Zan Payne complète la liste des recrues chez les Wildcats.
Un coup d’oeil sur l’effectif suffit toutefois à remarquer un flagrant manque de taille. Un problème qui existait déjà l’an passé, même si les Wildcats captaient en moyenne 43,2 rebonds par matchs l’an passé. Cette saison encore, Nick Richards sera le plus grand joueur de l’effectif, avec 2m11 sous la toise. Il n’est pas exclu de voir E.J. Montgomery titularisé au poste 5. De retour pour sa saison sophomore, P.J. Washington devrait également prétendre à un rôle important. Difficile également de ne pas imaginer Ashton Hagans, et Keldon Johnson titulaires. Enfin, la place de titulaire au poste 2 est ouverte. John Calipari pourrait opter pour un système à deux meneurs avec Immanuel Quickley ou le sophomore Quade Green. À moins que le technicien des Wildcats ne préfère Tyler Herro, attendu comme un des meilleurs scoreurs de l’équipe, et peut-être plus complémentaire avec Hagans. Toutefois, ce qui devrait faire la force des Wildcats l’an prochain, c’est leur profondeur. Contrairement à une équipe comme Duke, Kentucky ne devrait pas avoir à s’appuyer sur un cinq majeur très dominant. Sur le papier, 10 joueurs pourraient jouer un rôle important dans la rotation. De quoi faire des Wildcats une des formations les plus complètes du pays.
Privé de Final Four depuis 2015, Kentucky sera assurément une équipe à suivre de très près cette saison. Selon les premières mock draft, quatre joueurs (Hagans, Washington, Johnson et Quickley) pourraient être des lottery picks en juin prochain. Au total, sept joueurs de John Calipari sont annoncés en NBA la saison prochaine. Et la liste ne contient pas le nom d’E.J. Montgomery…
À lire également : Les équipes à suivre cette saison : Kansas