En NBA, certains joueurs sont d’excellents rapports qualité-prix, notamment les jeunes stars dans leur contrat rookie. D’autres sont payés très cher, mais justifient cet investissement avec leurs performances. Toutefois, tous les gros contrats ne sont pas des coups gagnants, et chaque équipe de la Ligue possède au moins un joueur qui plombe leurs finances. Après la conférence Ouest hier, place à la conférence Est.
Atlanta Hawks : Miles Plumlee (12,5M$)
En pleine reconstruction, les Hawks ne possèdent pas de contrat réellement handicapant sur la durée. Certes, Kent Bazemore est le joueur le mieux payé de l’équipe avec 18M$ annuel et une player option pour la saison prochaine. Mais l’ailier est un titulaire indiscutable, régulier depuis trois saisons. De son côté, Miles Plumlee a véritablement braqué la banque. Le pivot, qui tourne à 4.9 points et 4.6 rebonds en carrière, a signé en 2016 un bail de 4 ans et 50M$ ! Avec encore deux années garanties, le 26eme choix de la Draft 2012 va devoir élever son niveau de jeu pour justifier l’investissement réalisé par les Bucks il y a deux ans.
Boston Celtics : Marcus Smart (11,6M$)
Beaucoup de fans des Celtics craignaient de voir Marcus Smart quitter Boston cet été. Agent libre restreint, le meneur a finalement prolongé pour 52M$ sur 4 ans. Une somme assez raisonnable compte tenu de l’importance du joueur dans le système de Brad Stevens. Mais cette signature pourrait coûter cher à Boston l’été prochain. En effet, il est très probable que Kyrie Irving décline sa player option pour aller chercher un contrat max. Terry Rozier sera également free agent. En revanche, il est possible qu’Al Horford active sa propre player option à 30M$. Avec Marcus Morris et Daniel Theis également en fin de contrat, Danny Ainge devra sûrement faire des choix l’été prochain. Avec 124,9M$ de salaires déjà garantis pour la saison prochaine, Boston ne pourra pas prolonger tout le monde.
Brooklyn Nets : Allen Crabbe (18,5M$)
En phase de reconstruction, les Nets ont absorbé les gros contrats expirants de DeMarre Carroll et Kenneth Faried (29,1M$ à eux deux). Mais en dehors de ces deux joueurs, le seul homme à émarger à plus de 10M$ annuel est… Allen Crabbe. L’arrière avait signé l’offer sheet des Nets en 2016 (75M$ sur 4 ans), mais Portland s’était alors aligné sur le contrat. Un an plus tard, le 31eme choix de la draft 2013 était échangé aux Nets contre Andrew Nicholson. Pour sa première saison à Brooklyn, Crabbe a posté ses meilleures statistiques en carrière (13.2 points et 4.3 rebonds), mais n’a clairement pas justifié son salaire annuel de 18.5M$. Il y a fort à parier qu’il active sa player option l’été prochain.
Charlotte Hornets : Nicolas Batum (24M$)
Même si les 34M$ restant sur le contrat de Bismack Biyombo constituent une très mauvaise affaire financière, aucun contrat n’est plus vénéneux à Charlotte que celui de Nicolas Batum. Le Français a signé en 2016 une prolongation de contrat avec les Hornets de 120M$ sur 5 ans. Si l’ailier avait réussi sa meilleure saison en carrière pour la première année de son nouveau contrat (15.1 points, 6.2 rebonds, 5.9 assists), sa seconde année s’est beaucoup moins bien passée. Gêné par une blessure au coude, le 25eme choix de la draft 2008 n’a disputé que 64 matchs, pour des moyennes de 11.6 points, 4.8 rebonds et 5.5 assists. Après un été calme, même s’il rejoindra l’équipe de France en septembre, Batum va devoir se relancer pour justifier l’énorme contrat que lui a fait signer Michael Jordan.
Chicago Bulls : Zach LaVine (19,5M$)
Arrivé à la fin de son contrat rookie cet été, Zach LaVine a touché le jackpot. Prolongé aux Bulls pour 78M$ sur 4 ans, l’arrière va désormais devoir pleinement assumer un statut d’option offensive numéro 1. Plutôt bien revenu de sa rupture des ligaments croisés la saison dernière (24 matchs, 16.7 points, 3.9 rebonds et 3 assists), malgré des pourcentages en chute libre (38,3% aux tirs), l’ancien Wolves est toujours un athlète incroyable. Mais s’il retrouve son niveau d’avant blessure (18.9 points, 3.4 rebonds et 3 assists à 45,9% aux tirs et 38,7% à 3-points), alors Fred Hoiberg aura une bonne base pour enfin entamer la reconstruction dans l’Illinois.
Cleveland Cavaliers : Tristan Thompson (17,4M$)
La prolongation de contrat de Kevin Love a beau être énorme, l’ailier-fort a prouvé dans le passé qu’il pouvait justifier un tel salaire. George Hill, avec un salaire de 19M$, semble également surpayé, mais pourra agir comme un mentor pour Colin Sexton. En revanche, depuis sa prolongation pour 5 ans et 82M$ en 2015, Tristan Thompson n’a fait que régresser. L’an passé, le pivot a signé ses pires statistiques en carrière : 5.8 points et 6.6 rebonds en 20.2 minutes par match, là encore son plus faible temps de jeu en carrière. Avec le départ de LeBron James, une nouvelle ère débute à Cleveland. Avec encore 36M$ garantis sur les deux prochaines saisons, Thompson va devoir s’imposer comme un des cadres de l’équipe pour justifier en partie son contrat pharaonique.
Detroit Pistons : Blake Griffin (31,8M$)
Arrivé à Detroit en cours de saison, Blake Griffin a signé avec les Clippers une prolongation de contrat de 173M$ sur 5 ans. S’il active sa player option en 2021-22, il touchera donc 39M$, l’année de ses 33 ans. Un investissement à long terme assez risqué, sachant que le 1er choix de la Draft 2009 n’a plus disputé une saison complète depuis 2013-14. Souvent blessé, il n’a plus été All-Star depuis 2014-2015 et ses statistiques stagnent depuis quatre ans : 21.6 points, 7.8 rebonds et 5.2 assists. Une production excellente, mais l’association de Griffin et d’Andre Drummond a mené le premier à ses pires statistiques depuis 2012-13. Joueur le mieux payé chez les Pistons, l’ailier-fort aura pour tâche d’être le leader offensif d’une équipe qui vise les playoffs.
Indiana Pacers : Doug McDermott (7,3M$)
Les Pacers sont l’une des franchises avec la meilleure gestion salariale. Sept des neuf plus gros salaires de l’équipe seront ainsi free agent l’an prochain. En l’état, c’est donc Doug McDermott qui apparaît comme le « pire » contrat, avec ses 22M$ sur 3 ans. L’ancienne star universitaire, à Creighton, devrait apporter ses qualités de shooter à une équipe qui en a bien besoin (25eme au nombre de 3-points réussi l’an passé). De plus, si jamais il ne parvenait pas à s’intégrer aux côtés de Victor Oladipo, les Pacers ne devraient pas avoir trop de mal à le transférer.
Miami Heat : Hassan Whiteside (25,4M$)
Après une saison 2015-16 plus que réussie (14.2 points, 11.8 rebonds et 3.7 contres) et récompensée par une sélection dans les All-NBA Defensive Team, Hassan Whiteside a touché le jackpot. Un contrat de 4 ans et 98M$ lui a ainsi été offert. Mais après une première année plus que convaincante (17 pts, 14.1 rebonds et 2.1 contres), le pivot a régressé l’an passé (14 points, 11.4 rebonds et 1.7 contres). Moins utilisé pas Erik Spoelstra (25,3 minutes), le 33eme choix de la Draft 2010 a plusieurs fois exprimé son mécontentement publiquement. À tel point qu’il serait désormais disponible pour un éventuel trade. Cependant, avec une player option à 27M$ l’an prochain, il semble difficile pour Pat Riley de trouver une équipe intéressée par le pivot.
Milwaukee Bucks : Tony Snell (10,6M$)
Titulaire d’un contrat de quatre ans et 46M$, Tony Snell n’a pas encore réussi à devenir un lieutenant viable pour Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton. Intéressant lors de sa première saison dans le Wisconsin (8.5 points et 3.1 rebonds), l’arrière n’a pas eu la hausse de niveau espérée avec son nouveau contrat. L’an passé, il a ainsi tourné à 6.9 points et 1.9 rebond en 27.4 minutes par matchs. Même si son adresse de loin est intéressante (40,3%), Snell va devoir augmenter sa production afin de justifier les 33M$ restants sur son contrat. Les deux prochaines années sont garanties, la troisième et dernière saison est une player option.
New York Knicks : Joakim Noah (18.5M$)
Sans surprise, le Français est le pire contrat chez les Knicks. Deuxième salaire à New York derrière Enes Kanter, Noah n’a disputé que 82 matchs lors des trois dernières saisons. L’an passé, il n’a ainsi passé que 40 minutes sur les terrains (7 matchs). Victime de nombreuses blessures, notamment aux genoux, l’ancien Meilleur défenseur de l’année doit encore toucher 37,8M$ sur les deux prochaines saisons. Véritable boulet pour les finances de la Grosse Pomme, l’ancien joueur des Bulls pourrait être coupé avant le début de la saison, ou avant la trade deadline.
Orlando Magic : Timofey Mozgov (16M$)
Si le Magic a été la franchise qui a offert son contrat à Bismack Biyombo (4 ans et 70M$), c’est un autre pivot surpayé qui remporte la palme du pire bail en Floride : Timofey Mozgov. Le Russe, signé par les Lakers pour 64M$ sur 4 ans, est arrivé cet été à Orlando en provenance des Charlotte Hornets, après avoir été transféré en Caroline du Nord par Brooklyn, contre Dwight Howard. Champion NBA 2016 avec Cleveland, dans un rôle limité, Mozgov n’a pas confirmé l’argent investi par les Lakers. Il n’a ainsi disputé que 85 matchs sur les deux dernières saisons, pour des moyennes de 6.3 points et 4.3 rebonds par matchs. Indigne d’un joueur qui émarge à 16M$ annuels.
Philadelphia 76ers : Jerryd Bayless (8,5M$)
Tout comme les Pacers, les Sixers n’ont pas vraiment de mauvais contrat dans leur effectif. Ainsi, difficile de faire un choix. Joel Embiid et Robert Covington méritant largement leurs contrat longue durée, c’est donc Jerryd Bayless qui hérite du pire contrat. Mais un an et 8,5M$, ce n’est pas si cher payé pour un vétéran capable d’encadrer Ben Simmons, Markelle Fultz et les autres arrières de Philly. De plus, à bientôt 30 ans, Bayless sort d’une saison à 7.9 points et 2.1 rebonds en 39 matchs. Ainsi, dans l’éventualité où Markelle Fultz ne parvient pas à retrouver le niveau qui a fait de lui le premier choix de la draft, l’ancien joueur d’Arizona pourra assumer la responsabilité de meneur back-up.
Toronto Raptors : Serge Ibaka (21,6M$)
L’ère DeMar DeRozan est terminée aux Raptors. L’avenir de Kawhi Leonard au Canada s’écrit en pointillé. Kyle Lowry semble appelé à assumer le leadership de l’équipe pour encore deux ans. Reste donc Serge Ibaka. Sur le déclin depuis son arrivée à Toronto, l’Espagnol sort d’une saison à 12.6 points et 6.3 rebonds de moyenne. Révélé comme un excellent défenseur intérieur, le 24eme choix de la Draft 2008 s’entête à vouloir jouer au large (3,9 tirs à 3-points par match l’an passé), sans pour autant être une menace létale derrière l’arc (36%). Avec près de 45M$ garantis sur les deux prochaines saisons, le natif de Brazzaville n’est plus vraiment le lieutenant qu’il a pu être dans ses années au Thunder.
Washington Wizards : Ian Mahinmi (15,9M$)
Avec 26M$ annuel, Otto Porter est le joueur le mieux payé à Washington. Mais l’ailier sort de sa meilleure saison en carrière et progresse d’années en années. De son côté, Ian Mahinmi stagne, voire régresse dans la capitale. Signé pour 64M$ sur 4 ans après une belle saison de titulaire chez les Pacers (9.3 points, 7.1 rebonds, 1.1 contre), le Français est resté dans un rôle de doublure de Marcin Gortat chez les Wizards. Un rôle qui ne devrait pas évoluer avec l’arrivée de Dwight Howard. Avec des moyennes de 5 points et 4.3 rebonds en 15.7 minutes par match, le champion 2011 ne présente pas vraiment des statistiques dignes du quatrième salaire de l’équipe.
Trois Français sont donc présents dans les pires contrats de la conférence Est. Joakim Noah ressemble bien au pire des pires. Mais comme pour la conférence Ouest, il n’est pas impossible de voir un autre gros contrat, en apparence meilleur que ceux présentés ici, se révéler pire investissement de l’année.
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