De retour chez les Cavaliers après avoir été échangé aux Lakers lors de la trade deadline, Channing Frye a eu l’occasion d’observer les jeunes pousses de Los Angeles se développer. À nouveau membre de l’équipe avec laquelle il a remporté un titre, il est persuadé que Cleveland peut en surprendre plus d’un à l’Est.
Le passage de Channing Frye aux Lakers aura été succinct. Échangé en compagnie d’Isaiah Thomas contre Jordan Clarkson et Larry Nance Jr, le pivot de 35 ans n’a disputé que neuf matchs à Los Angeles (5,8 points et 2,8 rebonds de moyenne). Toutefois, le vétéran a eu la possibilité d’observer de près les jeunes talents angelinos. Mais si les Lonzo Ball, Brandon Ingram, Kyle Kuzma ou encore Josh Hart ont impressionné Frye, ce dernier prévient que jouer avec LeBron James sera une autre paire de manches. Pour les jeunes comme pour les vétérans :
Je vais vous dire : ils ont potentiellement le groupe le plus talentueux de NBA. Et je parle de talent en terme d’expérience, d’années passées à jouer à l’Ouest et de leur position générale. Je pense que la chose qu’ils vont devoir réaliser, et beaucoup de ces gars vont devoir gérer ça, c’est qu’il y a celui que vous pensez être et celui que vous allez être quand vous jouez avec LeBron. Ce sont deux choses différentes. Je ne sais pas s’ils comprennent vraiment ce que c’est de jouer avec lui, car il n’y a pas de marge d’erreur. Parce qu’il pourrait tout faire tout seul. Il est capable de mener une équipe à 40 victoires tout seul. Je pense que chacun d’entre eux va devoir faire face à cette réalité, non seulement eux, mais leur entourage également. Il y aura non pas une période d’adaptation, mais plutôt une période d’humilité.
De retour chez les Cavaliers, Frye ne regrette pas son passage à Los Angeles. Le fait de connaître une partie du roster, ainsi que la ville et le personnel de la franchise, ont été des facteurs déterminants dans sa décision.
La chance d’aller à Los Angeles était géniale. Mais c’est du business. Je me suis dit « OK, peut-être que je vais rester à L.A. et voir ce qu’il se passe », mais ils ont pris une autre direction. C’est une direction différente de la mienne, mais ce n’est pas grave. En regardant sur le long terme, c’est sans doute une meilleure situation pour moi, d’un point de vue basket, de revenir à Cleveland, où ma voix est un peu plus forte.
Avec 12 ans de NBA dans les jambes, dont cinq disputées après une opération à cœur ouvert, Frye ne joue plus pour les statistiques. L’opportunité de partager son expérience avec les jeunes talents de l’Ohio, comme Colin Sexton ou Larry Nance, a été pour lui un argument préférable à celui de jouer dans une nouvelle équipe :
Avoir cette relation avec les gars de l’équipe, indépendamment de LeBron, et la relation que j’avais avec la ville et les fans, ça m’a fait regarder la free agency et me dire : « J’ai 35 ans. Je suis à la fin de ma carrière. Est-ce que je veux vraiment aller quelque part où quelqu’un va devoir apprendre qui je suis, ce que je peux faire et ne pas faire ? »
Avec le départ de LeBron James, les pronostics ne vont pas vraiment en faveur des Cavaliers. Avec cinq joueurs ayant au moins 10 saisons d’expérience dans la Grande Ligue (Frye, Kevin Love, JR Smith, George Hill et Kyle Korver), il reste encore quelques vétérans pour encadrer les jeunes pousses du roster. Une situation bien plus avantageuse comparée au premier départ du King en 2010. À l’époque, les Cavs étaient passés de 61 victoires à seulement 19. Un écart qui ne devrait pas se reproduire cette saison, mieux, Frye est persuadé que son équipe peut encore être compétitive :
La première fois que LeBron est parti est une chose. Mais la deuxième fois, l’équipe était bien plus préparée. Je pense que le fait qu’ils aient donné ce gros contrat à Kevin Love, qu’ils essayent de signer des jeunes prometteurs… On a une base jeune et solide, avec des gars qui ont été au combat mais qui sont encore en train de grandir. Ça va être génial à voir. Je pense que les fans de Cleveland vont être surpris, car tout le monde ne nous prend pas au sérieux. […] Quand LeBron est parti la première fois, il ne restait plus que des jeunes joueurs et un nouveau coach. Cette fois il y a un entraîneur qui a été champion, des joueurs qui ont été champions, on n’a pas redémarré l’horloge, nous l’avons seulement reculé un peu pour être compétitif et être des prétendants pour les 5 à 10 prochaines années.
Si ESPN projette Cleveland à la 10e place de la conférence Est, avec un bilan de 31-51, Channing Frye ne semble pas d’accord. Le départ de LeBron James a complètement redistribué les cartes à l’Est, et les Cavaliers pourraient tout à fait être en course pour une place en playoffs en 2019.
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