Cher LeBron Raymone James,
Entre nous, tout a commencé le 26 Juin 2003. Les mots de David Stern résonnent encore dans ma tête. « With the 1st pick in the 2003 NBA draft the Cleveland Cavaliers select…LeBron James ». Enfin, notre franchise pouvait reconstruire avec un prodige jamais autant attendu dans l’histoire de la ligue. En plus, cerise sur le gâteau, le gamin vient d’Akron.
Tout est en marche pour créer une des plus belles histoires de la NBA. Le script est en place. Le jeune génie local qui ramène le titre à une des villes maudites du sport US. Après des retournements de situation digne de Game Of Thrones, on y arrivera. Mais ça, on en reparlera plus tard.
Dès le premier match, il n’y a pas photo. Tu es largement le meilleur. 25 points, 9 passes, 6 rebonds, 4 interceptions. Pas de doute, on a choisi un phénomène. Les premières années sont très prometteuses et d’ailleurs dès la 2ème saison, tu finis 6ème au vote du MVP…. à 19 ans. 3ème année, MVP du All-Star Game. Prodigieux. Tu exploses les temps de passages des meilleurs marqueurs all-time.
Les années passent, tu es toujours le meilleur. Tes stats viennent d’un autre monde. Tu enchaînes les trophées comme tu enchaînes les dunks. Malheureusement, l’équipe n’est pas au rendez-vous. Les saisons régulières sont bonnes, mais il y a toujours un obstacle qui bloque notre ascension en playoffs. Même si on va en finale face aux Spurs en 2007, l’équipe est mal construite et tu es juste trop seul.
Après la demi-finale de conférence perdue en 2009 face à Boston et ton tristement célèbre jeter de maillot, on craint le pire. En 2010, tu décides de partir à Miami. Le choix en lui-même fait mal, mais on peut le comprendre quand les meilleurs joueurs qu’on a réussi à t’amener pour lutter pour le titre sont le Shaq à 37 ans, Mo Williams ou Antawn Jamison. Par contre, la manière restera le plus grand point noir de ta carrière.
Pendant ce temps-là, je serai quand même heureux de voir le gamin local soulever 2 fois le trophée ultime. Malgré un arrière-gout amer, tu les mérites, ces titres.
Nos chemins vont se recroiser pour notre plus grand bonheur. Le 11 juillet 2014 , une seule phrase fait exploser tout l’Ohio :
« I’m coming home »
Les espoirs les plus fous reviennent. Kevin Love arrive. Le constat est clair ! Il faut gagner. Les débuts sont délicats. À la fin de la première année c’est déjà le retour en finale face à Golden State. Déjà privé de Kevin Love après une prise de catch, on perd encore Kyrie Irving en finale. Tu fais du LeBron. Tu portes des joueurs plus que limités au bord de l’exploit. Malheureusement, comme trop souvent, tu es mal entouré pour affronter une équipe de ce niveau. On revient l’année d’après, et malgré le licenciement de Blatt en milieu de saison, nous retournons encore en finale. Encore face à ces mêmes Warriors. Cette fois-ci, tu n’es pas monstrueux, tu n’es pas incroyable, tu es encore bien plus que ça. Entre les matchs à 41 points, le triple double du game 7, The Block… Cette fois, aidé par Kyrie, tu nous apportes enfin le graal. Ton interview d’après-match est devenue légendaire. Rien que de repenser à ton fameux « Cleveland this is for you ! » me donne des frissons encore aujourd’hui. Malheureusement pour Cleveland et pour toi, cet été-là, un certain Judas renforce encore la franchise d’Oakland. Cette fois, la marche est trop haute pour nous l’année suivante. Golden State est tout simplement intouchable et quelques mois après, grâce à des manœuvres très mal senties de Dan Gilbert, Kyrie Irving est transféré à Boston. LE début de la fin.
La saison 2017-2018 est peut-être la meilleure individuellement. Je n’ai jamais vu un joueur, encore moins dans sa 15ème saison, dominer de la sorte tant physiquement que techniquement. Tu tires vraiment une équipe à la dérive. Les playoffs des Cavs sont très décevants. Les tiens sont légendaires. 34 points, 9 rebonds, et 9 passes par match. Ultra clutch en plus de ça. Cette fois encore, face aux Warriors, et malgré ton niveau de dingue, impossible de juste rêver.
Te voilà maintenant parti à LA.
Tu nous auras tant apporté, bien plus que ce titre déjà sublime. Grâce à toi, Cleveland est une franchise reconnue. Tu nous auras apporté tellement d’émotions. Tu es à mes yeux le meilleur basketteur de l’histoire. Tu n’auras pas eu la meilleure carrière. Pas les meilleurs résultats. Mais personne, pour moi, n’a autant dominé que toi. Ton physique allié à ton QI basket et ton éthique de travail font de toi le basketteur le plus complet de l’histoire. Je te souhaite le meilleur pour la suite. Encore merci pour tout.
Et tu sais quoi Lebron, on oublie même The Decision.
Longue vie au Roi.
CavsFRA, fan des Cleveland Cavaliers