Comparée récemment par LeBron James comme la meilleure cuvée de rookies depuis celle de 2003, la draft 2017 s’est avérée au fil de la saison être l’une des plus qualitatives et profondes de l’histoire de la ligue. L’heure est désormais au bilan de la saison régulière de ces nouveaux joueurs : confirmations, surprises, déceptions, on vous donne notre ressenti sur les jeunes pousses de la NBA !
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Ils ont confirmé :
Ben Simmons (Philadelphia Sixers) : Oui, si l’on se réfère au règlement, Ben Simmons est bien un rookie, n’en déplaise aux fans de Donovan Mitchell. Drafté en première position en 2016 par les Sixers, l’ancien de LSU arrivait avec une solide réputation d’homme à tout faire et de future grande star de la NBA. Incapable de jouer une seule minute la saison dernière en raison d’une blessure au pied. Il n’a cependant pas déçu pour ses premiers pas cette année, avec de nombreux records individuels historiques à son palmarès et un bilan exceptionnel pour ses Sixers de 52 victoires pour 30 défaites. L’ailier/meneur a en grande partie permis à son équipe d’obtenir la troisième place de la conférence Est grâce à son apport et ses statistiques impressionnantes. Il présente ainsi des moyennes de 15,8 points, 8,1 rebonds et 8,2 passes par match sur la saison, qui lui valent d’être l’un si ce n’est le plus grand favori pour le titre de rookie de l’année. Seul petit bémol : son absence de shoot longue distance. Les années à venir s’annoncent cependant pleines d’espoir pour les fans de Philly, qui pourront également compter sur l’autre bonne nouvelle de la saison, à savoir le niveau et l’enchainement des rencontre de Joel Embiid.
Jayson Tatum (Boston Celtics) : Le rookie des Celtics, sélectionné en troisième position lors de la dernière draft, n’a cessé de monter en puissance au fil de la saison. Il a certes pu bénéficier des nombreuses blessures dans l’effectif des C’s, et notamment celle longue durée de Gordon Hayward dès le premier match de l’année, mais a prouvé qu’il méritait la moyenne de 30 minutes de temps de jeu qu’il affiche aujourd’hui. À l’aise avec son tir (il a terminé la saison à 47% de réussite au shoot dont 43% à 3 points), intelligent, il a fait l’étalage de tout le talent offensif repéré en lui durant son passage à Duke. Il conclut ainsi son premier exercice avec des statistiques de 13,9 points, 5 rebonds et 1,9 passes de moyenne, et ce alors qu’il n’a 20 ans. Il fait déjà preuve d’une grande maturité dans son jeu, ce qui ne présage que du positif pour une équipe de Boston deuxième de conférence malgré toutes ses absences.
Lauri Markkanen (Chicago Bulls) : Pour certains très surprenante, la bonne saison de Lauri Markkanen pouvait pourtant être attendue. L’ancien Wildcat d’Arizona avait déjà effectué un très joli passage en NCAA, où il tournait à 15,6 points et 7,2 rebonds de moyenne, qui lui a valu d’être sélectionné à la septième place le 22 juin dernier. Son adaptation à la NBA posait question, mais n’a semble-t-il pas inquiété des Bulls en pleine reconstruction à le choisir devant d’autres gros prospects. Et bien leur en a pris : le Finlandais s’est tout simplement révélé être l’un des meilleurs joueurs (si ce n’est le meilleur) des Bulls cette saison. Avec 15,2 points et 7,5 rebonds en un peu moins de 30 minutes par match, il a largement contribué aux 27 victoires de son équipe, synonymes de 13e place dans la conférence Est. Les Bulls ont de quoi espérer pour les années à venir avec cet intérieur complet en attaque et capable de s’écarter derrière la ligne à 3 points.
Mentions : Lonzo Ball (Los Angeles Lakers), De’Aaron Fox (Sacramento Kings), Dennis Smith Jr. (Dallas Mavericks)
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Ils ont surpris
Donovan Mitchell (Utah Jazz) : Mitchell n’était certainement pas le rookie qui possédait le plus de hype en arrivant en NBA. Drafté par le Jazz en 13e position (la franchise ayant effectué un trade pour obtenir ce choix et le sélectionner) en provenance de l’université de Louisville, il a tout d’abord effectué une très belle Summer League à Las Vegas dont il a d’ailleurs fini meilleur marqueur avec 28 points par match. La saison qui a suivi n’a pas dérogé à cette surprise, puisque le meneur explosif a tout simplement terminé meilleur marqueur des rookies avec ses 20,5 unités par rencontre, et a été l’un des grands acteurs de la superbe saison de Utah qui est parvenu à se qualifier pour les playoffs en s’emparant de la 5e place de la conférence Ouest. Lorsqu’on s’aperçoit qu’il ne tournait qu’à 11,7 points par match chez les Cardinals, le fait qu’il apparaisse au plus haut dans la course au trophée de Rookie de l’année est d’autant plus étonnant, mais reste amplement mérité.
Kyle Kuzma (Los Angeles Lakers) : Il était encore un parfait inconnu du grand public avant la draft et l’entame des Summer Leagues. Sélectionné en 27e position par Magic Johnson et le board des Lakers, ses statistiques en NCAA ne laissaient pas forcément présager une telle saison de rookie de sa part. Durant ses trois saisons à l’université de Utah, la natif de Flint ne présentait en effet que des moyennes de 10,1 points et 5,5 rebonds. Pas vraiment de quoi enthousiasmer les fans des Angelenos à première vue donc. Cependant, Kuzma va rapidement se révéler être une vraie menace offensive, capable de pénétrer dans la raquette mais aussi de faire parler son shoot de loin. Élu rookie du mois en novembre, il s’avèrera être l’une des grandes satisfactions de la saison de LA puisqu’il termine co-meilleur marqueur de la franchise avec Brandon Ingram et Julius Randle. Une bonne pioche de la part des Lakers pour un choix de fin de premier tour.
Dillon Brooks (Memphis Grizzlies) : Sa place dans cette liste va certainement ravir les fans des Grizzlies, qui n’ont pas eu beaucoup d’occasions de se réjouir cette saison. Alors que son nom n’a toujours pas été appelé avant le 45e choix, propriété des Rockets, Memphis saute sur l’occasion et construit un trade pour acquérir Brooks. L’ancien de l’université d’Oregon, pour laquelle il a évolué pendant trois ans, confirmera sa réputation de shooteur et de scoreur pour au final constituer la deuxième option offensive derrière Marc Gasol en fin de saison. L’arrière compilait ainsi 15,2 points de moyenne à la suite du All Star Game, n’hésitant plus à prendre sa chance avec 13 tirs tentés par rencontre. Bien qu’il puisse encore s’améliorer dans plusieurs secteurs de son jeu comme les passes décisives ou l’adresse à 3 points, ses prestations ont laissé les supporters de la franchise rêveurs pour l’avenir, dans l’espoir de voir évoluer un backcourt composé de Brooks et Mike Conley.
Mentions : Josh Hart (Los Angeles Lakers), John Collins (Atlanta Hawks), Andre Ingram (Los Angeles Lakers)
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Ils ont déçu
Markelle Fultz (Philadephia 76ers) : Nous n’allons pas tellement nous pencher sur ses statistiques faméliques sur la saison régulière, puisque le numéro 1 de cette draft 2017 n’a pu prendre part qu’à 15 rencontres à cause d’une blessure à l’épaule. Cependant, au vu de son passage universitaire plus que remarqué à Washington State, son absence des terrains a nourri la frustration des fans des Sixers et des amateurs de basket. Fultz avait impressionné lors de sa saison en NCAA, qu’il avait conclu avec des moyennes exceptionnelles de 23,2 points, 5,7 rebonds et 5,9 passes. Son retour en fin de saison lui a malgré tout permis de montrer des bribes de son immense talent : il s’est par exemple fait remarqué en devenant le plus jeune joueur à enregistrer un triple double en NBA. Nul doute qu’il saura s’établir comme l’un des meilleurs joueurs de sa cuvée si les blessures l’épargne, à l’image de ses coéquipiers Ben Simmons et Joel Embiid, mais en attendant, le meneur doit encore confirmer.
Malik Monk (Charlotte Hornets) : Il était souvent annoncé dans le Top 10 des mock drafts durant sa saison NCAA à Kentucky, et même parfois dans le Top 5. La torche humaine que constituait Malik Monk pouvait laisser présager une belle entrée dans la grande ligue, avec ses qualités de shooteur longue distance et de scoreur. Il compilait en effet 19,7 points de moyenne sous le maillot des Wildcats, à 45% au tir dont 40% derrière l’arc. Choisi par les Hornets en 11e position, il n’a cependant jamais trouvé sa place dans sa nouvelle franchise, tout comme son rythme au shoot. L’arrière a conclu cette saison sans avoir débuté une seule rencontre en tant que starter, et avec des pourcentages bien en deçà des attentes. Il devra faire preuve de plus d’adresse et de régularité pour espérer obtenir davantage de minutes à un poste bien embouteillé du coté de Charlotte.
Luke Kennard (Detroit Pistons) : La gâchette à 3 points s’était vu sélectionné juste après Malik Monk lors de la grande cérémonie du 22 juin dernier, et tout comme son prédécesseur, il débarquait en NBA avec une solide réputation de shooteur de loin. Le rookie des Pistons, malgré une utilisation honorable par son coach, s’est montré assez timide offensivement. Il n’a en effet tenté que 2,7 tirs derrière l’arc en moyenne cette année, pour 1 réussite. Ses pourcentages ont également connu une baisse, ce qui a contraint l’ancien de Duke à n’afficher que 7,6 points de moyenne à l’issue de cet saison. Stan Van Gundy a donc souvent privilégié les profils d’Avery Bradley dans un premier temps, puis de Reggie Bullock sur la fin de la saison. À l’image de Monk, il lui faudra retrouver ses sensations au tir et se montrer plus régulier dans le but de s’imposer chez les Pistons.
Mentions : Zach Collins (Portland Trail Blazers), Jonathan Isaac (Orlando Magic), T.J. Leaf (Indiana Pacers)