Problème d’égo ? De comptabilité ? De circonstances ? Chacun a un avis sur les raisons qui ont fait que le duo entre LeBron James et Kyrie Irving n’a pas aussi bien fonctionné qu’il aurait pu. L’ex-GM de la franchise David Griffin livre en tous cas un point de vue très éclairant sur la situation.
On a encore tous en mémoire notre choc en apprenant le départ de Kyrie Irving en direction de Boston l’été dernier. En 3 ans de collaboration avec LeBron James, le duo a certes gagné une superbe bague en 2016, mais a aussi traversé des phases de turbulence. Aujourd’hui, c’est un des hommes qui les a côtoyé au plus près, l’ancien General Manager David Griffin, qui explique les raisons de cette relation contrastée :
« Je pense que c’était une question de situation. Quelqu’un doit être Jordan et quelqu’un doit être Pippen, je pense que c’est la vérité. Mais Scottie Pippen est arrivé dans la ligue comme un joueur incroyablement doué en défense. Et la situation chez les Bulls ne l’empêchait pas de démontrer son talent à ce niveau, au contraire. Michael avait besoin de tout ce qu’apportait Scottie, alors ils se complémentaient bien.
Dans le cas de Kyrie et LeBron, l’alchimie était difficile car Kyrie était excellent en attaque et avait porté les Cavs offensivement dans une équipe médiocre. Il n’avait pas encore appris à être un leader et à faire gagner son équipe, il n’avait pas encore eu cette opportunité. Et juste quand nous allions devenir bons, LeBron se pointe et d’un coup c’est son équipe à lui. Donc Kyrie n’a jamais eu la progression naturelle dans sa carrière pour porter une bonne équipe et voir jusqu’où il pouvait aller avec. Et il voulait vraiment faire ça. Il l’avait fait avec une équipe mauvaise. Il voulait le faire avec une bonne.
Au bout du compte, ce n’était pas un problème de « qui est le patron ? », c’était plutôt : « Comment je peux être bon ? LeBron peut scorer, il n’a pas besoin que je score. Il sait faire toutes les passes, il n’a pas besoin que je le fasse. Et je ne suis pas un meilleur défenseur que lui ». Donc on en arrive au point ou leur duo n’allait pas permettre à Kyrie d’être Scottie, parce que LeBron n’avait pas besoin que Kyrie [fasse des choses que lui ne faisait pas] »
L’analyse de David Griffin fait sens, puisqu’on comprend la double problématique confrontée à Kyrie Irving, qui, de base, a toujours souhaité être le leader d’une équipe compétitive et qui a vu cette opportunité s’envoler quand LeBron est arrivé : ni possibilité d’être numéro 1, ni possibilité d’être « numéro 1 bis » à la Pippen avec un duo à l’alchimie parfaite. La situation est donc vite devenue étouffante pour l’ambitieux Kyrie, qui a choisi de partir dans une franchise qui serait la sienne. Un choix que ni l’un ni l’autre ne semblent regretter.