Atout numéro un de son équipe offensivement, Damian Lillard s’est rapidement fait une réputation de clutch player en NBA. Capable d’inscrire des tirs incroyables et décisifs dans les dernières secondes d’une rencontre, Dame se retrouve cependant en difficulté dans ces instants lors des playoffs de cette saison. Plus globalement, le meneur cherche encore la réussite au shoot, alors que les Pelicans mènent déjà la série 3-0.
À l’image de son shoot mémorable face à Houston il y a 4 ans pour qualifier sa franchise en demi-finales de conférence, Lillard n’a jamais rechigner à prendre ses responsabilités dans les moments les plus importants. Ces coups de chaud en fin de match ont d’ailleurs logiquement été qualifiés de « Dame Time » par les fans de Portland, qui s’inspirent là de la célébration que leur joueur majeur adopte après de tels exploits.
Le meneur des Blazers a encore prouvé cette saison qu’il représentait une arme sans pareil en NBA dans la fin du quatrième quart-temps, un argument de taille dans sa campagne pour être nommé All-Star et figurer dans l’une des All-NBA Teams. À son crédit, cette saison régulière représente certainement sa meilleure depuis son arrivée dans la ligue, aussi bien au niveau des statistiques que dans son impact sur le jeu et dans le classement de son équipe.
Lillard n’avait donc pas de réelles raisons de s’inquiéter à l’approche des playoffs, qui lui réservaient une confrontation face à des Pelicans privés de DeMarcus Cousins. La tâche s’est rapidement révélée plus compliquée qu’annoncée, les Blazers s’inclinant par deux fois sur leur terrain à l’issue des deux premiers matchs de la série. Hormis les grosses performances collectives de Nola, avec un Anthony Davis toujours aussi inarrêtable pour guider sa franchise, ces déroutes peuvent être en partie expliquées par les prestations du leader de Portland.
Suite aux deux premières rencontres, Dame présentait des stats de 17,5 points, 5 rebonds et 5,5 passes de moyenne. Un bilan finalement pas si catastrophique pour lui en apparence. Ce qui retient un peu plus l’attention de Terry Stotts et des fans des Blazers, ce sont les pourcentages au tir de la star de la franchise : 31,7% dont 31,3% à 3pts.
La dernière opposition entre les deux équipes n’a pas contribué à le rassurer. En inscrivant 20 points, à 5/14 au tir et 3/9 à 3pts, Lillard a vu ses pourcentages passer respectivement à 32,7 et 32. Fort heureusement pour ses coéquipiers, il ne tremble pas sur la ligne de réparation, avec un joli 91,7% aux lancers francs.
La cause de ces difficultés se résume en grande partie à un joueur : Jrue Holiday. L’arrière des Pelicans, chargé de défendre sur Lillard, a grandement élevé son niveau de jeu à l’entame des playoffs, à l’image de son équipe. Son énergie bénéficie aussi bien à son équipe offensivement que défensivement, puisqu’il parvient jusqu’ici à déjouer les plans de la principale menace offensive de l’équipe adverse, et à provoquer en moyenne 5 pertes de balle de son adversaire. Ce dernier a d’ailleurs salué la bonne défense de l’ensemble des Pels.
« D’habitude, quand je passe mon premier défenseur sur un Pick&Roll, l’intérieur s’en va une fois que l’arrière est revenu sur moi. C’est la première fois que l’intérieur reste aussi. L’autre gars revient et ils me forcent à lâcher le ballon. C’est un type de défense différent de tout ce que j’ai vu dans ma carrière. »
Plus que jamais, le Game 4 qui s’annonce du côté de la Nouvelle-Orléans dans la nuit de samedi à dimanche relève du match à haute pression pour Portland. Reste à Damian Lillard de retrouver son instinct de clutch player et de transformer les 48 prochaines minutes en Dame Time.