Emmenés par un Michael Jordan qui sort tout juste de sa première retraite sportive, les Bulls signent le mardi 16 avril 1996 un 70ème succès en saison régulière, alors synonyme de meilleur bilan de l’histoire en NBA pour l’époque. Flashback.
Dès l’entame de la saison 1995-1996, Chicago souhaite faire oublier son élimination en demi-finales de conférence quelques mois plus tôt par le Magic. La franchise de l’Illinois s’appuie alors sur un Big 3 composé d’un Michael Jordan qui terminera à plus de 30 points de moyenne, un Scottie Pippen à près de 20 unités et un Dennis Rodman plus que jamais présent dans la peinture avec 15 rebonds de moyenne.
Et cette année- là, l’emprise de Chicago sur la ligue est totale. Les troupes de Phil Jackson se retrouvent à la mi-saison avec 41 victoires pour 3 défaites. Intraitables dans le fraichement bâti United Center, Jordan et ses coéquipiers gagnent l’intégralité de leurs 37 premiers matchs à domicile.
Ils signent également deux séries à plus de 10 victoires consécutives : 13 wins entre le 27 novembre et le 23 décembre, puis 18 entre le 29 décembre et le 2 février. Soir après soir, l’agressivité des hommes en rouge des deux côtés du terrain les rend injouables, et même quand la défaite guette, ils refusent d’abdiquer.
Mené par Vancouver en début de saison à l’entame du 4ème quart-temps, Michael Jordan revient dans le match après qu’un joueur adversaire ait eu l’idée suicidaire de le trash-talker. MJ marque 19 de ses 29 points dans la dernière période, les Bulls l’emportent et Sa Majesté lance un dernier coup à son adversaire du jour :
Je t’avais dit de ne pas mal me parler, gamin
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Le 16 avril 1996, ce qui devait arriver arriva : les Bulls surpassent l’ancien record de 69 succès détenu par les Lakers 1971-1972 grâce à une 70ème victoire à Milwaukee sur le score de 86-80.
Dans ce match défensif, on pourrait presque dire que Michael Jordan était en petite forme par rapport à ses standards habituels, auteur de « seulement » 22 points. Les Bulls iront accrocher deux autres victoires sur les trois derniers matchs de la saison régulière pour terminer avec un bilan historique de 72-10.
La performance est telle qu’on l’a longtemps cru inégalable. Même Steve Kerr, très solide role player des Bulls cette saison là, pensait le record intouchable :
Je dis tout le temps aux gens que ce record ne sera jamais battu. C’est juste impossible. Tout doit bien se passer, et même comme ça, ça ne suffit pas. […]
Tout s’était bien passé pour nous et nous avions Michael. C’est ça le truc : si on arrivait à un point où l’on allait perdre, il prenait les choses en main. Et il n’y a plus de gars comme ça maintenant.
Ironie du sort, ce sont bel et bien les Warriors de ce même Steve Kerr qui détrôneront ce record en 2015-2016, avec un Stephen Curry au sommet de son art et 73 victoires en saison régulière, pour seulement 9 défaites. D’ailleurs, si vous voulez voir à qui ressemble une série opposant les Bulls 1996 (72-10) aux Warriors 2016 (73-9), c’est possible dans cet article. Un scénario totalement imaginaire certes, mais tellement croustillant entre les deux meilleurs bilans all-time.
La saison 1995-1996 des Bulls ne serait donc pas la plus dominante de tous les temps ? Rappelons tout de même que Chicago remporta le titre cette année-là, contrairement à Golden State qui s’inclina après des Finales de légende face aux Cavaliers de LeBron James en 2016.