Pour éviter la course au tanking, de nombreuses théories se chevauchent, dont une en particulier qui viserait à instaurer des séries de play-down. Bonne ou mauvaise idée ? Décryptage.
La saison se termine et le tanking fait rage pour récupérer le premier tour de draft. Une pratique sévèrement réprimandée par le dirigeant de la NBA Adam Silver qui distribue au compte-goutte de sévères amendes aux dirigeants trop impétueux. C’est simple : le tanking est interdit par la ligue. Le problème, c’est qu’il est difficile à démontrer, du moins, de manière officielle. À l’approche de la fin de saison, les staffs usent donc de tout un panel technique d’experts qui permettrait de s’engouffrer dans les profondeurs du classement et ainsi prétendre au premier tour de draft.
Et peut-on réellement leur en vouloir ? « L’important c’est de participer » veut l’esprit de Courbertin. Certes, mais au bout de la cinquième saison à s’embourber au fond de la ligue, à trader les franchise-players, les dirigeants se disent que bazarder une année pour aller récupérer un jeune joyau serait peut-être une possibilité à envisager. Au moins pour s’assurer une année un peu plus paisible et surtout, un futur stable. C’est d’ailleurs le gros paradoxe de la NBA qui garantit des cycles avec ces tours de draft mais qui interdit de forcer le destin. Bref, un débat interminable.
Les play-down, la solution ?
Pour enrayer le tanking, de nombreuses solutions ont été évoquées. Parmi elles, un système de play-down. En outre, instaurer des phases finales dans la seconde moitié du classement entre les équipes les plus faibles avec, à la clé, le premier tour de draft. Ce système est loué par de nombreux analystes puisqu’il renvoie certains avantages.
Les avantages
Tout d’abord, les fins de saison seront beaucoup plus palpitantes puisque les franchises chercheront à grimper au plus possible du classement, quoiqu’il arrive. En imaginant que ces phases finales fonctionnent de la même manière que les play-offs, il y aurait alors un avantage du terrain à aller chercher. Pas d’impasse donc : que des saisons complètes.
Un autre avantage apparaît également, même s’il est indirectement moins impactant : cela éviterait à certains joueurs de partir en vacance dès avril, en ayant, au minimum, un tour de playoffs ou playdown à jouer.
Les inconvénients
Néanmoins, de nombreux arguments viennent contredire cette idée.
Dans un premier temps, le nombre d’équipes possiblement en play-down est impair, c’est-à-dire qu’il faudra exclure une franchise du premier tour. À partir de là, plusieurs possibilités : on peut exclure la pire équipe, en la faisant prendre des vacances un peu plus tôt, en la privant de play-down et, dans le même temps, d’obtenir un premier choix de draft. Bref, cela la condamnerait pour l’année suivante aussi. À l’inverse, on pourrait exclure le 9ème de chaque conférence, en le qualifiant directement au second tour… mais ce ne sont là que des problèmes techniques.
Dans une autre mesure, plus importante, les play-down poseraient une vraie question au sujet des cycles que met en avant la NBA. Puisque, même si de nombreuses équipes ne jouent pas les playoffs, l’écart aujourd’hui entre un Detroit et un Atlanta est tout de même criant. C’est-à-dire que certaines franchises seraient même amenées, par intérêt, à ne pas jouer les playoffs, mais à récupérer la neuvième place pour aller récupérer un haut tour de draft. Cela approfondirait alors les plaies de certaines franchises dans le fond qui repartirait avec le même désavantage chaque année et qui ne seraient susceptibles que d’attendre un coup du destin pour se relever…