Parfois décrié, parfois même détesté par ses propres fans, LaMarcus Aldridge est un joueur qui divise jusqu’au fond du Texas. Mais récemment, le L-Train a su faire l’unanimité en portant son équipe à bout de bras. On fait le point sur l’énigme L.A.
Arrivé à San Antonio il y a 3 ans dans le costume – un peu trop grand – de successeur de Tim Duncan, LaMarcus Aldridge a connu deux premières saisons contrastées dans le Texas. L’an passé particulièrement, après un exercice conclu à « seulement » 17 points de moyenne dans l’ombre de Kawhi Leonard, l’intérieur aux doigts de fées avait dû rencontrer Gregg Popovich pour mettre les choses à plat durant l’été. Le résultat ? Une saison 2017-2018 bien plus aboutie, lors de laquelle, absence de Leonard oblige, Aldridge a été le leader incontesté des Spurs.
Pourtant, dans les tourments traversés par la troupe de Pop, on lui a encore reproché des carences récurrentes. Un mental friable, une incapacité à élever son niveau de jeu dans les moments clés, un manque de leadership… Rapidement, Aldridge a pu devenir le bouc émissaire pour certains fans des Spurs peu habitués aux difficultés de leur équipe. C’est vite oublier que L.A a toujours répondu présent en défense, et qu’il affiche des moyennes très respectables (23 points et 8 rebonds) qui en ont fait un All-Star il y a quelques semaines. Seulement voilà, il manquait à Aldridge de l’intangible. Un facteur X, une aura, un enchainement de performances, bref, une carrure de patron. Alors après une nouvelle défaite contre Houston qui laissait les Spurs 10ème (!) de l’Ouest il y a 10 jours, LaMarcus s’est faché. Tout rouge.
6 victoires de rang pour San Antonio, avec à chaque fois un Aldridge XXL, à l’image de ses 45 points (record en carrière) posés hier soir sur la tête du Jazz et de l’un des tous meilleurs défenseurs de la ligue en la personne de Rudy Gobert.
LaMarcus Aldridge sets his new career-high (45 PTS) with the offensive rebound and putback! #GoSpursGo pic.twitter.com/vA3BQynx1h
— NBA (@NBA) 24 mars 2018
Sur cette série de 6 matchs, l’intérieur texan affiche les stats suivantes : 32.1 points et 9 rebonds de moyenne, à 57% au shoot. Et comme le Aldridge nouveau ne fait pas les choses à moitié, il a compilé au moins 2 contres sur les quatre derniers matchs de son équipe. Plutôt pas mal, non ? Forcément, Gregg Popovich a apprécié :
« Ca a été un monstre cette année. Il nous a porté, lui avec son talent et les autres avec leur cœur »
Egalement encensé par Rudy Gay après la rencontre, Aldridge explique sa bonne forme du moment par la mise au point qu’il a fait cet été avec son coach :
« Je ne réfléchis pas trop, je joue juste au basket. Ca a été ça, cette année. Pop m’a laissé jouer mon jeu, ne pas me prendre la tête, et scorer comme je sais le faire sans m’inquiéter de ma sélection de tirs »
La formule semble fonctionner, et vient peut-être de sauver les Spurs d’une fin de saison avortée, eux qui visent les playoffs pour la 21ème année de rang. Reste maintenant à faire en sorte que l’embellie perdure.
Mais à l’approche du printemps et des playoffs, LaMarcus Aldridge a d’ores et déjà envoyé un message très fort aux Spurs et à la ligue.