Actuellement dixième à l’Ouest, les Spurs sont pour la première fois depuis plus de 20 ans en ballottage défavorable et pourraient rater les playoffs. Deux décennies, une véritable éternité. Qu’en était-il de la NBA à l’époque ? Quelles équipes dominaient ? Quels Français étaient en NBA ? Combien de bagues avait Carmelo Anthony ? Pour vous, Parlons Basket a fait un saut dans le temps.
Bienvenue en 1996-1997, saison durant laquelle vous pouvez assister à un match entre les Washington Bullets et les New Jersey Nets, ou encore entre les Seattle SuperSonics et les Vancouver Grizzlies. On ne prend encore que 16 tirs à trois points par match (contre près de 30 cette saison), et le trashtalk et les fights n’ont pas encore entamé leur déclin. Au milieu de ce monde lointain, les San Antonio Spurs viennent de participer pour la 7ème fois consécutive aux playoffs et ont terminé les deux dernières saisons premiers de l’Ouest avec plus de 70% de victoires. Emmenés par un David Robinson en pleine bourre tournant à 25 points, 12 rebonds, et 3,3 contres sur la saison précédente, les Spurs visent une nouvelle fois le titre. Battus par le Jazz l’année précédente en demi-finale de conférence, San Antonio espère pour la première fois de son histoire soulever le trophée tant convoité en juin, d’autant qu’ils ont été renforcés durant l’inter-saison par le certes vieillissant mais toujours utile Dominique Wilkins.
Seulement voilà, après 6 petits matchs, Robinson se blesse au pied et est forfait pour la saison. Les défaites s’enchaînent, le coach est viré, remplacé par un certain Gregg Popovich (qui était jusque là général manager), et la franchise, qui choisit vite de tanker, signe le pire bilan de son histoire : 20 victoires pour 62 défaites. En juin 1997, les Spurs se retrouvent donc avec le premier choix lors de la draft et décident de sélectionner Tim Duncan. La suite de l’histoire, on la connaît. Mais à quoi ressemblait la NBA en 1996-1997, dernière saison sans playoffs pour les Spurs jusqu’à ce jour ?
A l’époque, MJ et les Bulls n’avaient « que » 4 titres. Ils s’étaient imposés en finale de la saison précédente contre les Seattle SuperSonics, et allaient enchaîner avec deux autres titres sur les saisons 96-97 et 97-98, triomphant deux fois du Jazz en 6 matchs. En 1996-1997, Jordan était au sommet de son art, il sortait d’une année où il était élu MVP durant laquelle il avait tourné à 30,4 points, 6,6 rebonds, 4,3 passes et 2,2 interceptions, alors qu’il revenait tout juste de sa première retraite (il avait joué 17 matchs en 95-96). Rien que ça. Son équipe avait d’ailleurs fini l’année avec 72 victoires, la meilleure saison de tous les temps. Un record qui semblait imbattable, avant qu’un jeune shooteur insolant s’amuse avec la NBA 19 ans plus tard.
D’ailleurs, quel âge avaient les stars d’aujourd’hui ? En 1996, Stephen Curry, Kevin Durant et Russell Westbrook avaient 8 ans, LeBron James 12, James Harden 7, Anthony Davis 3, Giannis Antetokounmpo 2, Karl Anthony Towns 1. Kobe Bryant effectuait sa première saison, Dirk Nowitzki et Vince Carter n’étaient pas encore draftés et Markelle Fultz, Lonzo Ball et Jayson Tatum pas encore nés. A l’inverse, Robert Parish, drafté en 1976, jouait encore.
Mais qu’en est-il des Français dans tout ça ? Et bien c’est simple, il n’y en avait pas. Du moins pas en NBA. Alors qu’ils sont 11 cette année, aucun tricolore n’avait encore mis les pieds sur un parquet NBA en 1996. Il aura fallu attendre 1997 et Tariq Abdul-Wahad pour voir un Français dans la grande ligue. Boris Diaw et Tony Parker avaient à l’époque 16 ans, n’étaient pas encore professionnels et Frank Ntilikina n’était pas encore né. L’équipe de France avait pour capitaine Thierry Gadou, et lui et ses coéquipiers venaient de passer un été au chaud à la maison, puisqu’ils ne s’étaient pas qualifiés pour les JO à cause d’une 8ème place à l’EuroBasket 1995.
Quel bilan pour les cadors actuel de la NBA ? Sur la saison 1996-1997, les Warriors (30-52), Raptors (30-52), Celtics (15-67), Cavaliers (42-40) ne s’étaient pas qualifiés en playoffs. Seul Houston, 3ème de l’Ouest avec un bilan de 57-25 réalisait déjà une saison de prétendant au titre. Le Thunder n’existait à l’époque pas encore, au même titre que les Pélicans ou les Wizards.
Bref, la NBA a donc énormément changé depuis cette fameuse saison 1996-1997, la dernière en date lors de laquelle les Spurs ont loupé les playoffs. Pourtant, malgré les blessures et leur 10ème place, San Antonio a toujours un bilan positif (37-30), et est toujours en course pour accrocher une place en playoffs afin de continuer une année supplémentaire son incroyable série. Si le challenge s’annonce compliqué à cause d’un calendrier pas des plus abordable, rien n’est impossible pour les hommes de Gregg Popovich.