Une enquête diligentée par le FBI a permis de mettre en lumière des agissements de corruption répandus dans une grande partie de la ligue. Ces révélations font tanguer le navire NCAA. On fait le point pour vous.
C’est une enquête de plus de deux ans, qui a permis au FBI de recueillir pas moins de 4000 conversations et 3000 heures d’enregistrements, dont certains accablants. Selon une source proche du dossier, il s’agit là du « pire cauchemar de la NCAA », qui devrait être impactée très négativement, notamment en terme d’image.
Duke, North Carolina, Kentucky, Arizona, Michigan State… Voilà certaines des plus de 20 universités dans l’œil du cyclone. On leur reproche d’avoir violé le règlement NCAA en versant des sommes d’argent et en proposant des prestations illégalement pour s’assurer de s’attacher les services d’un joueur. L’homme clé du dossier est Andy Miller, un agent travaillant pour ASM Sports et impliqué avec des joueurs NBA. C’est lui qui est généralement au cœur de ces transactions, quand ce n’est pas son collègue Christian Dawkins. L’homme a des liens avec des coachs de nombreuses universités, qui n’hésitent pas à se joindre à lui dans ses entreprises illégales.
La combine est simple : les universités utilisent l’agence comme intermédiaire pour verser de l’argent à des potentielles recrues et à leur famille, leur payer des voyages, du divertissement etc, en échange d’une promesse de signature. C’est ainsi que l’on a appris lors des dernières révélations sur l’affaire que le grand espoir Deandre Ayton a signé à Arizona après des discussions entre ASM et le coach des Wildcats sur une somme autour de 100.000$. Sur ce dossier précis, les enregistrements, très nombreux, ne laissent aucune place au doute. Parfois, l’agent corrompt le coach ou assistant-coach pour qu’il influence certains de ses joueurs afin qu’ils signent avec l’agence. C’est ce qui est arrivé, à Arizona toujours, où l’assistant-coach Emanuel « Book » Richardson a été renvoyé le mois dernier après avoir accepté 20.000$ de pots-de-vin de l’agence de Andy Miller. 6 chefs d’accusation ont été retenus contre lui pour l’ensemble de son œuvre depuis des années, et il encourt jusqu’à 60 ans de prison et 1,5 million de dollars d’amende. Atterré par le triste spectacle de son ancienne université, Jason Terry a réagi sur Twitter :
@APlayersProgram BearDown it’s time to clean house and bring home our own bloodlines to carry on Lutes Legacy. We have too much pride, too much tradition to allow outsiders to tear down what we built.
— Jason Terry (@jasonterry31) 24 février 2018
L’affaire ne s’arrête pas à l’université d’Arizona, puisque beaucoup d’autres universités ont en ce moment-même dans leur effectif des joueurs ayant eux aussi été impliqués dans ce genre de transaction. On peut notamment citer South Carolina, Louisville, Utah , Wichita State, Alabama… Certains joueurs actuellement en NBA sont aussi cités dans le dossier, à l’image de Dennis Smith Jr, qui a reçu plus de 70.000$ avant de signer à North Carolina, Isaiah Whitehead des Brooklyn Nets (37.000$) et Markelle Fultz (10.000$).
Bon nombre d’universités ont d’ores et déjà réagi via des communiqués, indiquant qu’elles coopéreraient avec les autorités autour de l’enquête. Le boss de la NCAA Mark Emmert a également été contraint de réagir :
« Ces allégations pointent de graves manquements qui doivent être réglés et réglés maintenant si on veut que le sport universitaire ait un avenir. Les gens qui s’engagent dans ce genre de manœuvres n’ont aucune place dans le sport universitaire, et sont un affront à ceux qui respectent les règles. Il est clair qu’avec ces dernières révélations, ce boulot [de nettoyage] est plus important maintenant qu’il ne l’a jamais été »
Voilà où nous en sommes dans ce dossier qui n’a pas fini d’agiter le monde de la balle orange. De nouvelles révélations vont en effet paraître dans les jours ou semaines à venir, et il se pourrait bien que ce ne soit que le début de l’affaire…