C’est une pratique que l’on peut souvent observer lors d’à peu près n’importe quel match de NBA. La configuration est simple : prenez un tireur placé derrière la ligne des 3-pts, dans le corner qui se trouve juste devant le banc adverse et observez le comportement de chacun. Mais qu’apporte réellement cette technique de dissuasion au banc comme au tireur lui-même?
Le média américain SB Nation s’est justement penché sur la question et a pu mener son enquête dans les coulisses de la NBA en interrogeant quelques uns des acteurs principaux de ce genre de scènes. Et la première partie de l’enquête se penche notamment sur le cas Jamal Crawford.
Au micro de SB Nation, le sixième tireur le plus prolifique de l’histoire de la NBA avoue ressentir les effets secondaires de la technique dite du The Look.
« Cela m’a affecté » explique Crawford en riant, « Je réfléchis à ce que je vais dire si j’y arrive. »
Cette technique consiste, comme son nom l’indique (Le Regard en français), à shooter et se tourner vers le banc adverse d’une façon très peu modeste une fois le ballon entré dans l’arceau. Et même si Jamal se dit perturbé par ses propres moqueries, ça l’amuse toujours autant :
« J’en rigole intérieurement. Je suis genre « Ah j’ai trop hâte de le marquer pour me retourner et les regarder! ». »
Malgré tout, certains dérogent à la règle disant qu’il vaut mieux attendre d’avoir marqué pour se retourner, comme Stephen Curry, qui avait notamment exposé ses talents de shooteur aux Kings :
Du côté d’Oklahoma City, Steven Adams, lui aussi interrogé à ce sujet explique que son coéquipier Andre Robertson est souvent la cible de ces regards de tueur, lui étant connu comme un adepte du trashtalking venu du banc.
« Ils marquent leur panier et se retournent directement vers lui. Et ça finit souvent en « Merde »! » S.Adams
Le pivot du Thunder aime lui aussi ajouter son grain de sel lorsqu’un adversaire ose s’approcher du banc. Et pour lui, c’est une manière d’aider ses coéquipiers même quand il est sur le banc – et sûrement la seule à vrai dire -, une sorte de défensive par intérim :
« Si le joueur est complètement ouvert, s’il y a une erreur défensive, alors je suis le dernier ressort. » Adams
Cependant, même si Jason Terry, évoluant actuellement aux Bucks mais avec un paquet de matchs dans sa besace, pense que « certains joueurs ont peur, que certains shootent trop court voire même font airball« , Terry Rozier, jeune joueur des Celtics, explique ne pas vraiment faire attention à ce qu’il se passe sur le banc lorsqu’il shoote, et qu’il confond ces cris avec ceux du public derrière lui.
« Vous allez être tellement concentré sur votre tir que vous n’allez pas entendre la foule. » Rozier
D’ailleurs comme en témoigne l’image ci-dessus, Rozier est un utilisateur de ce The Look à ses heures, et à ses dires, il ne dit pas grand chose à part quelques bêtises, pour s’amuser. Et quand ce ne sont pas les joueurs qui s’amusent à distraire le tireur, ce sont les membres du staff qui s’y mettent, comme le montre l’image suivante. Nous sommes au Game 3 des Finales 2013 entre le Heat de Miami et les Spurs de San Antonio. Danny Green se présente derrière l’arc et alors surgit du banc David Fizdale (assistant coach à l’époque) assisté par Juwan Howard dans sa dernière année de carrière, criant aux oreilles de l’arrière des Spurs. Sans effet.
Comme pour conclure cette enquête, SB Nation pose la question de l’efficacité. Et même si une source proche du média experte en analyse NBA affirme qu’il n’y a pas de suivi particulier à cause des difficultés de calcul que cela engendre, cela n’arrête pas les défenses du banc. De plus, comme le précise Terry Rozier, « c’est comme si cela aidait, c’est quelque chose qui se fait« .
Source : SB Nation