Mercredi soir était un de ces grands soirs qui vous attire indéniablement à suivre la NBA, que vous soyez le meilleur expert ou le fan de quelques heures seulement souhaitant découvrir ce monde à part. Malgré 14 affiches, toutes les attentions étaient rivées au même endroit : la Chesapeake Energy Arena d’Oklahoma City.
Le Thunder de Russell Westbrook accueillait donc les Warriors et Kevin Durant pour une énième revanche sur son coup derrière la nuque infligé à OKC il y a un an et demi maintenant. Oui, Westbrook ne semble toujours pas s’être remis de ce retournement de veste par son ancien coéquipier KD. Score final 108 à 91 pour le Thunder, à l’issu d’un match sous haute tension notamment entre les deux protagonistes cités ci-dessus.
Pourtant sur le papier, les Warriors avaient l’avantage au début de cette rencontre avec un bilan de 13 victoires pour quatre défaites, tandis que le Thunder avait sept victoires pour neuf défaites. Mais le fil du match en aura voulu autrement. En effet, Golden State n’aura mené qu’en début de premier quart-temps, n’atteignant que quatre petits points d’avance au maximum, tandis qu’une fois son avantage repris, le Thunder prendra le large jusqu’à atteindre 26 points à son apogée en fin de troisième quart-temps. La faute à un quatuor en forme : Paul George termine à 20 points, 11 rebonds, quatre interceptions et deux contres, Steven Adams inscrit 14 points et 12 rebonds, Carmelo Anthony marque les esprits avec un match serein à 22 points et cinq rebonds à 47,1% au tir, tandis que Russell Westbrook lui frôle le triple-double en scorant 34 points à 48,1%, attrapant 10 rebonds, distribuant neuf passes et interceptant quatre ballons.
Une belle feuille de match donc pour les bleus et orange. Pourtant, ce match n’est pas encore « un parmi tant d’autres » où les éclairs frappent fort. En effet, les arrivées de Paul George et Carmelo Anthony cet été ont chamboulé les systèmes de Billy Donovan, qui doit aujourd’hui – sans le plaindre pour autant – faire avec trois égos à gérer. Et cela se ressent dans ce bilan au lendemain de Thanksgiving qu’OKC rame encore pour trouver ses marques et une réelle cohésion. Lors de cette dernière rencontre, c’était une ville entière qui était derrière eux, alors la hype les a porté semble-t-il vers une première victoire face aux Dubs depuis que Durant est parti. Et Sam Presti le savait bien avant le début de saison qu’il y aurait encore du travail, comme le montrent ses dires au commencement du training camp en septembre dernier :
« Ce n’est pas quelque chose qui va venir d’un coup, et on ne peut définitivement pas sauter des étapes. Je peux sûrement déjà vous écrire l’histoire de quand nous perdrons des matches ou que nous laisserons passer des matches alors que beaucoup de gens nous auraient donné gagnants. Nous le savons, ça fait partie de tout ça. » Sam Presti, Manager Général du Thunder
Et le GM a raison, le chemin est encore long pour vraiment espérer embêter Rockets, Spurs ou même Warriors lors des Playoffs. L’équipe est là et les éléments sont attirants, encore faut-il mettre en bonne position chaque engrenage de façon à ce que cela ne fasse qu’un.
Cette saison, Russell Westbrook remet en jeu son titre de MVP en devant partager la gonfle avec d’autres All-Stars : Paul George et Carmelo Anthony, tous deux venus chercher des victoires dans une franchise déjà bien armée à condition d’y ajouter les ingrédients manquants. Paul George sort d’une période compliquée avec les Pacers où après avoir pu concurrencer le Heat de Miami à l’époque de LeBron James en Playoffs, ceux-ci ont lentement coulé, offrant un jeu dénué de tout intérêt malgré un PG à hauteur de ses statistiques moyennes et revenant d’une lourde blessure (on évitera de revoir la vidéo). Et donc Carmelo Anthony lui revient d’un très mauvais moment aux Knicks notamment sous Phil Jackson, où beaucoup trop de problèmes venaient s’entrechoquer pour permettre à New York de redorer son blason.
Alors voilà, le Thunder a battu les Warriors, les maintenant sous la barre des 100 points. Mais après? Les meilleurs enseignements sont à tirer de ce match : les trois superstars peuvent jouer ensemble sans pour autant occulter le reste de l’équipe, et OKC peut devenir un réel concurrent une fois tout ça mis en place. Il reste plus de 60 matches pour tenter de terminer ce remodelage et ainsi venir titiller les gros. Rendez-vous en avril.
Source : The Bleacher Report