On s’est tous déjà posé cette question : Pourquoi Israël, pays d’Asie, participe-t-il aux compétitions européeennes ?
Cette question est légitime puisque normalement, des compétitions continentales comme l’EuroBasket, l’AsiaCup ou l’AfroBasket, rassemblent des pays membres d’un même continent.
Israël étant un petit état du Proche-Orient appartient géographiquement à l’Asie, la logique voudrait donc qu’Israël dispute les compétitions asiatiques comme l’AsiaCup (équivalent de l’EuroBasket) ou l’Asia Champions Cup (équivalent de l’EuroLeague). Et pourtant, Israël participe bel et bien aux compétition européennes.
Dans les sports collectifs, Israël n’a pas toujours été rattaché à la zone Europe. Que ce soit en football ou en basketball, Israël a participé a de nombreuses compétitions asiatiques.
En basket, la sélection masculine israélienne a remporté deux fois les Jeux asiatiques (en 1966 et en 1974).
Mais, « encerclé » par des pays hostiles, ou qui ne reconnaissent pas son existence, Israël s’est retrouvé par le passé confronté à de très nombreux boycotts. L’état d’Israël est de par son histoire, au centre de conflits avec la plupart des pays musulmans. Mais le temps a attisé la haine entre ces deux communautés, et ainsi, la plupart des pays musulmans asiatiques refusaient de jouer contre Israël lors de compétitions entre pays d’Asie.
Une nouvelle fois, le sport s’est retrouvé mêlé à la politique. Et face aux refus de certains pays de jouer face à Israël, il a été décidé de modifier les frontières des zones sportives.
L’exemple de la Coupe du Monde de Football de 1958
Pour illustrer ce refus de jouer face à Israël nous allons prendre l’exemple de la Coupe du Monde de football de 1958. Lors des qualifications, la Turquie, l’Indonésie, l’Égypte et le Soudan avaient refusé de jouer contre Israël, qui remportait ainsi tous ces matches sur tapis vert. Israël avait failli se qualifier pour le mondial de foot sans avoir jouer un seul match. Mais finalement, la FIFA avait organisé un match de barrage face au Pays de Galles.
C’est pour éviter ce genre d’incident qu’Israël, pays amis de la plupart des pays occidentaux, a rejoint les instances sportives européennes.
Dans le foot, les clubs israéliens peuvent participer aux compétitions européennes depuis 1991. Ainsi, en 1992 le champion d’Israël prenait part pour la première fois à la première Ligue des Champions de foot.
Mais dans le basket, Israël a fait ses débuts au sein des compétitions européennes bien plus tôt. La Fédération d’Israël de Basket-ball est affiliée à la FIBA Europe depuis 1954. Israël participe à son premier Euro de Basket dès 1953 et le Maccabi Tel Aviv participe à la première édition de l’EuroLeague de 1958.
Mais cette affiliation assez rapide (comparée au football) d’Israël à la FIBA Europe et plus dû à un manque de développement du basket en Asie. En effet, la première Coupe d’Asie ne se joua que en 1960, contre 1935 pour la première édition de l’EuroBasket. L’Asia Champions Cup n’est fondée qu’en 1981, contre 1958 pour l’EuroLeague.
Ainsi, tout comme Israël, l’Égypte qui ne trouvait pas d’équipe à son niveau sur son continent, a participé à plusieurs reprises à la Coupe d’Europe de Basket. En 1949 l’Égypte est même devenue championne d’Europe de Basket au terme d’une édition un peu particulière.
D’autres exemple sont à citer comme la Syrie et le Liban, pays d’Asie, qui avaient été invités à disputer la Coupe d’Europe en 1949.
Dorénavant, la règle est la même dans l’ensemble des sports collectifs : Israël est rattaché à la zone Europe et participe à l’ensemble des compétitions du continent européen.
On ne peut pas parler de ce sujet sans aborder la question de la présence de la Turquie et de la Russie lors des compétitions européennes. Ces deux pays sont à cheval entre l’Europe et l’Asie, et leur appartenance sportive a été attribuée de la manière suivante :
Pour la Russie, 80% de la population russe habite avant les chaînes de l’Oural, donc en Europe. La partie la plus grande et la moins peuplée est en Asie, c’est pourquoi la Russie dispute les compétitions européennes.
La Turquie, elle, a 97 % de son territoire situé sur le continent asiatique, et peut ainsi paraître comme « l’intrus » des compétitions européennes. Mais les 3 % restants sont bien situés du côté européen du détroit du Bosphore et abritent près de 10 millions de personnes, soit 14 % de sa population au total, ce qui constitue une explication.
Voilà pour ce tour d’horizon géopolitique, qui, on l’espère, vous aura appris des choses !